Israël a fait une « grave erreur » concernant Tlaib et Omar, estime Joe Lieberman
L'ancien sénateur et seul candidat juif d'un parti majeur à un scrutin présidentiel se joint au concert de critiques vis-à-vis du refus de laisser entrer les élues américaines
Joe Lieberman a critiqué la décision du gouvernement israélien de refuser l’entrée des députées Rashida Tlaib et Ilhan Omar sur son sol.
« Il s’agit d’une grave erreur, car contraire aux valeurs de l’État d’Israël, aux valeurs des États-Unis d’Amérique qui sont le fondement de notre relation », a-t-il dénoncé vendredi sur CNN.
Joe Lieberman, ancien sénateur et seul candidat juif d’un parti majeur à un scrutin présidentiel, est largement considéré comme un pilier pro-Israël et un défenseur du bipartisme. Il se joint ainsi à d’autres éminents parlementaires et organisations juives ayant dénoncé cette interdiction.
« Ce sont des membres du Congrès légitimement élues. J’ai beau être en désaccord avec elle, il s’agit d’un véritable manque de respect pour le Congrès et le système politique américain de la part de notre allié », a ajouté Joe Lieberman, qui s’est présenté aux présidentielles de 2000 en tant que vice-président d’Al Gore.
Jeudi, Israël a refusé l’entrée dans le pays des élues démocrates Tlaib et Omar, qui devaient arriver dimanche, invoquant leur soutien au mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) visant l’État juif. La loi israélienne permet d’interdire aux partisans du BDS d’entrer sur le territoire.
L’ambassadeur d’Israël à Washington, Ron Dermer, avait indiqué le mois dernier que le pays ne refuserait pas de membres du Congrès sur son sol.
Cette interdiction est survenue peu après que le président Donald Trump a écrit sur Twitter qu’Israël « ferait preuve d’une grande faiblesse » s’il autorisait les deux élues, mais Ron Dermer a démenti que la décision résultait d’une pression de la Maison Blanche.
Jérusalem avait fini par autoriser Tlaib à rendre visite à sa grand-mère résidant en Cisjordanie après lui avoir fait promettre de ne pas promouvoir les activités du BDS pendant son séjour, mais la députée a refusé vendredi de s’y rendre en raison des conditions « oppressives » imposées par l’État hébreu.