Israël : alerte au streptocoque A, qui a fait 151 morts au Royaume-Uni en 4 mois
Le ministère de la Santé exhorte les médecins à sensibiliser le public à cette bactérie, qui provoque maux de gorge et symptômes grippaux, mais qui peut être mortelle
Le ministère israélien de la Santé a exprimé son inquiétude au sujet de la propagation du streptocoque A, une bactérie qui a récemment causé la mort de 29 enfants au Royaume-Uni.
Le streptocoque provoque généralement des maux de gorge et des symptômes de type grippal. Dans de rares cas, la bactérie peut devenir invasive, se développer dans le sang ou d’autres organes et déclencher toute une série d’affections.
Parmi celles-ci on note la méningite, la scarlatine, le syndrome du choc toxique et une maladie mangeuse de chair appelée fasciite nécrosante. Ces maladies peuvent provoquer des troubles graves, et même entraîner la mort.
Les bactéries streptocoques sont classées par les scientifiques en différents « groupes » – impossibles à distinguer par les personnes infectées – et le groupe A, officiellement connu sous le nom de streptococcus pyogenes, est le principal sujet de préoccupation.
L’Organisation mondiale de la santé a récemment annoncé une augmentation de la morbidité due aux infections invasives causées par le streptocoque A, mais n’a pas précisé les raisons de cette augmentation. Cette déclaration se base sur des études venant d’au moins cinq pays : les Pays-Bas, la France, l’Irlande, la Suède et le Royaume-Uni.
L’Australie a signalé vendredi le décès de deux enfants victimes de la bactérie. Au Royaume-Uni, si l’on tient compte de la mortalité des enfants et des adultes, 151 décès dus à des infections par le streptocoque A ont été enregistrés depuis septembre, et on pense que la saison bat toujours son plein. Le nombre total de morts chez les enfants au Royaume-Uni, 29, a déjà dépassé celui des dernières saisons les plus marquées, en 2017 et 2018.
L’équipe d’épidémiologie du ministère de la Santé a écrit aux médecins lundi, indiquant qu’elle suivait l’évolution du streptocoque A et « a jugé bon de sensibiliser les équipes médicales à ce sujet ».
Elle a indiqué que des souches de streptocoques A, rares par le passé, étaient en augmentation, entraînant une « hausse de la morbidité invasive ». Il a noté que les cas de streptocoque A avaient diminué au plus fort de la pandémie, mais qu’ils avaient augmenté dans la seconde moitié de 2021 et étaient restés élevés jusqu’en 2022.
Le professeur Hagai Levine, épidémiologiste à l’Université hébraïque et président de l’Israeli Association of Public Health Physicians, a déclaré au Times of Israel que les parents ne devraient pas paniquer, mais faire preuve de vigilance.
« C’est certainement un autre problème de santé auquel les parents doivent rester attentifs, au même titre que le COVID, la grippe, le VRS et d’autres », a-t-il déclaré.
Il a ajouté que les autorités médicales devaient, elles, se concentrer sur « le suivi, la surveillance et la sensibilisation », notant que quand il est détecté à temps, le streptocoque A invasif peut être traité efficacement avec des antibiotiques.
L’Organisation mondiale de la santé a indiqué dans son récent communiqué sur le streptocoque A « qu’aucun cas de résistance accrue aux antibiotiques n’a été signalé », permettant aux médecins d’être optimistes quant à la capacité des antibiotiques à vaincre les infections.
La bactérie du streptocoque A se propage par les éternuements, la toux et le contact avec la peau. Les personnes les plus exposées au risque d’une infection invasive sont les personnes âgées et celles dont le système immunitaire est affaibli, par exemple les personnes souffrant d’une affection de longue durée.
Levine a déclaré que les parents devraient consulter un médecin si leur enfant ne semble apathique, a une forte fièvre ou présente un comportement inhabituel. Il a reconnu qu’il peut être difficile pour les parents de savoir si leur enfant est gravement malade, mais a déclaré qu’ils doivent « faire confiance à leur instinct » et aller chez le médecin le comportement de leur enfant leur semble inhabituel.
Le ministère de la Santé a indiqué dans sa lettre « qu’il y a infection invasive lorsqu’il y a pénétration de la bactérie dans des sites stériles tels que le système circulatoire, les poumons et les tissus mous comme les muscles et la graisse ». Il a souligné « qu’une vigilance accrue contribuait à un diagnostic rapide. »