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Israël alloue 4 M de shekels à la recherche sur les technologies alimentaires

Les ministères de l’Agriculture et de l’Innovation, de la Science et de la Technologie ont réuni ce budget pour soutenir une dizaine d’études sur les protéines alternatives

Ricky Ben-David est journaliste au Times of Israël

Hamburger de boeuf cultivé fait par la société israélienne Future Meat. (Crédit : Future Meat)
Hamburger de boeuf cultivé fait par la société israélienne Future Meat. (Crédit : Future Meat)

Les ministères israéliens de l’Agriculture, de l’Innovation, de la Science et de la technologie ont réuni un budget de 4 millions de shekels, soit un peu plus d’un million de dollars, sous forme de subventions destinées aux chercheurs dans le domaine des technologies alimentaires, et en particulier, dans le secteur des protéines alternatives.

Les ministères ont lancé un appel à propositions jeudi dernier, en collaboration avec le Good Food Institute (GFI) Israël, organisation à but non lucratif spécialisé dans la promotion de la recherche et de l’innovation dans les technologies alimentaires.

L’industrie des technologies alimentaires est un vaste domaine qui comprend la nutrition, l’emballage, la sécurité alimentaire, les systèmes de transformation, les nouveaux ingrédients et les protéines alternatives. Par protéines alternatives, on entend les substituts à base de plantes pour la viande, les produits laitiers et les œufs, les produits laitiers, viandes et fruits de mer cultivés, les protéines d’insectes et les produits et procédés de fermentation.

Bon nombre des technologies utilisées dans ce domaine sont solidement ancrées dans la recherche universitaire. Les technologies à l’origine du succès de deux grandes entreprises israéliennes de viande cultivée, Aleph Farms et Future Meat, sont fondées sur la recherche en bio-ingénierie développée par leurs cofondateurs respectifs, le professeur Shulamit Levenberg du Technion – Institut israélien de technologie – et le professeur Yaakov Nahmias de l’Université hébraïque de Jérusalem. Tous deux sont des universitaires spécialistes de l’ingénierie tissulaire.

Le financement du ministère soutiendra une dizaine de recherches universitaires proposant des solutions scientifiques et technologiques dans les domaines de la viande cultivée, des procédés de fermentation et des substituts à base de plantes. Les recherches peuvent avoir vocation à améliorer le produit final ou le processus de production lui-même, ont précisé les ministères.

Les recherches mettant l’accent sur la durabilité environnementale et le bien-être des animaux seront prioritaires, souligne l’annonce.

Alla Voldman-Rantzer, directrice des alliances stratégiques chez GFI Israël, a déclaré au Times of Israel, par courrier électronique, que les projets seraient acceptés jusqu’au 1er août et que toute découverte effectuée dans ce cadre serait accessible au grand public.

Hamburger de bœuf à base de plantes de SavorEat (à droite) et galette de saucisse de porc (à gauche), servis dans les cuisines de l’entreprise à Rehovot, en novembre 2021. (Crédit : Times of Israel)

« La plupart des subventions publiques visent à appliquer les principes de la science ouverte et du libre accès, de sorte que tous les fruits de la recherche dérivés des subventions seront accessibles au grand public. Cela a un double impact, à la fois sur le groupe de recherche et sur l’ensemble de la communauté scientifique et industrielle, susceptibles de bénéficier des résultats de la recherche », a expliqué Voldman-Rantzer.

« La subvention est destinée à financer des projets en phase de démarrage et ne nécessite pas de preuve de concept préliminaire. C’est l’occasion pour des scientifiques – jeunes ou plus confirmés – d’explorer de nouvelles approches pour relever les défis dans l’espace de la R&D et de l’industrie des protéines alternatives », a-t-elle déclaré.

L’un de ces défis est le manque de scientifiques et d’ingénieurs qualifiés en développement des technologies alimentaires, susceptibles de faire progresser l’industrie. D’autres défis concernent le goût, la texture, la production de masse et la tarification.

Voldman-Rantzer a déclaré que GFI « faisait en sorte d’identifier au plus tôt les défis actuels et futurs, ainsi que les solutions prometteuses en réponse aux défis dimensionnants de l’industrie ».

« Les protéines alternatives sont des technologies qui visent à répliquer les propriétés organoleptiques des produits alimentaires d’origine animale en utilisant des plantes, des micro-organismes ou descellules animales », a-t-elle expliqué, ajoutant que, dans le processus de sélection, GFI était susceptible de donner la priorité, par exemple, « au biomimétisme des graisses, à l’optimisation des cultures, aux alternatives aux fruits de mer ou à l’amélioration des processus de formation de texture ».

Nuggets de poulet fabriqués par Future Meat, entreprise israélienne spécialisée dans la viande de culture. (Crédit : Future Meat)

Plus tôt cette année, GFI Israël a publié un rapport invitant le gouvernement à définir une stratégie nationale pour soutenir l’industrie technologique alimentaire israélienne, en pleine croissance, s’il souhaitait que le pays joue un rôle clé dans le secteur au cours des prochaines années.

Une partie de cette stratégie se traduira par la construction d’infrastructures pour soutenir l’industrie locale, la création de centres de recherche multidisciplinaires, la définition de programmes de transfert de technologie (des laboratoires universitaires à l’industrie), l’offre de subventions de recherche et formation et la création de centres d’innovation spécifiques pour la viande cultivée, les protéines végétales et les startups technologiques de fermentation.

« Nous avons besoin de davantage de chercheurs. C’est extrêmement important parce que le domaine est construit autour de la recherche universitaire, qui a besoin d’un financement gouvernemental », déclarait Nir Goldstein, directeur général de GFI Israël, au Times of Israel, en janvier.

Le rapport de GFI suggère qu’environ 1,4 milliard de shekels seront nécessaires au cours des 10 prochaines années pour s’engager sur cette voie, le gouvernement israélien fournissant environ 56 % de ce financement, soit près de 900 millions de shekels, le reste provenant d’investisseurs privés.

Une industrie alimentaire locale forte peut garantir la sécurité alimentaire [du pays] et constituer un atout stratégique pour Israël, a souligné Goldstein.

Lancement d’une nouvelle usine de production de Future Meat, à Rehovot, en Israël, en juin 2021. (Crédit : Future Meat)

Le secteur des protéines alternatives d’Israël a augmenté d’environ 450 % en 2021 par rapport à l’année précédente, les startups israéliennes dans le domaine ayant levé quelque 623 millions de dollars d’investissements, selon un rapport séparé publié en mars par GFI.

Environ 70 % des investissements dans les entreprises israéliennes de technologie alimentaire en 2021 sont allés à des startups de protéines alternatives, note le rapport. En outre, 11 nouvelles entreprises de protéines alternatives ont été fondées en Israël au cours de l’année dernière – six entreprises de viande et de fruits de mer cultivées, quatre sociétés de protéines végétales et une entreprise de processus de fermentation.

Le rapport indique que la croissance significative du secteur israélien des protéines alternatives tient à d’importants investissement dans des entreprises approchant du stade de la commercialisation, pour accroitre leur production et cibler les marchés mondiaux.

Selon les prévisions du groupe Barclays, d’ici 2030, la valeur marchande mondiale des substituts de viande à elle seule devrait atteindre 140 milliards de dollars et représenter 10 % du marché total de la viande.

La start-up israélienne Remilk utilise un processus de fermentation à base de levure pour produire des protéines de lait sans animaux qui, selon l’entreprise, ne se distinguent pas des protéines de lait de vache en termes de goût et de fonction, mais sont exemptes de lactose, de cholestérol et d’hormones de croissance. (Crédit: Remilk)

Voldman-Rantzer a déclaré que la recherche financée par l’État pouvait être considérée « comme un signal du gouvernement de nature à donner la priorité au secteur au niveau national, et ainsi susciter un « engouement » national et international dans un domaine dans lequel Israël est déjà en tête ».

Goldstein a déclaré dans un communiqué que, si Israël est considéré comme « un leader mondial des substituts de viande, à partir de protéines végétales ou de viande cultivée, grâce à la commercialisation de la recherche universitaire…, il est très important de soutenir la recherche universitaire, qui a grand besoin de financement. »

« Au cours de la prochaine décennie, la crise alimentaire mondiale s’intensifiera, de même que la crise climatique et d’autres défis encore. Israël devrait – et pourrait – se trouver à la pointe des technologies alimentaires du futur », a-t-il ajouté.

Par ailleurs, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et le ministère israélien de la Santé ont prévu de réunir une table ronde intitulée « Les aliments à base de cellules et l’avenir de la sécurité alimentaire et de la sécurité alimentaire », à Tel Aviv, en septembre prochain. L’organisation a lancé un appel aux chercheurs et développeurs de l’industrie et du milieu universitaire pour qu’ils présentent le fruit de leurs recherches ainsi que leurs produits à cette occasion.

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