Israël arrête 50 membres du FPLP après une attaque à la bombe mortelle d’août
Le Shin Bet a annoncé que des membres du groupe terroriste s'apprêtaient à mener d'autres attaques terroristes quand il ont été arrêtés
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Les forces de sécurité ont procédé à l’arrestation d’environ 50 membres du groupe terroriste du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) lors de raids qui ont eu lieu en Cisjordanie ces derniers mois. Ces opérations s’inscrivent dans le cadre d’une large répression de groupes terroristes après une attaque mortelle qui a eu lieu plus tôt cette année, a fait savoir le service de sécurité du Shin Bet.
L’armée a déclaré que les raids ont permis de déjouer un certain nombre d’attaques prévues par le groupe qui était resté relativement discret ces dernières années.
« Une analyse précise des renseignements et une enquête minutieuse ont conduit à déjouer des attaques terroristes imminentes. Si nous n’avions pas neutralisé rapidement les cellules terroristes sur le terrain, les attaques planifiées par le groupe terroriste auraient été menées et auraient entraîné de nombreuses pertes humaines », a déclaré un haut responsable du Shin Bet, qui a demandé à garder son anonymat.
Les descentes ont eu lieu après que l’on a imputé au FPLP une attaque terroriste mortelle le 23 août en Cisjordanie. Rina Shnerb, âgée de 17 ans, a été tuée par une bombe qui avait été plantée dans une source naturelle à proximité de l’implantation de Dolev alors qu’elle y était avec son père, le rabbin Eitan Shnerb, et son frère, Dvir, qui ont tous les deux été gravement blessés.
Selon le Shin Bet, l’engin explosif a été posé sur le site et déclenché à distance par une cellule du FPLP dirigée par Samer Mina Salim Arbid, âgé de 44 ans, qui a été arrêté peu après l’attaque.
Lors de son enquête, le Shin Bet, qui coopérait avec Tsahal et la police israélienne, a mis à jour une grand réseau de terroristes du FPLP, qui auraient mené des attaques terroristes contre des cibles israéliennes et « prévoyaient de perpétrer d’autres attaques terroristes importantes dans un futur proche », a déclaré le service de sécurité.
Le Shin Bet a déclaré avoir arrêté, sur plusieurs mois, environ 50 membres du FPLP dont il pensait qu’il faisaient partie de cette cellule terroriste. Le Shin Bet a saisi de nombreux armes à feu et autres armes.
Des poursuites ont déjà été lancées contre la majorité des membres des réseaux, avec d’autres inculpations qui devraient suivre bientôt, a fait savoir le Shin Bet.
Selon le service de sécurité, lors de ses opérations conjointes avec Tsahal et la police israélienne, les soldats ont saisi des fusils d’assaut M-16, des AK-47, des fusils d’assaut Galil, des carabines, des Uzi improvisés, des pistolets, des silencieux, des lunettes de visée, des munitions et des radios.
En outre, les forces de sécurité ont trouvé des matériaux utilisés pour confectionner des engins explosifs, de grandes quantités d’engrais, des billes de métal et de détonateurs, a rapporté le Shin Bet.
Une grande partie des armes a été retrouvée dans les maisons des membres des familles des agents du FPLP, dont ceux d’Arbid.
« La grande quantité d’armes saisie et les renseignements collectés lors des interrogatoires du Shin Bet des membres du réseau démontrent la dangerosité de ce réseau et le haut niveau de préparation dont il disposait afin de perpétrer d’autres attaques terroristes graves à court terme. Ces attaques ont été déjouées grâce à notre travail en amont », a déclaré l’officiel du Shin Bet.
Selon le service de sécurité, ce large réseau d’agents terroristes du FPLP était dirigé par Walid Muhammad Hanatsheh, âgé de 50 ans, qui a été arrêté en octobre.
« Walid était le supérieur de Samer [Arbid] et il était le chef de l’aile armée du FPLP », a déclaré le service de sécurité.
En plus d’Hanatsheh, le Shin Bet a déclaré que plusieurs autres membres importants du FPLP ont été arrêtés dans ses raids, dont Khalida Jarrar, âgée de 56 ans, la chef des opérations du groupe terroriste en Cisjordanie; Abdel Raziq Faraj, âgé de 56 ans, qui a supervisé les activités d’Hanatsheh et aurait donné le feu vert à Arbid pour l’attaque de Dolev; et Itaraf Hajaj, âgé de 43 ans, qui est responsable pour les activités du FPLP à Ramallah et a aidé à recruter des agents pour l’organisation.
Les trois hommes ont purgé des peines dans des prisons israéliennes, à de nombreuses reprises, pour leurs activités terroristes.
Selon le Shin bet, Hanatsheh a donné le feu vert à Arbid pour former une cellule et perpétrer l’attaque.
Arbid, un membre de longue date du FPLP, a recruté les membres de la cellule et personnellement placé la bombe. L’engin explosif a tué Rina Shnerb et blessé son père et son frère à la source naturelle d’Ein Bubin située non loin de l’implantation de Dolev dans le centre de la Cisjordanie. La famille, originaire de la ville israélienne de Lod au centre du pays, faisait du tourisme sur le site.
Les trois autres terroristes suspectés d’être directement impliqués dans l’attaque étaient : Qassem a-Karim Rajah Shibli, âgé de 25 ans; Yasan Hasin Hasni Majamas, âgé de 24 ans; et Qassem Barghouti, dont l’âge n’a pas été précisé. Ils ont également été arrêtés lors de ces opérations, a annoncé le Shin Bet.
En outre, un cinquième homme, Nizam Sami Yousef Ulad Mahmoud, âgé de 21 ans, a été arrêté parce qu’il aurait pris part à d’autres activités de la cellule terroriste.
Selon le Shin Bet, en plus de l’attaque d’Ein Bubin, la cellule d’Arbid a également mené deux attaques à l’arme à feu qui n’ont pas fait de victimes : une attaque contre un bus en décembre 2017 à proximité de l’implantation d’Ofra et une autre sur une voiture à proximité de l’implantation d’Ariel en mars 2019.
Selon le service de sécurité, des agents de la cellule d’Arbid ont collecté des renseignements sur la source naturelle dans les semaines qui ont précédé l’attaque, afin de repérer le meilleur endroit pour déposer la bombe.
La nuit avant l’attaque, Arbid, Shibli et Majamas se sont rendus sur le site, avec des armes de poing. Arbid a ensuite laissé ses complices dans une zone escarpée à proximité de la source afin de garer leur voiture plus près de Ramallah, a déclaré le Shin Bet.
« Environ une heure plus tard, Walid Hanatsheh… a ramené Samer Arbid sur le site, où d’autres membres de la cellule attendaient, et puis il est parti », selon le service de sécurité.
Le trio a grimpé la zone escarpée vers la source naturelle et y a placé la bombe avant de continuer son ascension vers un poste d’observation à proximité, a expliqué le Shin Bet.
« Après plusieurs heures d’attente, au cours desquelles Qassem Barghouti était responsable de faire le guet, les membres de la cellule ont vu la famille Shnerb s’approcher de l’endroit où se trouvait la bombe, Barghouti a donné le feu vert à Samer Arbid, qui a appuyé sur le détonateur et a déclenché l’engin explosif puissant qui a touché la famille », a relaté le service de sécurité.
Après l’explosion, les membres de la cellule ont fui la scène de l’attaque à pied en direction de Ramallah, où il se sont séparés, selon le Shin Bet.
Rina Shnerb a été prononcé morte sur place. Son père et son frère ont été transportés en hélicoptère milliaire vers un hôpital de Jérusalem avec des blessures graves. Ils sont ensuite sortis de l’hôpital.
Arbid a été gravement blessé lors de son interrogatoire par des officiers du Shin Bet. Ces derniers avaient reçu la permission spéciale d’avoir recours à des techniques d’interrogatoires « avancées » car on estimait qu’Arbid disposait d’informations sur une attaque imminente.
Des articles non confirmés publiés dans des médias israéliens ont déclaré qu’Arbid, qui n’a pas démenti les accusations qui pèsent contre lui, a souffert d’un problème cardiaque pendant l’interrogatoire. Les avocats d’Arbid ont accusé le service de sécurité d’avoir torturé leur client, qui s’est depuis rétabli.
La Treizième chaîne a annoncé que des officiels israéliens pensaient qu’Arbid n’a pas été blessé lors de son interrogatoire mais au cours de son arrestation dans la banlieue de Ramallah autour d’Al Bireh, qui a été « très violente ».
Addameer, un groupe de défense des prisonniers palestiniens, a déclaré qu’Arbid avait été « durement battu » par les services israéliens de sécurité qui l’ont arrêté et que les agents du Shin Bet « ont continué à avoir recours à la torture et à des mauvais traitements » par la suite.
Le ministère de la Justice a ouvert une enquête sur les blessures d’Arbid, en se focalisant sur le niveau de force utilisé avec les tactiques « avancées » des interrogateurs du Shin Bet.