Israël frappe une position du Hamas en riposte à une violente émeute à Gaza
Les médias palestiniens ont indiqué qu'un drone israélien a visé un poste d'observation du Hamas ; il s'agirait de la première riposte contre les"unités de confusion"
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.

Un drone de l’armée israélienne a bombardé une position du Hamas dans le nord de la bande de Gaza dimanche soir, en réponse à une émeute violente qui s’est déroulée le long de la frontière, ont fait savoir les médias palestiniens.
S’il s’agit de la troisième frappe de riposte israélienne contre le groupe terroriste en deux jours, il semblerait que c’est la première fois que l’armée mène une telle attaque en réponse à des émeutes frontalières, plutôt qu’en réponse à des violences transfrontalières dirigées contre des communautés de civils israéliens.
« Un avion de l’armée de l’air israélienne a attaqué une position du Hamas en réponse au lancement d’un dispositif explosif au-dessus de la clôture de sécurité au nord de la bande de Gaza », a indiqué l’armée.
Dimanche soir, les membres d’une unité dite « unité de confusion » ont organisé une émeute violente le long de la clôture de sécurité au nord de la bande de Gaza, à l’est de Beit Hanon, brûlé des pneus et lancé de nombreux dispositifs explosifs non loin de la frontière.
Selon le ministère de la Santé à Gaza, contrôlé par le Hamas, trois personnes ont été blessés par l’armée israélienne pendant ces émeutes.
En début de soirée, l’armée a indiqué avoir arrêté deux Palestiniens non-armés qui ont franchi la barrière pour entrer en territoire israélien depuis le nord de la bande de Gaza.
Les hommes ont été placés en détention.
Après avoir suspendu leurs activités pendant quelques mois, les « unités de confusion » à Gaza ont récemment repris les émeutes à différents endroits le long de la frontière chaque soir, afin de faire pression sur Israël en semant la panique dans les communautés israéliennes et les troupes stationnées à la frontière.
Samedi soir, l’armée israélienne a déclaré qu’un de ses avions avait frappé des cibles du sud de la bande de Gaza en réponse à un bloc de ballons attachés à un dispositif explosif lancé depuis l’enclave vers Israël.
Les ballons explosifs n’ont fait ni blessés ni dégâts.
Dans un communiqué, l’armée israélienne a décrit les cibles comme des « positions militaires du Hamas ».
Plus tôt dans la journée de samedi, des affrontements violents ont éclaté entre manifestants palestiniens et soldats israéliens le long de la clôture frontalière. L’armée a utilisé des méthodes de dispersion d’émeutes pour maintenir les manifestants à l’écart de la barrière frontalière.
כך נראים שיגורי בלוני התבערה עם מטעני החבלה שהובילו הערב לתקיפות של צהל בדרום הרצועה. pic.twitter.com/PQsMc7OpxZ
— almog boker (@bokeralmog) March 2, 2019
Plusieurs manifestants ont tenté d’ouvrir une brèche dans la clôture.
Aucun blessé n’a été signalé.
Les militaires israéliens ont indiqué avoir neutralisé des dispositifs explosifs présumés qui avaient été jetés lors du mouvement de protestation violent le long de la frontière, vendredi. Les soldats israéliens ont dû faire face à un rassemblement de 8 000 Palestiniens, donnant lieu à des échauffourées.

L’Etat juif accuse le Hamas, groupe terroriste qui dirige la bande, d’orchestrer ces affrontements et de les utiliser comme couverture pour ouvrir des brèches dans la frontière et commettre des attentats.
Il y a eu, ces dernières semaines, une hausse considérable des violences le long de la frontière avec des émeutes presque tous les soirs et un retour des attaques incendiaires par ballons ou cerfs-volants – elles avaient pris fin après un cessez-le-feu conclu de facto entre Israël et le Hamas.
Ces dernières émeutes surviennent après la publication d’un rapport du conseil des droits de l’Homme de l’ONU consacré à la gestion par l’Etat juif des affrontements. Celui-ci a estimé que les soldats israéliens se sont rendus coupables de crimes contre l’humanité.
L’enquête portait sur de possibles violations commises depuis le début du mouvement de protestation, le 30 mars, jusqu’à la date du 31 décembre.
Les responsables israéliens ont rejeté avec véhémence les conclusions de ce rapport, le qualifiant « d’hostile, trompeur et biaisé ».
L’AFP et l’équipe du Times of Israël ont contribué à cet article.