Israël-Hamas: le chef du Labour défend son refus d’appeler à un cessez-le-feu à Gaza
Keir Starmer 'est trouvé sous le feu des critiques en interne pour avoir suggéré lors qu'Israël avait le "droit" de couper l'approvisionnement en eau et en énergie de Gaza
Le chef de l’opposition britannique, le travailliste Keir Starmer, a défendu mardi son refus d’appeler à un cessez-le-feu à Gaza, cherchant à désamorcer la crise provoquée au sein du Labour par le conflit entre Israël et le Hamas.
Favori des sondages pour devenir le prochain Premier ministre britannique à l’issue des législatives attendues l’année prochaine, Keir Starmer fait face à une fronde sans précédent depuis qu’il a pris la tête du Labour il y a plus de trois ans.
Il a été accusé par une partie de la base d’occuper une position trop pro-israélienne et a été défié par certaines figures du Labour, comme le maire de Londres Sadiq Khan, qui ont appelé à un cessez-le-feu en rupture avec la ligne officielle du parti au sujet de la guerre déclenchée par l’attaque sanglante sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre.
Lors de cette attaque barbare menée contre Israël, près de 2 500 terroristes ont fait irruption en Israël depuis la bande de Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime. Ils ont tué plus de 1 400 personnes, dont une majorité de civils, au cours de raids sur plus de 20 communautés frontalières près de la bande de Gaza, massacrant des familles entières dans leurs maisons et au moins 260 fêtards lors d’un festival de musique en plein air. Les terroristes ont également enlevé au moins 245 personnes, dont des femmes, des enfants et des personnes âgées, qu’ils ont entraînées dans la bande de Gaza où elles sont toujours retenues captives.
Israël affirme que son offensive vise à détruire les capacités militaires et de gouvernance du Hamas, et s’est engagé à éliminer l’ensemble du groupe terroriste qui dirige la bande de Gaza. Il affirme viser toutes les zones où le Hamas opère, tout en cherchant à réduire au maximum les pertes civiles.
Lors d’un discours, Keir Starmer a expliqué mardi pourquoi il privilégiait – comme le gouvernement conservateur – un appel à des « pauses » humanitaires plutôt qu’un cessez-le-feu qui « encouragerait » en l’état le Hamas.
A plus long terme, « une opération militaire sans durée et sans objectif politique clair et souhaité, est en fin de compte futile », a-t-il cependant tempéré, insistant sur le fait qu’une solution politique serait la seule issue.
Ancien avocat de 61 ans, Keir Starmer a recentré son parti et cherché à se démarquer de son prédécesseur Jeremy Corbyn, très à gauche, opposé à l’Otan, très pro-palestinien et qui avait été accusé d’avoir laissé l’antisémitisme prospérer au sein du Labour.
Il a ainsi été ovationné lors du congrès de son parti lorsqu’il a condamné l’attaque du Hamas du 7 octobre, quelques jours plus tôt, ce qui avait été commenté comme une évolution considérable.
Mais depuis, il s’est trouvé sous le feu des critiques en interne pour avoir suggéré lors d’une interview qu’Israël avait le « droit » de couper l’approvisionnement en eau et en énergie de Gaza.
« Le droit à la défense est fondamental mais ce n’est pas un chèque en blanc », a corrigé Keir Starmer mardi, soulignant que ces approvisionnements « ne peuvent pas être bloqués » par Israël et que l’armée israélienne devait respecter le droit international.
Le conflit actuel provoque des tensions au Royaume-Uni, où se trouvent d’importantes communautés juives et musulmanes, avec une hausse des actes antisémites et islamophobes.
Des dizaines de milliers de personnes ont défilé plusieurs samedis de suite à Londres en soutien aux Palestiniens.