Israël négocie la libération d’une Israélienne détenue en Syrie
Selon l'agence de presse officielle syrienne, une femme est entrée accidentellement dans le pays, Damas chercherait à faire libérer deux prisonniers détenus en Israël en échange
Israël et la Syrie négocient intensivement un accord d’échange de prisonniers avec la médiation russe, dans le cadre duquel deux Syriens incarcérés résidant dans le Golan israélien pourraient être libérés en échange d’une jeune femme israélienne entrée par erreur en territoire syrien.
La femme n’a pas été identifiée. Mais selon la Douzième chaîne, il s’agirait d’une femme d’une vingtaine d’années, originaire de la communauté ultra-orthodoxe de Modiin Illit.
« Nous travaillons pour sauver des vies. Je peux juste dire que j’utilise mes connections personnelles avec le Président russe Wladimir Putin, pour obtenir sa libération, » a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu à la radio de l’armée.
Israël est au « cœur de négociations sensibles, » dit-il.
« Je crois que nous allons la résoudre, » a-t-il ajouté.
Le Premier ministre n’a pas confirmé l’information selon laquelle la femme serait originaire de la communauté ultra-orthodoxe de Modiin Illit.
« L’échange se déroule grâce à la médiation de la Russie pour libérer la Syrienne Nihal Al-Maqt et Dhiyab Qahmuz, prisonnier syrien, dans un échange au cours duquel une jeune femme israélienne entrée par erreur dans les territoires syriens sera libérée. Elle est entrée par erreur dans la région de Qouneitra et a été arrêtée par les autorités syriennes », ont annoncé mercredi les médias d’Etat syriens.
Le conseiller à la sécurité nationale Meir Ben Shabbat et le coordinateur des questions relatives aux otages Yaron Bloom sont partis mercredi matin pour Moscou afin de négocier la libération de la femme israélienne, selon les médias israéliens.
Al-Maqt, qui réside à Majdal Shams, sur le plateau du Golan, est issu d’une famille de prisonniers, tous opposés à la domination israélienne sur la zone. Israël a pris le plateau du Golan à la Syrie en 1967 pendant la guerre des Six Jours et l’a annexé en 1981.
Le frère d’Al-Maqt, Sidqi, a été libéré l’année dernière lors d’un échange de prisonniers, également négocié par la Russie, qui a eu lieu après que la Syrie a rendu les restes de Zachary Baumel, un soldat israélien tué lors d’une bataille en 1982. Sidqi al-Maqt s’est ensuite installé en Syrie.
Al-Maqt a été inculpée par un tribunal israélien en 2017 pour incitation, selon les médias syriens.
Qahmuz, un résident de Ghajar sur le plateau du Golan, a été condamné à 16 ans de prison en 2018 pour avoir planifié un attentat terroriste à la bombe en coordination avec le Hezbollah au Liban.
Selon un acte d’accusation de 2016, Qahmuz a contacté des agents du Hezbollah au Liban et ils lui ont remis des explosifs destinés à être déclenchés dans des stations de bus à Haïfa, a rapporté Haaretz.
Comme pour al-Makt, les Qahmuz ont une histoire familiale avec les forces de l’ordre israéliennes : son père Saad, qui vit au Liban, serait membre du Hezbollah, et Qahmuz a été condamné avec son frère Jamal et son cousin Muheysin.
Il n’est pas clair s’il sera envoyé en Syrie ou autorisé à retourner dans son village du Golan.
« Les négociations sont toujours en cours pour savoir s’il sera transféré en Syrie ou dans son village de Ghajar dans le Golan occupé. Le prisonnier insiste pour qu’il soit libéré dans son village », a déclaré le Club des prisonniers palestiniens dans un communiqué.
Selon le Club des prisonniers, qui est financé par l’Autorité palestinienne, Qahmuz a été convoqué par l’administration de sa prison dans le sud d’Israël et informé du processus d’échange en cours mercredi matin.
Mais Qahmuz aurait insisté sur le fait qu’il n’accepterait pas d’être libéré en Syrie ; le prisonnier a dit qu’il ne consentirait qu’à retourner dans son village natal de Ghajar.
« Qahmuz a refusé l’accord, a insisté pour rentrer chez lui, et maintenant il est retourné là où il était en train de croupir en prison », a déclaré le Club des prisonniers.
Les informations sont arrivées un jour après que le cabinet israélien a tenu une réunion sur une « question humanitaire » classée concernant la Syrie. Les ministres du cabinet ont été appelés à un vote urgent et imprévu tenu par vidéoconférence pour discuter de la question humanitaire non spécifiée, que la Russie aidait à coordonner.
Les détails de la réunion, qui a duré moins d’une heure, ont été en grande partie interdits de publication par la censure militaire.
Ces dernières semaines, le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Benny Gantz et le ministre des Affaires étrangères Gabi Ashkenazi ont été en contact avec leurs homologues russes Vladimir Poutine, Sergey Shoygu et Sergey Lavrov, respectivement, à ce sujet.
La Russie, qui est étroitement alliée au régime syrien, a régulièrement servi d’intermédiaire entre Jérusalem et Damas, qui n’entretiennent pas de relations officielles.
Judah Ari Gross a contribué à cet article.
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