Israël va faire pression à Washington en faveur d’une ligne dure sur l’Iran
Avant la nouvelle série de pourparlers du P5 + 1, le ministre des Affaires stratégiques se rendra aux Etats-Unis pour éviter que Téhéran puisse se doter de la capacité nucléaire
Alors qu’il se prépare à conduire une délégation israélienne à Washington pour faire pression sur la Maison Blanche à propos de l’Iran, le ministre israélien des Affaires stratégiques Yuval Steinitz indique dans une interview, que si un « développement dramatique » se produit dans les négociations nucléaires entre l’Iran et le P5+1, Israël ne serait pas en mesure d’accepter la conclusion des négociations.
S’exprimant à la radio israélienne, mercredi matin, Steinitz a déclaré que l’Iran et son président, Hassan Rouhani, n’ont fait jusqu’à présent que des concessions marginales, tout en « préservant le coeur » de leur projet nucléaire – à savoir l’enrichissement de l’uranium – « et c’est ce qui nous menace, nous et le monde. »
Dans les remarques traduites par Reuters, Steinitz a déclaré : « Cela signifie, en substance, que les positions iraniennes sont restées aussi intransigeantes qu’avant. S’il n’y a pas de développement spectaculaire dans les mois à venir, alors soit il n’y aura pas d’accord, soit il y aura un mauvais accord qui autorisera l’Iran à bénéficier d’une capacité nucléaire, et c’est évidemment quelque chose que nous ne sommes pas prêts d’accepter. »
Il a affirmé qu’il serait à la tête de la délégation israélienne à Washington « sur la principale, la centrale et peut-être la dernière série de pourparlers entre les puissances mondiales et l’Iran » – laissant entendre que si les négociations aboutissaient à un « mauvais arrangement » qui autoriserait l’Iran à conserver sa capacité nucléaire, Israël pourrait être alors contraint d’agir pour éviter un résultat désastreux.
La délégation de Steinitz doit se rendre à Washington la semaine prochaine pour faire pression sur les responsables américains en vue de leur faire adopter une ligne dure dans les nouveaux pourparlers entre les grandes puissances et l’Iran sur son programme nucléaire.
Israël est amèrement opposé à l’accord intérimaire que Washington et les autres puissances ont conclu avec Téhéran en novembre dernier, ouvrant la voie à des négociations sur un accord global concernant les futures activités nucléaires de l’Iran.
Selon l’accord intérimaire, Téhéran a freiné certaines de ses activités en échange d’un allègement limité de sanctions occidentales contraignantes.
Israël avait voulu pousser à des sanctions occidentales plus sévères contre son ennemi juré pour le forcer à renoncer à la totalité de son programme nucléaire.
Jérusalem a refusé d’écarter une action militaire contre les installations nucléaires iraniennes pour empêcher toute possibilité de développer la bombe atomique.
L’Iran et les six puissances – la Grande-Bretagne, la Chine, la France, la Russie et les États-Unis et l’Allemagne – ont travaillé à un accord global pour apaiser les préoccupations internationales au sujet de ses ambitions.
Mais ils ont aussi accepté de prolonger les négociations jusqu’au 24 novembre pour se donner plus de temps afin de parvenir à un accord historique.
Les nouvelles négociations doivent s’ouvrir à New York avant la première Assemblée générale des Nations unies le 16 septembre prochain.
Au cours de l’interview de mercredi, Steinitz a aussi réagi à une vidéo publiée mardi, montrant la décapitation du journaliste américain Steven Sotloff, en disant que le fait que des organisations terroristes commettent des atrocités n’est « en rien quelque chose de
nouveau ».
Steinitz a averti que deux « axes de terrorisme » menaçaient le monde – un axe djihadiste sunnite, incarné par l’Etat islamique et des groupes similaires, et un axe chiite dirigé par un régime iranien en quête d’armes nucléaires.