Jacques Weber interprète le banquier d’Hitler sur scène
François Genoud était un nazi convaincu qui a échappé à toute justice en vivant après la guerre sans scrupules ni remords, soutenant des terroristes antisémites et faisant fortune sur les écrits d'Hitler
![Affiche de la pièce « L'injuste », écrite par Alexandre Amiel, Yaël Berdugo, Jean-Philippe Daguerre et Alexis Kebbas et mise en scène par Julien Sibre. (Crédit : Théâtre de la Renaissance) Affiche de la pièce « L'injuste », écrite par Alexandre Amiel, Yaël Berdugo, Jean-Philippe Daguerre et Alexis Kebbas et mise en scène par Julien Sibre. (Crédit : Théâtre de la Renaissance)](https://static-cdn.toi-media.com/fr/uploads/2025/01/LINJUSTE-e1736155815435-640x400.jpg)
L’histoire du banquier d’Adolf Hitler qui, après la Seconde Guerre mondiale, a fait fortune en récupérant les droits d’auteur de Mein Kampf, reste méconnue. Le comédien Jacques Weber va retracer son histoire dans la pièce « L’injuste » au théâtre de la Renaissance (10e arrondissement de Paris), à partir du 23 janvier prochain.
François Genoud, le banquier suisse du Führer et de son maître propagandiste Joseph Goebbels, était un nazi convaincu. Après la guerre, il échappe à toute poursuite et récupère même les droits d’auteur sur les textes d’Hitler, de Goebbels et de Hermann Goering, le chef de l’armée de l’Air nazie.
Antisioniste convaincu, il a également été le financier de l’attentat de Munich de 1972, dans lequel onze athlètes olympiques israéliens ont trouvé la mort, et un proche ami du terroriste Carlos, auteur de nombreux attentats et membre du Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).
C’est un François Genoud mourant que Jacques Weber interprétera sur scène dans un thriller psychologique haletant, dans lequel il fait face à Élodie Navarre dans le rôle d’une journaliste israélienne qui fait certainement partie du Mossad et qui tentera de rendre la fin de vie de Genoud moins facile qu’il ne l’avait espéré.
Cette pièce d’Alexandre Amiel, Yaël Berdugo, Jean-Philippe Daguerre et Alexis Kebbas, mise en scène par Julien Sibre, s’inspire notamment des propos de François Genoud recueillis en interview, ainsi que d’extraits de Mein Kampf lus par Jacques Weber tel quel.
Invité dans l’émission « Quelle époque » du samedi 4 janvier sur France 2, Jacques Weber a avoué qu’il avait hésité à accepter ce rôle du « Nazi parfaitement antisémite ». D’ailleurs, au moment où on lui demande s’il accepterait de jouer Hitler au théâtre, l’acteur de 75 ans a répondu : « J’ai toujours dit la même chose, c’est-à-dire que ça dépend avec qui. Si c’était [Jordan] Bardella le metteur en scène, je ne le ferais pas. »
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Weber a, par ailleurs, déclaré qu’il craignait « l’accueil très polémique, très complexe que je vais avoir à affronter » dans un contexte actuel de forte hausse de l’antisémitisme en France depuis le 7 octobre 2023, lorsque des terroristes du Hamas ont assassiné près de 1 200 personnes dans le sud d’Israël, déclenchant une guerre meurtrière qui déchaîne les passions à travers le monde.
L’acteur admet volontiers que défendre la pièce s’inscrit dans une « démarche politique ». Faisant implicitement référence au conflit entre le Hamas et Israël, il a déclaré que « quand on propose la complexité au moment même où sur des sujets extrêmement complexes, on entend beaucoup de choses simplificatrices et qu’on a pas le droit presque de répondre autrement que de façon très catégorique, ça fait beaucoup de bien de dire : ‘Bah oui, c’est complexe’ ».
« Le théâtre, c’est une question, ce n’est jamais une réponse, parce que le théâtre n’est jamais moral », a-t-il conclu.
« L’injuste » sera jouée au théâtre de la Renaissance, du mardi au samedi à 19h et le dimanche à 15h, à partir du 23 janvier 2025. Pour plus d’informations, cliquez ici.