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« J’ai vu Dupont-Aignan se radicaliser petit à petit, » dit un de ses anciens collaborateurs

"Ni système, ni extrême" proclamait le candidat lors des élections européennes de 2012. Pourtant derrière ce candidat à la façade lisse, les positions radicales ne sont jamais loin

La présidente et le Premier Ministre ? Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen, au siège du Front national, à Paris, le 29 avril 2017. (Crédit : Geoffroy van der Hasselt/AFP)
La présidente et le Premier Ministre ? Nicolas Dupont-Aignan et Marine Le Pen, au siège du Front national, à Paris, le 29 avril 2017. (Crédit : Geoffroy van der Hasselt/AFP)

« J’avais fait le constat de sa lente radicalisation, je ne suis pas surpris, » explique François Durovray, ancien collaborateur de Nicolas Dupont-Aignan durant 20 ans, actuel président du Conseil régional de l’Essonne, au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC.

Une radicalisation que l’on ne pouvait constater « dans ses prises de paroles publiques » mais en privé, affirme Durovray, qui n’a pas parrainé la candidature Dupont-Aignan pour cette raison.

Nicolas Dupont-Aignan, au fil de ses deux candidatures à la tête de Debout la France aux présidentielles de 2012 et 2017, a eu l’occasion d’égrainer les points principaux de son programme et de sa doctrine : patriotisme, revendication d’une filiation gaulliste, création d’une monnaie commune européenne et sortie de l’euro.

Le président de Debout la France n’a jamais caché sa proximité avec Marine Le Pen, dont il avait envisagé de faire son Premier ministre en cas de victoire en 2012. Une déclaration qui avait déjà provoqué son lot de démission dans sa formation.

Il conditionnait ce rapprochement à une séparation de la chef de file FN des idées véhiculées par son père. Jean-Marie Le Pen à la tête du parti, explique Nicolas Dupont-Aignan, on ne peut considérer Marine Le Pen comme étant une patriote guérie des idées extrêmes de son père.

Le mot est lâché : extrême qu’il intégrera à son slogan des Européennes de 2014. « Ni système, ni extrême » prône Dupont-Aignan qui veut devenir le patriote fréquentable.

Mais sa critique du « système » justement a attiré dans son giron des personnes aussi peu fréquentables que l’historienne Marion Sigaut, décrite parfois comme une des dirigeantes d’Egalité et Réconciliation, le site complotiste et antisémite d’Alain Soral qui en fait une de ses figures de proue.

Dans « Vol au dessus d’un nid de fachos » le journaliste Frédéric Haziza avait classé Nicolas Dupont-Aignan comme un « complaisant » des fascistes français.

« Pourquoi ? expliquait-il aux lecteurs de 20 minutes, Car Marion Sigaut, membre de l’équipe dirigeante d’ « Egalité et réconciliation », assure aussi les fonctions de déléguée nationale à la vitalité de la langue française à « Debout la République », le parti de Dupont-Aignan. »

Nicolas Dupont-Aignan assurera par la suite avoir mis fin à sa collaboration avec Marion Sigaut après avoir appris sa proximité avec Alain Soral.

Dupont-Aignan évite les positions « extrêmes » lorsqu’il est question de politique française. Dans la tradition gaulliste, il se veut le candidat des « patriotes » français, de Jean-Pierre Chevènement à Henri Guaino en passant par Philippe de Viliers. Pourtant, extrême, il le devient quand il s’aventure sur le terrain de la politique internationale, notamment en appelant à arrêter le combat contre Bachar Al-Assad.

Dupont-Aignan est également partisan d’une reconnaissance unilatérale de la Palestine à l’ONU, et semble imputer les mêmes responsabilités aux dirigeants du Hamas et d’Israël dans la dernière guerre de Gaza (Opération Bordure protectrice) et dans la non-résolution du conflit.

Dupont-Aignan avait déclaré que les dommages collatéraux de la mort de civils innocents pendant l’opération Bordure protectrice étaient « inacceptables », et avait critiqué l’opération terrestre israélienne, considérée comme une « invasion » de la bande de Gaza. Il avait aussi fustigé « l’inertie […] scandaleuse » de la France.

Il avait affirmé que ne pas avoir freiné l’Etat juif au niveau international entraînerait « l’importation » du conflit en France.

« Quelles que soient les responsabilités des irresponsables dirigeants du Hamas dans le déclenchement de ce nouvel affrontement, la voie choisie par Israël ne fait que l’enfoncer dans une impasse. Ce n’est pas en accumulant les ruines et les morts que M. Netanyahu apaisera les tensions, les passions et les haines dans cette région du monde », avait-il écrit.

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