« Je ne suis pas fier de voter pour lui, mais il fait ce qu’on attend de lui »
A l'occasion des élections américaines, les Juifs orthodoxes veulent aider Trump à remporter le Michigan
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
OAK PARK, Michigan – La victoire dans l’État pivot du Michigan sera cruciale pour l’un ou l’autre des candidats à l’élection présidentielle qui a lieu aujourd’hui, et les membres de la communauté orthodoxe traditionnelle d’Oak Park, dans la banlieue de Detroit, sont allés voter pour que l’ex-président Donald Trump revienne à la Maison Blanche.
Les dix membres de la communauté orthodoxe qui se sont entretenus avec le Times of Israel devant le bureau de vote, ce matin, ont tous dit avoir voté pour Trump.
Trump a besoin de leur soutien pour remporter le Michigan, que le président Biden a remporté en 2020 avec une avance de 3 %.
La communauté juive compte pour un pour cent environ de la population totale de l’État et la communauté orthodoxe, pour moins d’un cinquième des Juifs du Michigan.
« Je ne pense pas que quelqu’un de vraiment orthodoxe puisse voter pour le Parti démocrate », estime Nadav Frieder.
Agé de 40 ans, cet homme votait pour la deuxième fois aux élections présidentielles américaines depuis son départ de Ramat Yishai, dans le nord d’Israël, et son installation dans le Michigan.
Il est persuadé que le Parti républicain convient mieux aux personnes religieuses comme lui, même s’il dit ne pas être « fier » de voter pour Trump, compte tenu de son caractère.
« Quand Trump parle, je dis à ma femme, sur le ton de la plaisanterie, qu’il faut envoyer les enfants à l’étage », dit-il en tenant dans ses bras son fils en bas âge.
« Il a une sale gueule, mais bon, il fait ce qu’on attend de lui. Quand il était président, il ne s’est rien passé de grave », estime Frieder, reprenant les propos du candidat républicain à la présidence qui dit souvent que l’attaque du Hamas contre Israël du 7 octobre n’aurait pas eu lieu s’il avait été au pouvoir.
« C’était calme [quand il était président]. Il est possible que [le Hamas] ait déjà l’idée de [son attaque] à son époque, mais ils ont renoncé [à la mener] », ajoute-t-il.
« Le problème, ce sont les Juifs non religieux », poursuit Frieder en faisant référence à la majorité de la communauté juive, qui vote traditionnellement et en nombre pour le Parti démocrate.
« Si Trump ne parlait pas comme il le fait, ils voteraient sans doute pour lui parce qu’Israël leur tient à coeur. Ils ont juste peur de lui et ne savent pas ce qu’il fera s’il gagne », affirme-t-il.
Interrogé sur le bilan de l’administration Biden-Harris avec Israël, Frieder affiche une mine dédaigneuse.
« Il a dit ‘Don’t do it’ », rappelle Frieder à propos de la mise en garde du président américain Joe Biden à l’Iran contre toute attaque contre Israël suite à l’attaque du Hamas, le 7 octobre.
L’Iran soutient des mandataires qui ont attaqué Israël et ont même frappé directement l’État juif à deux reprises cette année. Les États-Unis ont aidé Israël à abattre des dizaines de missiles et de drones lors de ces deux attaques, mais Frieder estime que Biden n’a pas tenu parole.
« De quel it parlait-il en disant ‘Don’t do it’ ? », dit-il avec dédain.
Il pense que l’élection d’aujourd’hui se jouera « entre les amis et les ennemis d’Israël ».