Jean-Marie Le Pen condamné à 1 500 euros d’amende pour détention d’armes
Le tribunal a relaxé l'ancien chef du FN pour les trois armes trouvées chez lui qu'il disait ne pas connaître, mais l'a condamné pour les autres armes dont il assume la propriété
L’ancien chef de l’extrême droite française, Jean-Marie Le Pen, a été condamné jeudi à 1 500 euros d’amende pour possession d’armes non déclarées, mais a bénéficié d’une relaxe partielle.
Le 26 janvier 2015, les pompiers intervenaient au domicile de la compagne de M. Le Pen, Jany Le Pen, à Rueil-Malmaison, une banlieue chic de Paris, pour éteindre un incendie déclaré en début d’après-midi.
En fouillant les étages, les pompiers tombaient sur plusieurs armes: un flash-ball, un pistolet gomme-cogne, un fusil à pompe, un pistolet de calibre 7,65, un petit revolver de collection ainsi qu’un colt calibre 38, seule arme pour laquelle Jean-Marie Le Pen bénéficiait d’une autorisation.
Quelques mois plus tard, à la faveur d’une perquisition à son domicile de Montretout, également dans la banlieue, dans le cadre d’une autre enquête, les policiers découvraient cette fois-ci un semi-automatique, un Luger 9mm placé dans un coffre-fort au sous-sol.
Là non plus, l’arme n’était pas déclarée et son numéro de série était même limé, « caractéristique qu’on retrouve plutôt dans le grand banditisme », a rappelé le procureur à l’audience.
Jean-Marie Le Pen a reconnu devant les enquêteurs être le propriétaire du fusil, « un héritage » selon lui, ainsi que du pistolet de collection, « un cadeau », retrouvés au domicile de sa femme. Pour les autres armes, il a affirmé ne pas connaître leur provenance.
Quant au Luger sans numéro de série, il lui a été offert « par un ancien agent des services spéciaux aujourd’hui décédé », a toujours affirmé l’ancien patron du Front national, parti d’extrême droite aujourd’hui dirigé par sa fille Marine.
« Qui veut-on désarmer ? Où est la dangerosité? », s’est indigné son avocat, Me Frédéric Joachim. « Je voudrais éviter qu’on fasse un amalgame avec ces jeunes gens qui vont tirer des salves de kalachnikov dans les rues de Marseille en plein jour », a-t-il réclamé, rappelant les menaces qui ont toujours pesé sur Jean-Marie Le Pen et l’attentat dont il a été victime en 1976, quand son immeuble a été piégé « avec 20 kg d’explosif ».
Le tribunal a validé la version de M. Le Pen en le relaxant pour les armes qu’il disait ne pas connaître, soit le pistolet 7,65, le flash-ball et le gomme-cogne. Il l’a en revanche condamné pour le reste.
« Le quantum de la peine est raisonnable, s’est satisfait Me Joachim après l’audience, surtout par rapport à la dureté des réquisitions ».
Le parquet avait demandé une peine de 20 000 euros d’amende et une interdiction de détenir des armes pendant cinq ans.