50 femmes et enfants otages doivent être libérés ces prochains jours
Israël aurait reçu la liste du premier groupe d'otages à libérer ; le Hamas, qui souhaite une trêve plus longue, pourrait libérer jusqu'à 80 otages

La libération d’une cinquantaine d’otages israéliens – enfants, mères et autres femmes – détenus par le Hamas devrait débuter jeudi ou vendredi.
Un haut responsable du Hamas, Moussa Abu Marzouk, a déclaré plus tôt mercredi que l’accord entrerait en vigueur jeudi à 10h du matin. Quelques heures plus tard, un haut responsable israélien s’adressant aux journalistes sous couvert d’anonymat l’a confirmé. Puis le président du Conseil national de sécurité, Tzachi Hanegbi, a annoncé dans la soirée que les premiers otages ne seront libérés que vendredi, un délai inattendu. Mais Hanegbi, dans sa dernière déclaration, a affirmé que « les négociations pour la libération de nos otages progressent constamment ». « La libération débutera conformément à l’accord initial entre les parties, et pas avant vendredi », a-t-il ajouté.
Israël aurait reçu la liste des otages qui seront libérés au premier jour, selon la presse israélienne. Un responsable américain a déclaré hier aux journalistes que le Hamas avait produit une liste contenant des informations d’identification sur les 50 femmes et enfants qu’il envisageait de libérer dans les prochains jours.
Un responsable israélien a confirmé lors d’un briefing que les otages seraient libérés par groupes de 12 à 13 et que le Hamas s’était engagé à libérer 50 otages durant quatre prochains jours. La Douzième chaîne a indiqué que le créneau de libération chaque jour pourrait prendre place entre 10h et 16h.
S’il se concrétise – ce qui est bien parti –, l’accord prévoyant l’échange d’otages contre des prisonniers palestiniens, ainsi qu’une trêve des hostilités, constituerait la plus grande avancée diplomatique depuis que le Hamas a déclenché la guerre il y a près de sept semaines, lorsque ses membres ont envahi le sud d’Israël le 7 octobre et massacré environ 1 200 personnes, dont la plupart étaient des civils. Le même jour, plus de 240 personnes ont été kidnappées et conduites dans la bande de Gaza par le Hamas et d’autres organisations terroristes palestiniennes.
Selon les détails fournis par le cabinet ministériel israélien, l’accord prévoit l’échange d’un total de 50 otages israéliens vivants en échange d’une pause de quatre jours dans les combats et de la libération d’un maximum de 150 prisonnières et mineurs palestiniens. Il permettrait également l’acheminement de carburant et d’aide humanitaire dans la bande de Gaza pendant cette pause. Si le Hamas parvient à localiser davantage d’otages mineurs ou de femmes non combattantes qu’il souhaite libérer, l’accord pourrait être étendu à dix jours, avec une journée supplémentaire de pause dans les combats pour chaque dizaine d’otages libérés. Trois prisonniers palestiniens supplémentaires seraient relâchés pour chaque otage libéré.
S’exprimant sous le couvert de l’anonymat, un haut responsable israélien a affirmé qu’Israël estimait que le principal intérêt du Hamas dans les négociations était de maximiser la durée de la pause dans les hostilités, et que le carburant et l’aide humanitaire n’étaient pas la préoccupation centrale du Hamas.

Au départ, dit le responsable, le Hamas souhaitait une pause d’un mois dans les combats, mais a réduit ses exigences à quatre jours. Par conséquent, a ajouté le responsable, prolonger la pause au-delà de quatre jours est un objectif central du Hamas.
Le Hamas souhaitant prolonger la pause de quelques jours, il est possible qu’un total de 80 enfants et femmes kidnappés et directement détenus par le groupe terroriste soient libérés en vertu des dispositions de l’accord, a déclaré le responsable.
Concernant le nombre quotidien de libérations, le haut responsable a noté que le Hamas était lié par l’accord de libération de 50 otages dans un délai de quatre jours, avec pas moins de 10 otages par jour de cessez-le-feu. Ainsi, si le Hamas ne remettait que 10 otages par jour au cours des trois premiers jours, le Hamas devrait rattraper le nombre pour atteindre un total de 50 le quatrième jour.
Selon les estimations israéliennes, le Hamas détient au total 98 femmes et enfants, dont 40 enfants de moins de 19 ans. Au départ, le Hamas comptait 100 femmes et enfants otages vivants, mais ce nombre a chuté à 98 après la mort de Yehudit Weiss et Noa Marciano.
En outre, parmi les 98 femmes et enfants civils, cinq femmes soldats en service actif ne sont pas incluses dans l’accord.

La source a également affirmé qu’au-delà du maximum potentiel de 80 femmes et enfants qui pourraient être libérés dans les prochains jours, le Hamas devait « récupérer » les femmes et les enfants que d’autres groupes pourraient détenir dans toute la bande de Gaza, afin qu’ils soient éventuellement libérés après le quatrième jour de pause – c’est pourquoi Israël a accepté de ne pas collecter de renseignements par drones pendant six heures chaque jour, permettant au Hamas et à ses agents de rassembler les femmes et enfants se trouvant dans différents endroits de la bande de Gaza.
Des responsables israéliens ont indiqué mardi à la presse qu’Israël ne serait pas totalement privé de renseignements pendant les périodes au cours desquelles les drones ne pourront pas effectuer de sorties, car d’autres mécanismes de collecte de renseignements, non précisés, ont été mis en place.
Mécanisme de libération
Le premier groupe d’otages doit être transféré jeudi ou vendredi à la Croix-Rouge internationale et éventuellement à d’autres parties non précisées. Ils seront transférés via l’un des postes frontaliers internationaux de Gaza, a déclaré un haut responsable israélien lors d’un briefing avec les journalistes.
Après avoir reçu la preuve que les otages libérés sont les citoyens israéliens spécifiquement convenus, Israël libérera son groupe convenu de prisonniers palestiniens.
Craignant que le Hamas ne libère pas les otages spécifiques qu’il promet de libérer, Israël a décidé de ne pas informer les familles concernées que leurs proches devraient être libérés, a déclaré le haut fonctionnaire.
Après avoir été reçus du côté israélien, les ex-otages subiront un bref examen médical avant d’être acheminés par avion vers des hôpitaux, a ajouté le haut fonctionnaire, où ils devraient retrouver leurs familles.
Pression des États-Unis sur le Qatar
Les États-Unis ont exercé des pressions considérables sur le Qatar pour qu’il améliore les termes de l’accord de libération des otages conclu par Israël, a déclaré le haut fonctionnaire.
Le président américain Joe Biden a envoyé le chef de la CIA William Burns au Qatar afin d’annuler une demande du Hamas de désigner toutes les femmes israéliennes de moins de 50 ans comme soldates, et d’utiliser cette classification uniquement pour les cinq soldates en service actif détenues par le groupe terroriste, a déclaré le haut fonctionnaire.
En outre, l’obligation pour la Croix-Rouge internationale de rendre visite à tous les otages restants est un élément contraignant de l’accord, a déclaré le responsable, et les États-Unis, l’Égypte et le Qatar feront pression pour qu’il soit respecté.

L’ensemble de l’accord, a ajouté le responsable, n’est pas formalisé par un document signé, mais a plutôt été ratifié par annonce mutuelle – par Israël aux États-Unis, et par le Hamas au Qatar.
Comme l’accord prévoit le retour d’un maximum de 80 otages, il restera encore au moins 160 otages dans la bande de Gaza une fois l’accord mis en œuvre.
Le nombre total d’otages n’est pas certain, puisque selon Israël, huit personnes sont toujours portées disparues, près de sept semaines après l’assaut du Hamas dans le sud d’Israël le 7 octobre, dont deux ressortissants étrangers et six citoyens israéliens. Leur statut n’est ainsi ni celui d’otage, ni celui de décédé.
Violations de la trêve
Israël craint que le Hamas ne viole l’arrêt des combats convenu et ne tire sur les soldats présents dans les zones du nord de Gaza contrôlées par Tsahal, a déclaré un haut responsable israélien.
Si des soldats étaient attaqués, ils seraient autorisés à riposter, a déclaré le responsable, mais Israël tentera de ne pas lancer d’action militaire d’ampleur.
Le haut responsable a affirmé que le Hamas n’exerçait plus qu’un faible contrôle dans le nord de Gaza et pourrait ne pas être en mesure d’exercer son autorité sur tous les terroristes dans cette zone.

Par conséquent, Israël évaluera soigneusement, au cas par cas, la manière de répondre à toute violation de la pause dans les hostilités, en gardant à l’esprit l’impératif actuel de garantir la libération des otages. Les soldats feront face à toute menace directe, tout en faisant l’effort de ne pas entreprendre d’actions qui pourraient être interprétées comme une violation de l’accord.
Israël a l’intention de profiter de la pause dans les combats pour planifier les prochaines étapes de la guerre, notamment pour garantir le rapatriement du plus grand nombre possible d’otages, a déclaré le responsable.
Le cabinet de guerre israélien s’est engagé à poursuivre son opération – avec pour objectifs déclarés de détruire le Hamas et d’assurer le retour de tous les otages – après la fin de la pause dans les combats.