Jets de pierres sur un véhicule palestinien, 2 résidents d’implantation arrêtés
Un responsable a indiqué que l'incident survenu près de Bat Ayin est lié à la migration de Jeunes des Collines en provenance d'Yitzhar, suite à la présence militaire accrue
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Deux Israéliens ont été arrêtés après avoir jeté des pierres sur un véhicule palestinien en Cisjordanie, a indiqué une porte-parole de la police dimanche.
Aucun passager n’a été blessé dans l’incident, mais la voiture, qui parcourait la route située entre l’implantation de Bat Ayin et le village de Jab’a, a été endommagée, selon la porte-parole.
Des soldats de l’armée israélienne ont procédé aux arrestations, après que l’automobiliste visé a contacté les forces de l’ordre dans la région, samedi soir, pour signaler l’incident. Deux suspects ont été arrêtés sur place, mais deux autres ont réussi à prendre la fuite, selon la police.
La police a recueilli la déposition du conducteur palestinien, ainsi que celle de soldats qui opéraient dans la région. Les deux suspects arrêtés ont été interrogés puis libérés sous caution dimanche matin. Les forces de l’ordre ont indiqué qu’une enquête était en cours.

Un responsable de la sécurité a déclaré au Times of Israël qu’une nette hausse de la violence de la part de résidents d’implantations, et visant des Palestiniens, a été enregistrée autour de l’implantation de Bat Ayin ces dernières semaines.
Il s’agit notamment d’attaques du type « Prix à payer » à Jab’a, lors desquelles les auteurs avaient vandalisé des voitures et tagué les phrases en hébreu ‘Vengeance pour Bat Ayin’, quelques jours après que les forces de l’ordre ont démoli une structure dans un avant-poste illégal, non loin de l’implantation.
Les jeunes résidents d’implantations ont également jeté des pierres sur des véhicules de police dépêchés pour assurer la sécurité à Bat Ayin le mois dernier. Ils sont parvenus à crever les pneus de la Jeep et à prendre la fuite, selon la police des frontières. Aucun suspect n’a été arrêté.
De plus, un chauffeur de bus palestinien a été agressé à Bat Ayin le mois dernier. Egged, la compagnie de transport public, a annoncé qu’elle ne desservirait plus l’intérieur des implantations. Cette décision a été annulée quelques jours plus tard, après que le secrétariat de Bat Ayin a condamné ces violences.

Un responsable de la sécurité a indiqué que de nombreux jeunes étaient impliqués dans la violence émanant des avant-postes qui entourent une autre implantation, celle d’Yitzhar, dans le nord de la Cisjordanie.
En octobre, l’armée israélienne a déclaré que l’avant-poste de Kumi Ori, au sud-ouest d’Yitzhar, était une zone militaire fermée, après une série d’incidents violents au cours desquels les résidents ont visé des Palestiniens voisins, ainsi que les forces de l’ordre déployées pour assurer leur protection.
En raison de la présence militaire accrue dans le nord de la Cisjordanie, certains Jeunes des Collines se sont rendus à Bat Ayin, a expliqué un responsable de la sécurité. Michael Haimovich, du secrétariat de Bat Ayin, a déclaré au site d’informations Walla que l’implantation était opposée à la migration de la violence radicale, mais assure que sa communauté n’a aucun moyen de les freiner.

« Nous n’avons pas la possibilité d’en prendre le contrôle, mais un groupe, venu de Samarie (nord de la Cisjordanie) s’est installé ici, mais nous ne les y laissons pas… Nous ne sommes pas intéressés par ce phénomène, nous nous y opposons fermement », a déclaré Haimovich.
Par ailleurs, Haaretz a rapporté que le nombre de crimes de haine perpétrés à l’encontre des Palestiniens a significativement baissé en 2019 mais que l’ampleur des attaques avait augmenté.
Les Israéliens ont été responsables de 256 cas de violences contre des Palestiniens ou contre les forces de sécurité, cette année – surtout au cours des six premiers mois – et une portion significative a émané de l’implantation radicale d’Yitzhar, dans le nord de la Cisjordanie, a fait savoir le quotidien Haaretz.
A titre de comparaison, il y avait eu 378 cas en 2018.
Des responsables de la sécurité non-identifiés et cités dans l’article ont cependant indiqué que certaines attaques étaient de plus grande ampleur qu’auparavant et qu’elles avaient nécessité une planification méticuleuse et différents auteurs sur des sites variés, de manière simultanée.
Certains responsables ont estimé que la situation actuelle rappelait la période qui avait mené à l’attaque à la bombe contre la maison de la famille Dawabsha, dans le village de Duma, en 2015 – un attentat qui avait tué un couple et leur bébé.