Jeux asiatiques d’hiver en Arabie Saoudite: Greenpeace dénonce un choix « dangereux »
Le Conseil olympique d'Asie a attribué l'organisation de cette compétition hivernale à Neom, une mégapole futuriste en construction dans le désert montagneux de Trojena
Greenpeace a critiqué mercredi l’attribution des Jeux asiatiques d’hiver 2029 à l’Arabie Saoudite, dénonçant comme dangereux les plans du royaume « d’altérer les écosystèmes » de la région pour la construction d’un centre de ski en plein désert.
Mardi, le Conseil olympique d’Asie (OCA) a attribué l’organisation de cette compétition hivernale à Neom, une mégapole futuriste en construction dans le désert montagneux de Trojena, dans le nord-ouest du riche Etat pétrolier du Golfe.
Situé à 50 kilomètres du littoral de la Mer Rouge, ce secteur montagneux connaît des températures qui « descendent en dessous de zéro degré en hiver et où les températures tout au long de l’année sont généralement inférieurs de 10 degrés » par rapport au reste du pays, affirment ses promoteurs sur leur site internet, sans faire mention de la question des précipitations.
Trojena, qui devrait être achevé en 2026, comprendra des pistes de ski ouvertes toute l’année, un lac artificiel d’eau douce, des chalets, des manoirs et des hôtels de luxe, d’après la même source.
« Vous êtes en train de changer tout un écosystème naturel (…) et cela peut même avoir des répercussions sur les écosystèmes avoisinants », a mis en garde Ahmad al-Droubi, un responsable de Greenpeace pour la région Afrique du Nord et Moyen-Orient.
« Ce projet devra être constamment approvisionné en eau, ce qui veut dire qu’il utilisera d’énormes quantités d’énergie sur le long terme », a-t-il encore dit. « Et même s’il sera alimenté en énergies renouvelables, c’est du gaspillage énergétique. »
Neom est un complexe de plusieurs centaines de milliards de dollars porté par le prince héritier Mohamed ben Salmane qui tente de donner une image respectueuse de l’environnement au royaume, le plus grand exportateur de pétrole au monde.
« Avons-nous réellement besoin de tout cela? », s’est demandé Ahmed el-Droubi.
« Le développement excessif et la construction consomment de grandes quantités d’énergie et propagent d’énormes quantités d’émissions qui perpétuent la crise climatique », a-t-il ajouté.
Les Jeux asiatiques d’hiver comprennent des compétitions de ski, de snowboard, de hockey sur glace et de patinage artistique, soit 47 épreuves au total, dont 28 sur neige et 19 sur glace, selon l’OCA.