Katz critiqué pour avoir prétendument fait fuiter des informations sécuritaires
Défendant Netanyahu, Katz a déclaré que le chef de l'armée, et non pas le Premier ministre, avait décidé qu'Israël devrait assumer la responsabilité des frappes en Syrie

Lundi, le ministre des Affaires étrangères Yisrael Katz a semblé avoir fait fuiter des informations d’une réunion du cabinet de sécurité de la veille, entraînant des critiques voilées de la part de l’armée et plus directs de ses rivaux politiques.
Katz a tweeté que le chef de l’armée israélienne Aviv Kohavi avait révélé dimanche qu’il était celui qui avait décidé de reconnaître l’implication israélienne dans une frappe de la fin août sur une cellule iranienne qui se préparait à lancer une attaque transfrontalière de drone depuis la Syrie.
Il a adressé ce tweet au numéro 2 de Kakhol lavan, Yair Lapid, qui, à l’époque, avait accusé le Premier ministre Benjamin Netanyahu de tirer un profit politique de la frappe en pleine période électorale.
« Hier, le chef de l’armée a dit qu’il avait décidé qu’Israël devrait prendre ses responsabilités sur la frappe pour des raisons stratégiques », a tweeté Katz, dans une référence apparente à une rencontre du cabinet de sécurité de dimanche, à laquelle Kohavi a participé.
Lapid a répondu à Katz, déclarant que la rupture avec la politique d’ambiguïté avait eu lieu bien avant la frappe d’août. Lapid l’a également accusé de faire fuiter des informations potentiellement confidentielles de la réunion de cabinet de haut niveau.
L’armée a répondu au tweet de Katz avec une critique masquée, se contentant de déclarer aux journalistes que l’armée « garde [toujours] secret la teneur des discussions confidentielles du cabinet ».

Israël maintient depuis longtemps une politique d’ambiguïté concernant des frappes en Syrie et ailleurs, afin de réduire les risques de représailles. Ces derniers mois pourtant, des responsables israéliens ont mis en avant, de manière inhabituelle, certains aspects de l’activité militaire du pays dans la région, y compris en assumant la responsabilité pour des frappes aériennes d’août en Syrie sur une cellule iranienne.
Des critiques ont accusé Netanyahu – qui a prévenu l’Iran, à plusieurs reprises, de ne pas implanter ses forces militaires dans la région – de s’être vanté de ces frappes pour améliorer son image lors de la campagne électorale.
Le chef du parti Kakhol lavan Benny Gantz, un ancien chef de l’armée israélienne et principal rival politique de Netanyahu, a fustigé ce changement de politique comme étant « nuisible et inutile ».
La semaine dernière, un autre ancien chef de l’armée, Gadi Eizenkot, a déclaré dans un entretien que le changement de la politique d’ambiguïté était une « erreur grave mettant en danger la sécurité nationale ».
Avant de prendre sa retraite de chef de l’armée à la mi-janvier, Eizenkot a reconnu dans une série d’interviews qu’Israël avait mené des centaines de frappes aériennes contre des cibles iraniennes en Syrie depuis sa nomination en 2015. Il a également reconnu qu’Israël avait fourni des armes légères à des groupes rebelles syriens le long de la frontière pour leur « auto-défense ».

Les déclarations d’Eizenkot s’inscrivaient dans un mouvement plus large de a part de responsables politiques et militaires israéliens d’être plus ouverts sur les efforts militaires visant à lutter contre l’implantation militaire iranienne en Syrie.
Katz a voulu défendre Netanyahu alors que le parti du Likud envisageait de tenir des « primaires surprises », afin de couper court à une demande de Gantz que Netanyahu, impliqué dans des affaires judiciaires, quitte la tête du parti pour que Kakhol lavan rejoigne un gouvernement d’unité.
Actuellement numéro 3 du parti, Katz a exprimé son intérêt de diriger le parti après le départ de Netanyahu, mais dit qu’il soutiendrait clairement Netanyahu jusqu’à ce qu’il parte.
Miri Regev, une autre membre du cabinet, a également dit qu’elle soutiendrait Netanyahu dans une « primaire surprise », alors que Gideon Saar, aussi élu du Likud, a déclaré qu’il défierait Netanyahu pour prendre la direction du parti.