Katz : l’armée reste en Cisjordanie et empêchera le retour de 40 000 habitants dans les camps de réfugiés
Le ministre de la Défense a ordonné à Tsahal de débarrasser les camps de Jénine, Tulkarem et Nur Shams du terrorisme ; des chars israéliens sont déployés en Cisjordanie pour la première fois depuis 2002
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Les chars israéliens se sont déployés en Cisjordanie dimanche matin pour la première fois en plus de 20 ans, alors que l’armée israélienne a déclaré qu’elle étendait son opération antiterroriste en cours dans le nord du territoire.
Le ministre de la Défense, Israel Katz, a pour sa part déclaré avoir ordonné à Tsahal de rester jusqu’à la fin de l’année dans les camps de réfugiés de Cisjordanie, vidés de leurs terroristes et civils, et de ne pas autoriser le retour de quelque 40 000 Palestiniens déplacés.
Les médias palestiniens ont publié des images montrant trois chars Merkava près de la ville de Jénine, en Cisjordanie.
L’armée a confirmé ces informations peu après, en déclarant qu’un peloton de la 188ᵉ brigade du Corps Blindé Mécanisé se préparait à opérer à Jénine « dans le cadre de l’opération ». Un peloton de blindés se compose normalement de deux ou trois chars.
C’était la première fois depuis l’Opération « Bouclier défensif » de 2002 que des chars de Tsahal opéraient en Cisjordanie.
L’armée a déclaré que le déploiement de chars s’inscrivait dans le cadre de l’extension de son raid majeur en cours dans le nord de la Cisjordanie, baptisé Opération « Mur de Fer », lancée le 21 janvier.

Dans le cadre de l’intensification des activités, les troupes de la brigade du Corps d’Infanterie Nahal et de l’unité commando Duvdevan ont commencé à opérer dans plusieurs villages près de Jénine, a déclaré Tsahal.
Le déploiement de chars et l’intensification des opérations font suite à l’explosion de trois bus vides en peu de temps sur des parkings de Bat Yam et Holon, à la périphérie de Tel Aviv, jeudi soir, et à la découverte de deux autres engins dans d’autres bus à Holon. Aucune victime n’a été déplorée suite aux explosions. Selon les autorités, cet attentat à la bombe manqué a été lancé depuis la Cisjordanie.
« Jusqu’à présent, 40 000 Palestiniens ont été évacués des camps de réfugiés de Jénine, Tulkarem et Nur Shams, qui sont désormais vides de tout résident. Les activités de l'[Office très controversé de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient] UNRWA dans les camps ont également été interrompues », a écrit Katz dans une déclaration.
Il a affirmé que Tsahal nettoie les « cellules terroristes » et détruit les infrastructures et les armes « à grande échelle ».

« J’ai demandé à Tsahal de se préparer pour un long stationnement dans les camps qui ont été évacués, pour l’année à venir, et de ne pas permettre aux résidents de revenir, ni au terrorisme de se réimplanter et de se développer », a expliqué Katz.
« Nous ne reviendrons pas à la réalité du passé. Nous continuerons à nettoyer les camps de réfugiés et les autres bastions terroristes afin de démanteler les bataillons et l’infrastructure terroriste de l’islam radical, armée, financée et soutenue par l’axe du mal iranien dans le but d’établir un front terroriste à l’Est. »
La répression des groupes terroristes par l’armée israélienne a commencé quelques jours après la conclusion d’un accord de cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à la suite des récentes actions menées contre ces groupes par l’Autorité palestinienne (AP) basée à Ramallah.
L’opération a débuté dans le foyer de la terroriste de Jénine, qui a connu des dizaines de raids depuis le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 sur le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre en cours à Gaza, ainsi qu’un nouvel effort pour combattre les groupes terroristes en Cisjordanie. L’armée israélienne est depuis entrée dans plusieurs autres villes voisines, dont Tulkarem.

Selon l’UNRWA, plus de 40 100 Palestiniens ont quitté leur foyer depuis le lancement de l’Opération « Mur de fer ».
Les responsables humanitaires affirment qu’ils n’ont pas vu un tel déplacement en Cisjordanie depuis la Guerre des Six Jours, lorsque Israël, menacé par la Jordanie, l’Égypte, la Syrie et d’autres pays arabes, a repris la Cisjordanie, ainsi que Jérusalem-Est et la bande de Gaza, déplaçant 300 000 Palestiniens.
Selon Tsahal, les troupes ont éliminé plus de 70 terroristes palestiniens et en ont arrêté quelque 300 dans le cadre de l’importante opération antiterroriste en cours.
L’armée israélienne a reconnu avoir tué par erreur plusieurs civils au cours de cette opération, dont un enfant en bas âge et une femme enceinte.