Katz : Tsahal restera indéfiniment dans la zone tampon en Syrie
En visite sur le versant syrien du mont Hermon, le ministre de la Défense a assuré que "nous ne permettrons pas aux forces hostiles de s'établir dans la zone de sécurité du sud de la Syrie"
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Le ministre de la Défense, Israel Katz, a déclaré mardi lors d’une visite sur le versant syrien du mont Hermon, que l’armée israélienne y resterait finalement indéfiniment, faisant apparemment machine arrière par rapport aux assurances répétées d’Israël selon lesquelles cette mesure était temporaire.
« Tsahal restera indéfiniment au sommet du Hermon et dans la zone de sécurité pour assurer la sécurité des communautés du Golan et du nord, et de tous les résidents d’Israël », a déclaré Katz, faisant manifestement référence à une zone tampon du côté syrien de la frontière dont Israël s’est emparé après la chute du régime du dictateur syrien Bashar el-Assad le mois dernier.
« Nous ne permettrons pas aux forces hostiles de s’établir dans la zone de sécurité du sud de la Syrie […] Nous agirons contre toute menace », a-t-il ajouté. « Nous ne laisserons pas notre sécurité dépendre de quiconque. »
Katz a indiqué qu’Israël prendrait contact avec les « populations amies » de la région du sud de la Syrie, « en mettant l’accent sur l’importante communauté druze qui entretient des relations historiques et familiales étroites avec nos frères druzes en Israël ».
Le ministre de la Défense s’est rendu à un poste militaire situé au sommet du mont Hermon, où il a procédé à une évaluation avec des officiers supérieurs et s’est entretenu avec des soldats, selon son bureau.
Israël avait précédemment indiqué que sa prise de contrôle de la zone tampon était une mesure temporaire visant à empêcher des forces hostiles de profiter de la vacance du pouvoir en Syrie pour pénétrer dans la zone stratégique et menacer le territoire israélien.

Les remarques de Katz interviennent alors que l’armée israélienne a publié des images montrant la construction de ce qu’elle appelle un poste militaire « temporaire » au sommet du versant syrien du mont Hermon, où les troupes sont déployées depuis le mois dernier.
L’armée affirme que la Direction de la technologie et de la logistique a fourni aux troupes des structures isolées et des équipements adaptés aux conditions climatiques hivernales.
Parmi les structures érigées dans les postes de l’armée figure un bâtiment médical équipé pour traiter les blessures dues au froid.
Tsahal a fourni des générateurs, des appareils de chauffage, des vêtements et des chaussures adaptées à la neige.
Après la chute du régime d’Assad en Syrie le 8 décembre, le dirigeant de facto du pays, Ahmad al-Sharaa, a assuré que le nouveau gouvernement syrien ne menacerait pas l’État juif et ne permettrait pas à l’Iran de s’implanter à nouveau en Syrie.
Sharaa a également affirmé qu’Israël avait le droit de cibler les forces soutenues par l’Iran, qui soutenaient Assad et le Hezbollah, avant la chute de l’ancien dirigeant syrien, mais il a ajouté qu’Israël n’avait aucune raison légitime de continuer à opérer en Syrie depuis le changement de régime.

Israël a également fait part de son souhait d’entretenir des « liens corrects » avec le nouveau régime, comme l’a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu début décembre, mais « si ce régime permet à l’Iran de se réinstaller en Syrie, s’il autorise le transfert d’armes iraniennes ou de toute autre arme au Hezbollah, ou s’il nous attaque, nous réagirons avec force et nous lui demanderons de payer un lourd tribut ».
Israël et la Syrie n’entretiennent pas de relations diplomatiques et sont officiellement en état de guerre depuis qu’Israël a déclaré son indépendance en 1948.
Si la chute du régime Assad, qui est resté au pouvoir pendant plus de cinq décennies, pourrait constituer une occasion historique de reconnaissance entre Israël et son voisin, l’État juif craint que les nouveaux dirigeants syriens n’entraînent une aggravation du chaos et ne servent de terreau à une résurgence de la terreur dans la région.