Rechercher

La Caisse d’assurance nationale d’Israël nie avoir fait l’objet d’un piratage

Le groupe "Anonymous Sudan" a revendiqué une panne qui aurait touché les sites internet du National Insurance Institute (NII) et de l'agence d'espionnage du Mossad

Illustration : Une personne tapant sur un clavier dans le cadre d'une cyber-brèche. (Crédit : Techa Tungateja/iStock/Getty Images)
Illustration : Une personne tapant sur un clavier dans le cadre d'une cyber-brèche. (Crédit : Techa Tungateja/iStock/Getty Images)

La Caisse nationale d’assurance d’Israël a démenti que son site ait connu des dysfonctionnements consécutifs à une cyberattaque dans la soirée de lundi après qu’un groupe de pirates informatiques a affirmé avoir perturbé le fonctionnement de son site et de celui de l’agence d’espionnage du Mossad.

Un groupe de hackers se présentant sous le nom de « Anonymous Sudan » avait annoncé, lundi soir, avoir entraîné des défaillances sur les sites internet des deux organisations israéliennes.

« Cette attaque n’est qu’un avant-goût… de la grosse attaque à venir », a écrit le groupe sur la messagerie Telegram.

« Un message à Israël : Nous ne voulons aucune médiation de votre part au Soudan, mettez-vous votre médiation au c…l », a ajouté le groupe en référence à une information révélée lundi qui a laissé entendre que l’État juif avait offert de jouer un rôle d’intermédiaire entre les différentes parties en conflit au Soudan.

Dans un communiqué, la Caisse d’assurance nationale a évoqué une tentative de piratage qui s’est finalement soldée par un échec.

« Ils sont encore en train d’essayer de s’attaquer au site mais ils n’y sont pas parvenus », a-t-elle fait savoir, avant d’ajouter que son équipe responsable de la cybersécurité « suit toutes les activités de ce type qui sont entreprises et toutes les tentatives de piratage, et elle œuvre à continuer à sécuriser le système ».

Le Mossad, pour sa part, ne s’est pas exprimé – il n’émet d’ailleurs que rarement des déclarations publiques.

Les deux sites fonctionnaient normalement mardi matin.

Les bureaux de la Caisse d’assurance nationale à Jérusalem, le 26 octobre 2020. (Crédit : Yonatan Sindel/ Flash90)

« Anonymous Sudan » a paru réagir avec colère aux affirmations faites par la Caisse, disant avoir une nouvelle fois entraîné des dysfonctionnements sur le site en riposte : « Ne nous traitez pas de menteurs, bande d’idiots », a écrit le Groupe sur Telegram.

« Nous avons mis en panne le site pendant une heure. Nous pouvons le mettre en panne pendant plus longtemps mais nous ne voulons pas perdre notre temps parce que nous sommes en train de nous préparer pour la grosse attaque à venir », a-t-il ajouté. « Une heure suffit largement pour vous réduire au silence, bande d’idiots ».

La Caisse fournit aux Israéliens l’accès aux indemnités versées en cas de handicap, de retraite, de chômage ou de congé maternité, ainsi que des aides financières en direction des familles à bas revenu et autres. Le site du Mossad, pour sa part, est très largement informatif.

L’attaque présumée de lundi a suivi un autre piratage – réussi – du groupe « Anonymous Sudan » au début du mois, qui avait pris pour cible à ce moment-là les services de la poste et des banques majeures.

Le problème avait été rapidement réglé, avaient dit les autorités, sans dommage significatif et sans fuite de données – même si les sites internet de deux entreprises de communication et d’autres banques avaient été mis hors-service un peu plus tard. L’administration nationale en charge de la cybersécurité avait indiqué que le site de la poste n’avait été que difficilement utilisable pendant quelques minutes. L’attaque de la banque Mizrachi avait duré trente minutes, avaient-elles précisé.

Toutefois, les attaques n’avaient entraîné que des « interruptions occasionnelles », avaient-elles poursuivi. L’administration avait noté que les hackers n’avaient pas réussi à mettre la main sur des documents ou sur des dossiers internes, simplement sur la page d’accueil. Peu après, les sites internet du fournisseur de services par câble HOT et l’opérateur mobile 012 étaient tombés en panne, une panne qui avait encore une fois été revendiquée par le groupe.

Les attaques avaient coïncidé avec la Journée al-Quds, promue par l’Iran, et qui est marquée par des marches et par des rassemblements anti-israéliens à Téhéran et ailleurs.

Ces derniers mois, « Anonymous Sudan » a revendiqué de brèves cyberattaques contre des services gouvernementaux, de santé ou autres qui ont été commises dans quelques pays européens. Certains experts estiment que le groupe pourrait être davantage lié au groupe de hackers Killnet, en Russie, qu’à la nation africaine.

Des bâtiments résidentiels endommagés par les combats sont visibles à Khartoum, au Soudan, le 20 avril 2023. (Crédit : Marwan Ali/AP)

Les dix derniers jours de combats urbains au Soudan ont fait des centaines de morts, des milliers de blessés et ils ont entraîné l’exode en masse des ressortissants étrangers. Au moins 427 personnes auraient été tuées et plus de 3 700 personnes auraient été blessées, selon les agences des Nations unies. Les parties en lice se sont accordées, mardi en début de matinée, sur un cessez-le-feu de 72 heures qui a été négocié par les États-Unis.

Les combats avaient éclaté le 15 avril entre les forces loyales au chef de l’armée, Abdel Fattah al-Burhan, et les forces loyales à son adjoint devenu son adversaire, Mohamed Hamdan Dagalo, commandant des forces de soutien rapide (FSR) paramilitaires.

Citant des responsables du ministère des Affaires étrangères qui ont témoigné sous couvert d’anonymat, le site Walla a indiqué que le chef de la diplomatie israélienne, Eli Cohen, et le directeur-général du ministère, Ronen Levy, avaient été en contact direct avec Burhan et Dagalo depuis le début des affrontements et qu’ils avaient vivement recommandé aux deux chefs militaires de mettre en place une trêve.

Les officiels du ministère des Affaires étrangères cités par le site d’information auraient déclaré que ni Buhran, ni Dagalo n’auraient rejeté l’offre israélienne d’accueillir des négociations et qu’ils envisageraient sérieusement cette possibilité.

Israël et le Soudan avaient convenu en 2020 de normaliser leurs relations diplomatiques dans le cadre des Accords d’Abraham, soutenus par les États-Unis, mais un accord final n’a pas encore été établi ou signé et ces nouvelles hostilités semblent éloigner encore la perspective de sa conclusion.

Une partie des retards accumulés dans cette normalisation des liens entre les deux pays est attribuable à un désaccord entre l’armée et les dirigeants civils du Soudan sur la question même de l’établissement de relations diplomatiques avec Israël. Si Buhran a soutenu la normalisation, cette initiative est ensuite passée au second plan. Après la prise de pouvoir de Buhran et Dagalo, qui avaient renversé le gouvernement civil, les États-Unis ont coupé l’aide apportée au Soudan, faisant encore reculer les perspectives de conclusion d’un accord.

En savoir plus sur :
S'inscrire ou se connecter
Veuillez utiliser le format suivant : [email protected]
Se connecter avec
En vous inscrivant, vous acceptez les conditions d'utilisation
S'inscrire pour continuer
Se connecter avec
Se connecter pour continuer
S'inscrire ou se connecter
Se connecter avec
check your email
Consultez vos mails
Nous vous avons envoyé un email à [email protected].
Il contient un lien qui vous permettra de vous connecter.