La candidate du NFP au poste de Première ministre ne tranche pas le cas des athlètes israéliens
Interrogée par BFMTV sur la présence des athlètes israéliens aux JO de Paris, Lucie Castets s’est montrée évasive et mal à l’aise
Inconnue du grand public il y a encore quelques jours, Lucie Castets, candidate de l’union des gauches rassemblées au sein du Nouveau front Populaire (NFP) au poste de Première ministre française, a cumulé cette semaine les apparitions médiatiques, dévoilant progressivement les contours de ses convictions.
Interrogée pour la première fois sur la politique étrangère par BFMTV le 25 juillet, la prétendante à Matignon a répondu sans hésiter « oui » à la question « Le Hamas est-il une organisation terroriste ? » Avant d’enchaîner : « Il y a une priorité, que les massacres à Gaza cessent et que les otages soient libérés. »
Invitée à réagir à la polémique provoquée par le député NFP Thomas Portes, qui a déclaré que les athlètes israéliens n’étaient « pas les bienvenus en France », Lucie Castets a une nouvelle fois répondu : « Pour moi, la priorité, c’est que les massacres en cours à Gaza cessent, que toute l’énergie de la diplomatie française doit être mise sur cette priorité », éludant ainsi la question.
Au cours de l’entretien, le journaliste lui a reposé plusieurs fois la question, obtenant toujours la même fin de non-recevoir en guise de réponse : « Ils [les athlètes israéliens] sont là. Maintenant, les forces de la diplomatie française doivent être orientées pour faire cesser les massacres à Gaza, y compris en utilisant des moyens de pression politique pour qu’Israël cesse ses agissements. »
– "Votre nouvel allié LFI #ThomasPortes a jugé que les athlètes israéliens n'avaient pas leur place en France, pour ces #JO, et vous?"
Le robot #NFP déjà mélenchonisé Lucie #Castets reste incapable de répondre à cette simple question qui lui est posée trois fois de suite. ???? pic.twitter.com/1kA0p2N5tm
— Yann Barte ???????????????? ????️ (@YannBarte) July 26, 2024
Si la question embarrasse la candidate au poste de Première ministre, comme le lui fait d’ailleurs remarquer le journaliste, c’est que le conflit israélo-palestinien est un point de fissure de l’union de la gauche. Déjà, l’attentat du 7 octobre et les réactions de la France insoumise, parti de gauche radicale française ouvertement hostile à Israël, avaient fait voler en éclats la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, première version du NFP. La lutte contre l’antisémitisme et l’équilibre dans le programme sur le sujet avaient failli faire capoter les négociations du Nouveau Front populaire.
Ces désaccords ont été réanimés ces derniers jours par la polémique provoquée par Thomas Portes. Face à une foule de militants venus soutenir la Palestine, le député de Seine-Saint-Denis avait demandé à ses partisans d’utiliser « l’échéance » des JO et « tous les leviers pour créer des mobilisations ». Après cette déclaration, le chef de la diplomatie française, Stéphane Séjourné, et le président de la République, Emmanuel Macron, ont affirmé que les athlètes israéliens étaient évidemment les bienvenus à Paris. Une plainte a été déposée par le B’nai B’rith France contre le député d’extrême gauche.
Cette sortie a créé le malaise dans les rangs de la gauche. Pour Carole Delga, la présidente socialiste de la région Occitanie : « C’est irresponsable et indigne. » « Thomas Portes est un incendiaire qui attise la haine contre les Juifs », a insisté l’ancien député PS Julien Dray.
Ce malaise a été entretenu par le fait que les liens entre l’élu insoumis et Lucie Castets ont été exhumés au moment de la désignation de cette dernière par le Nouveau Front populaire pour prendre la tête du gouvernement. En effet, la haute fonctionnaire est membre du bureau de l’Observatoire national de l’extrême droite, dont le président n’est autre que Thomas Portes.