Israël en guerre - Jour 492

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La Cour suprême ordonne une action disciplinaire contre le grand rabbin de Safed

Les juges ont sanctionné Shmuel Eliyahu pour ses propos sur les Arabes israéliens, et dit que la non action de l'ex-ministre de la Justice Shaked a été "extrêmement déraisonnable"

Le rabbin Shmuel Eliyahu en 2013. (Flash90/Yonatan Sindel)
Le rabbin Shmuel Eliyahu en 2013. (Flash90/Yonatan Sindel)

La Cour suprême de justice a ordonné lundi des mesures disciplinaires contre le grand rabbin de Safed pour avoir tenu une série de propos offensants et pris des positions politiques « explicites ».

Cette décision fait suite à une plainte déposée par plusieurs groupes de défense des droits de l’homme en 2016 contre le rabbin Shmuel Eliyahu, citant plus d’une centaine de déclarations distinctes.

« Ces déclarations expriment une attitude très négative, jusqu’à en arriver à un degré de dégradation, du phénomène d’assimilation des Juifs et de la communauté LGBT et en faveur d’une interdiction halakhique de la vente et de la location de biens juifs à la population arabe et du service des femmes », ont écrit les juges.

Les juges ont également déclaré que l’ancienne ministre de la justice Ayelet Shaked avait été « extrêmement déraisonnable » dans sa décision de ne pas prendre de mesures contre Eliyahu au moment où une plainte lui a été présentée pour la première fois en 2016.

Shmuel Eliyahu, le fils de feu le rabbin Mordechai Eliyahu, qui a occupé le poste de grand rabbin séfarade de 1983 à 1993, a suscité des critiques ces dernières années pour diverses déclarations et décisions, dont une décision qui interdisait la location ou la vente aux Arabes de propriétés appartenant à des Juifs à Safed.

La ville, à majorité juive, abrite une école de médecine avec un grand nombre d’étudiants arabes, dont beaucoup cherchent à vivre à Safed pendant leurs études.

« Un Juif ne doit pas fuir devant les Arabes. Un Juif doit faire fuir les Arabes. Une guerre silencieuse est en cours ici pour la terre » ; « la plupart de la violence dans la société israélienne provient des Arabes » ; et « les Arabes ont un code différent, et les normes violentes sont devenues une idéologie » – ont été parmi les déclarations du rabbin Eliyahu dans une interview accordée en 2010 au quotidien Maariv.

Le rabbin Shmuel Eliyahu lors des élections des deux grands rabbins à l’hôtel Leonardo de Jérusalem, le 24 juillet 2013. (Crédit photo : Flash90/ Yonatan Sindel)

En 2011, le procureur général de l’époque, Yehuda Weinstein, a demandé une enquête criminelle sur les commentaires du rabbin Eliyahu pour incitation présumée, mais en 2012, le ministère de la Justice, alors dirigé par Yaakov Neeman, a clos toutes les procédures, en invoquant le manque de preuves.

En 2018, le rabbin Eliyahu a déclenché des tensions avec les responsables de la Défense en déclarant que le chef de Tsahal Gadi Eizenkot devait être démis de ses fonctions parce qu’il avait autorisé des femmes soldats à servir dans des unités de combat.

La semaine dernière, il a été l’un des rabbins de droite à demander l’acquittement d’un Israélien juif reconnu coupable du meurtre de trois membres d’une famille palestinienne dans un attentat terroriste.

En réponse à la décision de justice de lundi, le rabbin Eliyahu a déclaré : « Ce tribunal protégera toujours les infiltrés, les terroristes, empêchera la destruction des maisons des meurtriers, protégera les Bédouins qui construisent sur des terres juives. Vous ne le verrez jamais protéger les [Juifs séfarades] ou ceux qui vivent dans la périphérie. Nous n’avons pas confiance en ce tribunal. C’est un tribunal politique ».

Dans une déclaration similaire contre le tribunal, le député Bezalel Smotrich du parti HaBayit HaYehudi a déclaré que dans un monde idéal « le tribunal comparaîtrait en justice, et non le rabbin honorable ».

Le groupe Tag Meir, l’un de ceux qui ont présenté la pétition initiale contre Eliyahu, a déclaré à la suite de l’arrêt : « La Cour suprême a aujourd’hui délivré un carton rouge au rabbin Eliyahu et à tous les rabbins incitateurs ».

Le rabbin Gilad Kariv, chef du mouvement du judaïsme réformé en Israël, a déclaré que la Cour a envoyé un message « que l’État d’Israël ne peut pas permettre aux rabbins d’utiliser leur service public pour inciter continuellement et systématiquement au racisme et à l’exclusion des citoyens arabes d’Israël, et que le gouvernement n’est pas autorisé à fermer les yeux sur une violation continue de la loi par les rabbins ».

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