La flottille pour Gaza accuse Malte d’avoir empêché au navire visé par un drone d’accoster
L'organisation affirme que les autorités maltaises empêchent le navire d'accoster pour effectuer des réparations et d'apporter de l'aide aux passagers ; le Premier ministre maltais déclare que la sécurité du pays doit être assurée

LA VALETTE, Malte – Une organisation internationale a accusé Malte dimanche d’avoir empêché l’accès à un navire d’aide humanitaire présumée à destination de Gaza qui, selon elle, avait été bombardé par deux drones deux jours plus tôt. Malte a démenti cette allégation, affirmant que l’équipage avait refusé toute assistance.
L’organisation Freedom Flotilla Coalition a accusé Israël, qui a imposé un blocus à Gaza dans le cadre de sa guerre contre le groupe terroriste Hamas, d’être responsable de l’incident. Israël n’a pas répondu aux demandes de commentaires.
Le navire Conscience, exploité par l’organisation, a subi des dommages sur sa partie avant, y compris une perte de puissance, lorsqu’il a été touché juste à l’extérieur des eaux territoriales maltaises dans le sud de la Méditerranée, a indiqué l’organisation.
Il attendait d’embarquer une trentaine de militants du monde entier avant de tenter de se rendre à Gaza, à l’extrémité orientale de la Méditerranée, pour y acheminer des vivres et des médicaments.
Malte, la Grèce et la Turquie auraient refusé l’entrée du navire et menacé de le saisir.
L’organisation a déclaré que les volontaires de 13 pays qui ont tenté de rejoindre le navire depuis Malte vendredi et samedi ont été interceptés par l’armée maltaise, qui les a forcés à retourner à Malte sous la menace d’une arrestation.
La chaîne d’information saoudienne Al Arabiya, citant une source de sécurité occidentale, a rapporté vendredi que le navire d’aide aurait été piloté par le Hamas et que les personnes à bord avaient l’intention d’affronter les troupes de Tsahal lorsqu’elles approcheraient de la côte de Gaza.

« Le navire humanitaire Conscience est bloqué dans les eaux internationales depuis qu’il a été attaqué par deux drones au petit matin du 2 mai », a déclaré la coalition dans un communiqué.
Elle précise que les autorités maltaises ont également empêché le navire d’entrer au port pour réparer les dégâts et apporter de l’aide aux quatre personnes à bord qui, selon elle, ont subi des coupures et des brûlures lors de l’attaque des drones. C’est la première fois qu’il est fait mention de blessés.
Le Premier ministre maltais Robert Abela a déclaré que Malte continuait à offrir son assistance au navire, mais que la sécurité de Malte devait être préservée. Il a ajouté que le capitaine du navire continuait à refuser de laisser monter à bord un expert et la police maltaise.
Abela a déclaré que la Coalition de la Flottille de la Liberté devait autoriser une inspection à bord du « Conscience » pour déterminer la nature des réparations nécessaires.
Si le bateau peut être réparé en mer, il le sera, sinon il sera acheminé sous contrôle maltais jusqu’à la petite île méditerranéenne pour y effectuer les réparations, qui seront payés par Malte.
« Pour qu’un navire – n’importe quel navire – soit autorisé à pénétrer dans les eaux maltaises, il faut que le contrôle soit entre les mains des autorités maltaises, particulièrement quand il s’agit d’un navire sans pavillon ni assurance », a affirmé M. Abela.
Au cours d’une conférence de presse en ligne, des membres de la coalition qui devaient embarquer sur le « Conscience » à Malte, dont la militante suédoise Greta Thunberg, ont affirmé avoir donné leur accord à cette inspection.
« C’est une bonne proposition du gouvernement maltais », a réagi le militant brésilien de la Coalition Thiago Avila. « Tant qu’ils peuvent garantir que le Conscience ne sera pas stoppé quand il voudra partir pour sa mission humanitaire d’aide à Gaza ».
Au cours d’une conférence de presse en ligne, des membres de la coalition qui devaient embarquer sur le « Conscience » à Malte, dont la militante suédoise Greta Thunberg, ont affirmé avoir donné leur accord à cette inspection.
« C’est une bonne proposition du gouvernement maltais », a réagi le militant brésilien de la Coalition Thiago Avila. « Tant qu’ils peuvent garantir que le Conscience ne sera pas stoppé quand il voudra partir pour sa mission humanitaire d’aide à Gaza ».
Malte a toujours soutenu la cause palestinienne et a accueilli le mois dernier un certain nombre d’enfants blessés de Gaza pour qu’ils reçoivent un traitement médical.
En 2010, un navire de la Freedom Flotilla Coalition à destination de Gaza a été arrêté et abordé par des troupes israéliennes, ce qui avait entraîné la mort de neuf des militants, qui ont violemment résisté aux troupes et blessé dix d’entre eux. D’autres navires ont été arrêtés et abordés de la même manière, sans qu’aucune perte de vie ne soit à déplorer.

Le Hamas a publié une déclaration sur l’incident au large de Malte, accusant Israël de « piraterie » et de « terrorisme d’État ».
Le gouvernement maltais a déclaré vendredi que le navire et son équipage avaient reçu de l’aide aux premières heures de la matinée, lorsque l’attaque a été signalée, et qu’un remorqueur se trouvant à proximité avait aidé à éteindre les incendies.
L’arrêt de l’aide entrant dans la bande de Gaza s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par Israël pour faire pression sur le Hamas et l’amener à conclure un accord sur les otages. Dans le même temps, l’armée israélienne a repris son offensive à Gaza, s’emparant de vastes portions du territoire de la bande de Gaza et tuant environ 400 membres de groupes terroristes, dont des dizaines de hauts responsables du bureau politique et de l’aile militaire du Hamas.
Selon le ministère de la Santé du groupe terroriste, plus de 52 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats depuis le début de la guerre, le 7 octobre 2023, lorsque des terroristes dirigés par le Hamas ont pris d’assaut le sud d’Israël, tué 1 200 personnes, pour la plupart des civils, et pris 251 otages. Le bilan communiqué par le Hamas, qui dirige la bande de Gaza, ne peut être vérifié et ne fait pas de distinction entre les civils et les combattants.
Israël affirme avoir tué quelque 20 000 combattants sur le champ de bataille depuis janvier et 1 600 autres terroristes à l’intérieur d’Israël lors de l’assaut initial du Hamas.