La Jeep touchée par le missile anti-char était dans la ligne de mire de Gaza
L'armée affirme que ce n'était pas une erreur d'avoir un véhicule garé, vulnérable, sur une colline surplombant la bande de Gaza, mais une nécessité due à la topographie
Judah Ari Gross est le correspondant du Times of Israël pour les sujets religieux et les affaires de la Diaspora.
Un soldat israélien a été tué et deux autres soldats et un civil israélien ont été blessés, après que des agents du Hamas ont tiré un missile antichar guidé sur leur jeep, juste au nord de la bande de Gaza, mercredi, a déclaré l’armée.
L’armée israélienne a identifié le soldat décédé comme étant le sergent Omer Tabib, 21 ans, d’Elyakim, membre du 931e bataillon de la brigade d’infanterie Nahal. Ses funérailles se déroulent dans sa ville natale.
Un officier dans la Jeep a été gravement blessé et un troisième soldat dans le véhicule a été modérément blessé, a déclaré l’armée. Un civil qui a couru pour aider à sortir les trois soldats de la jeep a également été modérément blessé par des éclats d’obus, ont indiqué les médecins.
Les trois soldats avaient pour mission de protéger le kibboutz Netiv Haasara, l’une des communautés israéliennes les plus proches de la frontière de Gaza, contre une éventuelle infiltration terroriste en provenance de la bande de Gaza, a déclaré le porte-parole de Tsahal, Hidai Zilberman.
Leur Jeep était garée à Netiv Ha’asara, qui se trouve sur une colline surplombant le nord de Gaza, donnant une zone en vue directe sur l’enclave palestinienne – et donc vulnérable à une attaque – lorsqu’elle a été frappée par le missile guidé antichar.
Le groupe terroriste du Hamas a par la suite publié une vidéo explicite de l’attaque au missile, montrant l’équipe ATGM visant la Jeep, puis tirant un missile sur le véhicule, provoquant une explosion massive.
Immédiatement après le tir de missile, les terroristes de la bande de Gaza ont commencé à lancer de multiples salves d’obus de mortiers sur la zone, apparement pour éloigner le personnel médical des lieux. Des médecins militaires et civils ont pénétré dans la zone, sous les tirs, pour extraire et soigner les trois soldats blessés.
« Nous sommes arrivés devant des victimes au sol alors que l’on entendait des sirènes et des tirs continus en arrière-plan. Les victimes souffraient de blessures dues à l’explosion et aux éclats d’obus. Nous leur avons prodigué des soins tout en les protégeant et en nous protégeant nous-mêmes. Après avoir prodigué des soins critiques d’urgence sur le terrain, nous avons été contraints de fuir la zone sous les tirs de missiles et de mortiers. Nous avons évacué les victimes vers une zone sûre et là, avec l’aide d’un médecin du Magen David Adom et d’autres infirmiers du MDA, nous les avons emmenées à l’hôpital », a décrit Ravit Martinez, un infirmier du MDA.
Depuis lundi, Tsahal a bloqué des routes et fermé des sites surplombant la bande de Gaza afin d’empêcher précisément de telles attaques de missiles guidés antichars, en partie en raison des leçons tirées des incidents de novembre 2018, quand un soldat a été grièvement blessé et de mai 2019, où un civil a été tué.
Jeudi matin, l’armée avait signalé avoir neutralisé trois tentatives de tirs de missiles anti-char.
Pourtant, Zilberman a déclaré que les soldats n’avaient pas eu un comportement incorrect en garant la jeep où ils l’ont fait, qu’il s’agissait d’un risque calculé nécessaire en raison de la topographie de la zone.
Le chef du commandement du sud de Tsahal, le général de division Eliezer Toledano, a également déclaré qu’il ne pensait pas que l’attaque de la jeep était le résultat d’une erreur, mais simplement un facteur lié à l’emplacement de Netiv Ha’asara.
« Nous sommes en plein milieu d’un combat. Le combat est une chose compliquée. Le combat implique un conflit, avec l’ennemi et avec le territoire », a expliqué Toledano aux journalistes mercredi après-midi.
Il s’agit du deuxième véhicule israélien à être touché par un missile guidé antichar depuis la reprise des combats lundi soir. Peu après le début des violences, un ATGM a été tiré sur la voiture d’un civil israélien sur une colline au sud de la ville de Sderot, dans une zone qui avait été bloquée plus tôt dans la journée, mais où l’homme s’était quand même rendu.
L’homme a été légèrement blessé dans l’attaque. Il a été blessé par l’explosion et par des éclats d’obus, ont indiqué les médecins.
Les terroristes palestiniens ont tiré plus de 1 500 roquettes et obus de mortiers en direction d’Israël tout au long de la soirée de lundi à la nuit de mercredi, et Tsahal a riposté par des centaines de frappes sur des cibles du Hamas et du Jihad islamique palestinien dans la bande de Gaza, y compris des hauts dirigeants, alors que les deux parties se sont engagées dans les combats les plus importants depuis la guerre de Gaza de 2014.
Sept personnes ont été tuées en Israël dans des attaques provenant de la bande de Gaza depuis lundi, dont un garçon de 5 ans à Sderot mercredi soir, et des dizaines d’autres blessées, dont une fillette de 5 ans dans un état critique.
Selon le ministère de la Santé de Gaza, dirigé par le Hamas, au moins 83 personnes ont été tuées dans la bande, dont des mineurs, et 487 ont été blessées. Israël, ainsi que le groupe palestinien de défense des droits de l’homme Defense for Children, ont déclaré qu’au moins certaines des personnes tuées ont été touchées par des roquettes tirées de Gaza en direction d’Israël, mais qui ont atterri avant la frontière et sont tombées à l’intérieur de l’enclave palestinienne.