La Jordanie boycotte l’équipe israélienne de basketball U-19 en Coupe du Monde
Quelques heures avant le début du match, les Jordaniens annoncent un boycott en raison de la guerre à Gaza ; Israël obtiendra une victoire technique en plus de sa victoire sur la Suisse hôte

Après des semaines de spéculations, l’équipe nationale jordanienne de basket-ball a informé la Fédération internationale de basket-ball (FIBA) qu’elle n’alignerait pas d’équipe contre Israël dimanche, pour le match de Coupe du Monde de basketball 2025 des moins de 19 ans, en raison de la guerre en cours contre le Hamas dans la bande de Gaza.
Israël remportera donc automatiquement une victoire 20 à 0 sur la Jordanie. La veille au soir, l’équipe de l’État juif avait battu la Suisse hôte 102 à 77 pour son tout premier match de Coupe du Monde U-19. La Jordanie, pour sa part, s’était inclinée 69 à 79 face à la République dominicaine, l’autre équipe de son groupe.
Le match entre Israël et la Suisse a été interrompu par l’irruption sur le terrain d’un manifestant agitant un drapeau palestinien.
La décision des Jordaniens aurait pu entraîner leur expulsion de la compétition. La FIBA a toutefois choisi de ne pas prendre de mesures pour le moment, afin de ne pas perturber les éliminatoires du premier tour de la Coupe du monde, qui a débuté samedi.
Le match Israël-Jordanie avait été programmé dans la soirée. Il devait se dérouler à la Cooly Arena de Lausanne.
« Au nom de la fédération, je regrette la décision de l’équipe de Jordanie », a déclaré le président de la Fédération israélienne de basketball, Amos Frishman, dans un communiqué.
« J’espérais encore que les Jordaniens décideraient de jouer le match, pour montrer à tout le monde que les choses peuvent être différentes, surtout dans la période actuelle. Le sport est un pont entre les peuples et les cultures et non une arène politique. J’espère qu’à l’avenir, aucun doute ne subsistera quant à la tenue de ces matchs. »
Fan storms court with Palestinian flag during Israel vs. Switzerland at the FIBA U19 basketball World Cup, pausing game briefly. #FIBAU19 pic.twitter.com/jJrRk46ghy
— atk15 (@atk_eth) June 28, 2025
Il y a deux semaines, la chaîne publique Kan a rapporté que des militants pro-palestiniens exerçaient des pressions sur des responsables jordaniens dans le cadre d’une campagne pour le boycott du match contre Israël, après le placement des deux équipes dans le même groupe. Aucune annonce officielle n’avait toutefois été faite. À l’époque, une source jordanienne avait expliqué à la chaîne qu’un boycott « permettrait d’éviter une tempête politique ».
La guerre à Gaza a été déclenchée le 7 octobre 2023, lorsque les milliers d’hommes armés du groupe terroriste palestinien du Hamas ont envahi le sud d’Israël, tuant plus de 1 200 personnes et prenant 251 autres en otage à Gaza. Parmi les otages, 50 sont encore en captivité. La plupart d’entre eux sont présumés morts.
La Jordanie a connu certains des plus grands rassemblements de la région, dans le contexte d’une opposition croissante à Israël dans les pays arabes en raison de la guerre à Gaza.
En novembre 2024, un homme armé a ouvert le feu près de l’ambassade d’Israël en Jordanie, blessant trois policiers. L’agresseur a été abattu.
Le sport n’est pas épargné. D’autres incidents ont vu des équipes manifester contre leurs homologues israéliens en raison de la guerre.
En avril, l’équipe israélienne d’escrime des moins de 23 ans a remporté une médaille d’or aux Championnats d’Europe en Estonie. L’équipe suisse qu’elle a battue lui a tourné le dos pendant l’hymne national israélien.

Des militants pro-palestiniens ont également fait pression sur la Fédération internationale de Football Association (FIFA) pour qu’Israël soit suspendu des compétitions internationales en raison de la guerre. En juillet, l’an dernier, la FIFA a reporté sa décision à ce sujet, ouvrant la voie à la participation d’Israël au tournoi de football des Jeux Olympiques de Paris.
À ce jour, selon le ministère de la Santé du Hamas, dans la bande de Gaza, plus de 53 000 personnes ont été tuées ou sont présumées mortes dans les combats. Mais ces chiffres sont invérifiables et ne font aucune distinction entre les civils et les combattants. Israël affirmait, au mois de janvier, avoir tué quelque 20 000 personnes au combat, et 1 600 autres terroristes sur le sol israélien durant l’assaut du 7 octobre.
Israël a déclaré que le Hamas cherchait à maximiser les pertes civiles. Le pays a souligné que le groupe terroriste utilise les civils de Gaza comme des boucliers humains, attaquant à partir de zones civiles, notamment des maisons, des hôpitaux, des écoles et des mosquées.
Côté israélien, l’offensive terrestre contre le Hamas à Gaza et les opérations militaires le long de la frontière avec la Bande ont fait 440 victimes. Ces chiffres incluent deux policiers et trois prestataires civils du ministère de la Défense.