La Jordanie redit son opposition à un aéroport israélien près de Aqaba
Le projet aéroportuaire ne serait pas conforme au traité signé en 1994, selon Amman
Amman a reitéré dimanche son opposition au projet de construction en Israël d’un aéroport international près de celui de la ville jordanienne d’Aqaba (sud), soulignant que cela affecterait la sécurité de l’espace aérien de la Jordanie.
« La position du gouvernement n’a pas changé, il s’oppose à la construction de l’aéroport israélien de Timna sur le site choisi à la frontière jordanienne près du King Hussein International Airport à Aqaba », 325 km au sud d’Amman, a déclaré le porte-parole du ministère des Transports, Ali Ghseibat, cité par l’agence officielle Petra.
Le responsable jordanien a précisé qu’Amman avait transmis ses réserves à l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale qui devra se prononcer sur « la construction de l’aéroport israélien, tenant compte de son impact sur la souveraineté aérienne de la Jordanie et la sécurité de la population de la région ».
Il a répété « l’attachement de la Jordanie à la protection de son espace aérien contre toute violation possible ainsi qu’à la sécurité de l’aviation » dans le pays.
Le nouvel aéroport israélien, qui serait construit à Timna, au nord-est d’Eilat, dans le désert du Néguev, remplacerait celui qui existe déjà dans cette ville touristique des bords de la Mer rouge, ainsi que celui de Ovda dans le désert du Néguev.
Aqaba est situé à moins de 10 km d’Eilat.
La Jordanie avait déjà exprimé ses réserves à propos de ce projet d’aéroport israélien, estimant notamment qu’il n’était « pas conforme au traité de paix » que la Jordanie et Israël ont signé en 1994.
La ministre du Transport, Lina Chabib, avait expliqué au Parlement en janvier 2014 que « la distance entre l’aéroport d’Aqaba et le (nouvel) aéroport est très courte, ce qui affectera les décollages et atterrissages ainsi que les mesures de sécurité ».
L’aéroport, qui devrait coûter 1,6 milliard de shekels (471 millions de dollars ou 328 million euros), « ne répond pas aux normes internationales de l’Organisation de l’aviation civile » internationale, avait souligné la ministre.