La lutte contre l’antisémitisme, un sujet aux universités d’été des partis de gauche
LFI, le PS et Les Écologistes organisent des ateliers pour lutter contre la montée de l'antisémitisme en France, alors que la gauche française est divisée sur cette question
Chaque fin de saison estivale, les partis politiques français marquent la rentrée politique en organisant leurs universités d’été, avec des ateliers, des conférences et des formations. Cette année, les principaux partis de gauche ont inclus un temps d’échange autour de la lutte contre l’antisémitisme, en forte hausse en France depuis le 7 octobre 2023, et qui constitue régulièrement un point de division à gauche du fait, notamment, des prises de position de La France insoumise, parti accusé d’être en partie responsable de cette montée de la haine antijuive.
RMC et BFM rapportent que Les Écologistes ont ajouté un atelier sur la lutte contre l’antisémitisme qui n’était pas au programme de leur université d’été l’année dernière. LFI a, de son côté, rallongé l’intitulé d’une conférence organisée chaque année et qui parle de la lutte « contre toutes les formes de racisme, l’antisémitisme et l’islamophobie ».
Les accusations visant LFI sont notamment dues aux prises de position de Rima Hassan, régulièrement accusée « d’apologie du terrorisme », de Thomas Portes, qui a considéré que les athlètes israéliens n’étaient « pas les bienvenus [aux Jeux olympiques] à Paris », ou encore du chef du parti, Jean-Luc Mélenchon, pour lequel, selon une déclaration récente, l’antisémitisme est « résiduel » en France.
Selon des informations recueillies par RMC et BFM, LFI aurait tenté de répondre à ces accusations en demandant à ses partenaires du Nouveau Front populaire de signer avec eux une tribune contre l’antisémitisme en juin.
Pour animer leurs ateliers prévus lors de leurs universités d’été, les Insoumis ont fait appel à Tsédek, un collectif juif controversé, décolonial et antisioniste, qui dénonce « l’instrumentalisation » de l’antisémitisme à des fins politiques, tandis que les Verts font intervenir Golem, un groupe de Juifs de gauche centrés sur la lutte contre l’antisémitisme.
Le Parti socialiste, dont l’université d’été aura lieu la semaine prochaine, a lui aussi prévu de parler d’antisémitisme.
Début août, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin annonçait que 887 actes antisémites avaient été enregistrés en France depuis le début de l’année, soit trois fois plus qu’au cours de la même période l’année précédente.