La Maison Blanche dénonce une rhétorique pro-Hamas « répugnante » lors d’une manifestation anti-Israël à DC
"Où est l'indignation ?", a fulminé le chef de l'ADL après le défilé qui a eu lieu aux abords de la Maison Blanche, défilé qui a compris des appels à tuer des sionistes - "c'est-à-dire la majorité écrasante des Juifs américains"
L’administration Biden a critiqué avec dégoût, dimanche, la rhétorique « répugnante » qui a été employée lors d’un mouvement de protestation anti-Israël qui a eu lieu samedi devant la Maison Blanche. Les protestataires, des partisans du Hamas et du Hezbollah, ont appelé au « Jihad » et à tuer les sionistes.
« Le président Biden a toujours été très clair sur le fait que tous les Américains ont le droit d’exprimer pacifiquement leur point de vue. Mais il a aussi été très clair sur le fait que l’antisémitisme, la rhétorique violente et le soutien apporté à des organisations terroristes meurtrières sont répugnants, dangereux et qu’ils vont à l’encontre de tout ce que nous défendons en tant que pays », a commenté le porte-parole adjoint de la Maison Blanche, Andrew Bates, au Times of Israel.
« Tout comme Jake Sullivan l’a déjà déclaré ce matin, ‘le meilleur moyen de garantir le retour de tous les otages et de protéger les civils palestiniens est de mettre un terme à cette guerre’. Et le meilleur moyen de mettre un terme à cette guerre, c’est que le Hamas dise oui à l’accord que le président a annoncé et qu’Israël a accepté, et qui met en place une feuille de route vers un cessez-le-feu durable et vers le rapatriement de tous les otages », a ajouté Bates.
Pendant le rassemblement de samedi, des manifestants masqués ont entonné des slogans sommant l’aile armée du Hamas « de tuer un autre soldat maintenant » et appelant le Hezbollah « à tuer un autre sioniste aujourd’hui ». Les personnes présentes portaient également des panneaux réclamant une nouvelle « Intifada », une référence faite à deux périodes qui avaient été marquées par des attentats terroristes meurtriers qui avaient pris pour cible des civils israéliens à la fin des années 1980, au début des années 1990 et une fois encore au début des années 2000.
Sur des images postées sur X, un homme portant autour de la tête un bandeau du groupe terroriste du Front populaire de libération de la Palestine brûlait un drapeau américain. D’autres protestataires semblaient porter le bandeau vert du Hamas et un individu tenait à bout de bras un masque ensanglanté à l’effigie de Biden.
Des vidéos ont aussi montré les participants vandalisant les statues installées dans le parc Lafayette, face à la Maison Blanche, ou certaines personnes jetaient des objets en direction d’un gardien et scandant « Va te faire foutre, raciste ». Il n’y aurait pas eu d’arrestation.
Le mouvement de protestation avait été organisé pour marquer les huit mois qui se sont écoulés depuis le début de la riposte israélienne à Gaza, une guerre qui avait été déclenchée par l’assaut barbare commis par le Hamas, le 7 octobre, dans le sud d’Israël – avec des communiqués qui ont fait la promotion d’un défilé contre « le génocide » qui serait selon eux au sein de l’enclave côtière sans mentionner les atrocités qui ont été à l’origine de l’incursion.
« Ces manifestations n’ont pas été seulement teintées d’antisémitisme – l’antisémitisme en a été leur essence », a écrit sur X le responsable de l’Anti-Defamation League (ADL) Jonathan Greenblatt. « Des slogans ont appelé à tuer les sionistes – c’est-à-dire à tuer la majorité écrasante des Juifs américains ».
« Et pourtant, le monde garde le silence. Où est l’indignation ? Où est l’opposition ? », a-t-il continué, appelant « à mettre un terme au fanatisme et à stopper cette folie avant que ce ne soit trop tard ».
Le responsable de la branche locale de l’ADL a aussi condamné le mouvement de protestation.
« Appeler au ‘Jihad’ ou ‘à tuer un autre sioniste maintenant’ ou vandaliser les statues en y inscrivant des messages de haine, ce ne sont pas des actions pacifiques. C’est une haine éhontée et immonde et c’est de l’antisémitisme », a dénoncé Meredith Weisel dans un communiqué.
Le rassemblement survient alors que l’antisémitisme, aux États-Unis, connaît un essor considérable depuis le 7 octobre et la guerre à Gaza qui a suivi. Greenblatt a fait part, la semaine dernière, d’une augmentation de 900 %.