La Maison Blanche et le gouverneur de l’Ohio dénoncent un rassemblement néonazi à Columbus
Mike DeWine a rappelé que "la haine, le fanatisme, l'antisémitisme ou la violence" n'avaient pas leur place sur le sol américain ; des groupes juifs ont aussi condamné la marche, qui a eu lieu ce week-end
JTA – Plus d’une dizaine d’individus masqués ont défilé samedi dans le centre de Columbus, dans l’Ohio, arborant des drapeaux nazis et tenant des propos antisémites et racistes. Une marche qui a été condamnée par de nombreux responsables, dont la Maison Blanche et le gouverneur républicain de l’État.
Cette manifestation s’est déroulée une semaine seulement après un autre rassemblement néonazi dans le Michigan qui avait été organisé devant un théâtre communautaire où avait lieu une représentation du « Journal d’Anne Frank ».
Des rassemblements qui exacerbent les appréhensions des groupes juifs et autres, qui craignent que la réélection du président américain Donald Trump puisse être à l’origine d’un renforcement des activités du mouvement suprémaciste blanc.
« Je suis désolée que le président élu ait enhardi ces monstres », a écrit sur X la présidente du conseil municipal de Columbus, Shannon Hardin, qui appartient au parti démocrate. « Cette communauté rejette leurs efforts pathétiques, des efforts qu’ils livrent pour promouvoir la peur et la haine ».
Un porte-parole de la Maison Blanche a condamné la marche, dans la matinée de lundi, en dénonçant « une manifestation écœurante » et il a répété « que le président Joe Biden abhorre le poison haineux du nazisme, de l’antisémitisme et du racisme ».
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neo-Nazis carrying black flags with red swastikas and wearing black outfits with red masks, marched through Columbus, Ohio on Saturday chanting racial slurs and white nationalist slogans. pic.twitter.com/FnOs4JdklP— Jewish News Syndicate (@JNS_org) November 18, 2024
« Nous ne tolérerons pas la haine dans l’Ohio », a pour sa part déclaré le gouverneur de l’État, Mike DeWine, dans un communiqué qui a été diffusé sur les réseaux sociaux. « Des néonazis, dont les visages étaient cachés par des masques rouges, ont parcouru les rues de Columbus aujourd’hui, arborant des drapeaux nazis et tenant des propos ignobles et racistes à l’encontre des personnes de couleur et des Juifs ».
Se référant à des informations qui laissaient entendre que le groupe « épouse également l’idéologie du mouvement suprémaciste blanc », DeWine a poursuivi en disant que « la haine, le fanatisme, l’antisémitisme ou la violence » n’ont pas leur place sur le sol américain : « Nous devons les dénoncer partout, quand nous les voyons ».
Certains membres du groupe étaient armés et au moins l’un d’entre eux a aspergé les personnes qui regardaient le défilé de gaz au poivre, selon le Columbus Dispatch. Les forces de l’ordre ont arrêté plusieurs personnes qui se trouvaient sur les lieux en réponse à des informations qui faisaient état d’une altercation physique – mais elles ont ultérieurement indiqué aux journalistes qu’elles avaient « déterminé qu’il n’y avait pas eu d’agression », précisant que « tous les individus ont été relâchés ». La police a par ailleurs au Columbus Jewish News que des altercations physiques « ont éclaté, elles se sont arrêtées avant de reprendre ».
Des groupes juifs nationaux ont, eux aussi, dénoncé le rassemblement – avec parmi eux l’Anti-Defamation League (ADL) et l’American Jewish Committe. Le directeur régional de l’American Jewish Committe, Lee Shapiro, a déploré « un nouveau triste exemple du fanatisme dont nous avons été témoins dans tout le pays ». La fédération juive de Columbus et le Jewish Community Relations Council ont également fustigé ce défilé, déclarant à Jewish News qu’ils étaient « dégoûtés par cette manifestation de haine répréhensible ».
Le rassemblement a également été condamné par le maire démocrate de la ville et par son procureur démocrate, Zach Klein.
« Columbus embrasse la diversité des opinions, des religions, des origines et tout ce qui nous rend spéciaux, et jamais nous n’embrasserons la haine. Prenez vos drapeaux et les masques derrière lesquels vous vous cachez, rentrez chez vous et ne revenez jamais. Votre haine n’est pas la bienvenue dans notre ville », a dit Klein dans un communiqué. « Je suis aux côtés de nos amis juifs et de tous ceux qui continuent d’être la cible de préjugés et de haine. Je vous soutiendrai toujours ».
Toujours au cours du week-end, des centaines de personnes de la banlieue de Philadelphie se sont rassemblées devant une bibliothèque publique pour protester contre un drapeau nazi qui avait brièvement flotté devant une résidence privée dans le canton de Whitpain. Suite à l’attention portée à cet incident par les médias, les propriétaires ont remplacé le drapeau à croix gammée par un drapeau américain, selon CBS News.
Un rassemblement similaire, bien que beaucoup plus modeste, avait eu lieu dans la capitale de l’État, Harrisburg, au mois d’août, à la suite d’une manifestation néonazie.
« Ce qui m’a fait peur, c’est que quelqu’un était prêt, dans son quartier, à déployer un drapeau nazi, car ça en dit long sur lui », avait indiqué à CBS Lynne Krause, présidente de la synagogue Darchei Noam, récemment créée dans la ville voisine d’Ambler, à propos du drapeau nazi de Whitpain. « Ils se sentent tellement à l’aise pour dire aux gens : ‘Voilà ce que je crois’… La suprématie blanche, les trucs nazis, c’est de plus en plus fréquent, et je pense que c’est malheureux ».