La maison du terroriste qui avait tué un soldat et un rabbin démolie
Les médias palestiniens ont expliqué que les soldats ont entouré le domicile familial d'Omar Abu Laila à Zawiya, en Cisjordanie, un mois après l'attentat mené au carrefour d'Ariel
Les forces israéliennes ont commencé à démolir l’habitation familiale d’un terroriste palestinien qui a tué un rabbin et un soldat dans une fusillade le mois dernier, ont fait savoir les médias palestiniens mercredi, en début de matinée.
Des photos et une vidéo postées sur les réseaux sociaux montrent les troupes israéliennes et des bulldozers aux abords du domicile d’Omar Abu Laila, à Zawiya, dans le nord de la Cisjordanie.
Le 17 mars, Abu Laila avait mortellement poignardé le sergent Gal Keidan au carrefour d’Ariel, aux abords de l’implantation du même nom, en Cisjordanie. Il s’était emparé de son arme et avait ouvert le feu, touchant le rabbin Achiad Ettinger, avant de voler son véhicule et de fuir les lieux.
Il s’était alors rendu au carrefour voisin de Gitai, où il avait une nouvelle fois ouvert le feu, blessant le soldat Alexander Dvorsky, avant de s’enfuir à pied vers le village de Burqin, situé à proximité.
La mort de Keidan avait été prononcée sur les lieux de l’attentat et Ettinger, père de 12 enfants, avait succombé à ses blessures vingt-quatre heures plus tard.
Abu Laila a été tué près de Ramallah lors d’un échange de tirs avec l’armée israélienne à l’issue d’une chasse à l’homme de plusieurs jours.
Selon des informations parues dans les médias palestiniens, la famille d’Abu Laila a été sommée de quitter la maison située non loin de la ville de Salfit mardi en fin de journée afin que les soldats puissent procéder à la démolition.
La famille avait été notifiée fin mars du plan de démolition israélien.
Des émeutes de faible intensité auraient éclaté entre les militaires et les résidents locaux.
La destruction de la maison n’a pas encore été confirmée par l’armée, qui ne commente généralement pas une opération avant qu’elle ne soit menée à son terme.
قوات الاحتلال تواصل فرض طوقٍ عسكريٍ في محيط منزل الشهيد عمر أبو ليلى داخل بلدة الزاوية غرب #سلفيت.
تصوير: معتصم سقف الحيط pic.twitter.com/hfq6ahj9sW
— شبكة قدس الإخبارية (@qudsn) April 24, 2019
Israël affirme que la démolition des habitations des terroristes est un moyen efficace de décourager de futurs attentats. La pratique est néanmoins mise en cause par les groupes de défense des droits de l’Homme qui dénoncent une forme de sanction collective, et par certains analystes qui y voient une mesure inefficace en termes de dissuasion.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a affirmé à la famille d’Ettinger au cours d’une visite de condoléances qu’il tenterait de légiférer en faveur de la peine de mort pour les terroristes, tout en reconnaissant l’existence d’obstacles légaux.
Même si la peine de mort existe officiellement dans le droit israélien, elle n’a été utilisée qu’une seule fois – dans le cas de l’officier nazi Adolf Eichmann, l’un des architectes de la Shoah, en 1962.