La ministre de l’Environnement vivement critiquée par de nombreux scientifiques
Le groupe appelé "Little, Big Science" a demandé à Idit Silman de consulter des experts du dérèglement climatique plutôt que des personnes qui "diffusent de fausses informations"
Des dizaines de scientifiques se sont opposés à la réunion qui s’est tenue la semaine dernière entre la ministre de l’Environnement, Idit Silman, et des membres du Forum de l’environnement rationnel, un groupe qui s’oppose à l’opinion scientifique générale selon laquelle l’homme est responsable du dérèglement climatique.
Lundi, un groupe de scientifiques à but non lucratif appelé « Little, Big Science » a écrit à Silman pour lui dire que s’il était important d’écouter les différents points de vue, le Forum pour un environnement rationnel représentait une « minorité négligeable » et que la plupart de ses membres n’étaient pas des climatologues.
Little, Big Science, qui représente une cinquantaine de scientifiques dans différents domaines et a été créé pour, selon lui, expliquer la science au grand public, a souligné que la grande majorité des scientifiques du monde, dont beaucoup ont participé au Groupe d’experts inter-gouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations unies, étaient certains que le dérèglement climatique était un phénomène d’origine humaine.
« Des groupes tels que le Forum pour un environnement rationnel diffusent de fausses informations dont l’élimination demande beaucoup d’efforts et de ressources », poursuit la lettre, qui exhorte la ministre à limiter ses consultations aux « professionnels ayant une expertise pertinente dans le domaine en question ».
Le Forum pour un environnement rationnel comprend les professeurs Yonatan Dubi, Hallel Gershoni et Micha Klein.
Dubi a fait notamment valoir que la contribution humaine au dérèglement climatique n’est pas prouvée, que le gouvernement devrait donner la priorité aux questions environnementales telles que la pollution, que la ruée vers le déploiement de panneaux solaires laissera derrière elle une masse de matériaux non recyclables et ruinera la campagne, et que les combustibles fossiles tels que le gaz et le pétrole sont le meilleur moyen d’assurer la sécurité énergétique.
Des sources familières de la réunion de trois heures ont déclaré au quotidien Haaretz que le groupe a présenté à Silman et au directeur-général du ministère, Guy Samet, des informations qui, selon eux, confirment leur point de vue selon lequel l’activité d’Israël liée au climat est inutile, expriment des doutes quant à l’implication de l’homme dans la cause du dérèglement climatique et sont sceptiques quant à sa gravité.
Le bureau de Silman a répondu qu’elle avait rencontré « une grande variété de personnes du public juif, arabe et ultra-orthodoxe, tout en écoutant des opinions différentes » au cours de la semaine.