La paix avec l’Arabie saoudite probable d’ici un an, d’après un élu du Likud
Danny Danon, ancien envoyé à l'ONU, a affirmé lors d'une conférence sur les accords d'Abraham, que la priorité de Netanyahu dès son entrée en fonction serait d'étendre ces accords
Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël
Le député du Likud Danny Danon a déclaré jeudi à un forum international sur les accords d’Abraham que selon lui, « un accord entre Israël et l’Arabie saoudite devrait être conclu dans l’année à venir. »
Danon, un ancien envoyé à l’ONU, a déclaré au Times of Israel que son avis reposait « sur les conversations et les entretiens » qu’il a eus récemment, mais ne se référait à aucune initiative spécifique en cours.
« Le Premier ministre [Benjamin] Netanyahu fera de l’expansion des accords d’Abraham l’une de ses principales priorités », a-t-il ajouté, soulignant que la première escale internationale du futur Premier ministre présumé serait les Émirats arabes unis dès son entrée en fonction.
Des dizaines de diplomates, de membres du clergé, de chefs d’entreprise et d’universitaires se sont réunis à Rome à l’occasion du Abraham Accords Global Leadership Summit pour discuter des moyens de développer les accords.
En septembre 2020, Israël a signé des accords de normalisation avec les Émirats arabes unis et Bahreïn. Un accord similaire a été signé avec le Maroc quelques mois plus tard.
L’Arabie saoudite, puissance sunnite, est considérée comme le gros lot. Ryad et Jérusalem entretiennent une coopération discrète. Mais Israël est impatient de transformer les liens sécuritaires en une véritable reconnaissance diplomatique.
En juillet, l’Arabie saoudite a annoncé que son espace aérien serait ouvert à tous les avions de ligne, – un clin d’œil à Israël qui était jusqu’alors le seul pays à ne pas pouvoir survoler le royaume du Golfe. Les États-Unis et Israël ont qualifié ce geste d’étape vers la normalisation entre Ryad et Jérusalem, même si l’Arabie saoudite a cherché à le minimiser, affirmant qu’il n’était pas le précurseur d’autres mesures tant qu’il n’y aurait pas de solution à deux États au conflit israélo-palestinien.
Les accords ont suscité beaucoup d’enthousiasme en Israël, mais il y a des raisons de s’inquiéter. Alors que les gros titres font état de rencontres confortables et joyeuses entre Israéliens et Arabes dans le Golfe et au Maroc, les données révèlent une tendance inquiétante : Avec le temps, les accords d’Abraham semblent de moins en moins populaires dans les rues des nouveaux alliés d’Israël.
Pour autant, ce qui ressortait de Rome jeudi, était un message d’optimisme.
« Je viens ici aujourd’hui, en tant qu’Iranien libre, pour vous dire que la paix entre Israël, l’Iran, et même entre le monde chiite et le monde sunnite est plus proche que jamais », a déclaré l’imam Mohammad Tawhidi, un religieux chiite d’origine iranienne qui vit en Australie.
« Le peuple iranien a constaté les fruits des accords d’Abraham, il a été témoin de la rapidité avec laquelle la paix peut être établie et nombreux sont ceux qui se souviennent de l’époque où les touristes israéliens visitaient Téhéran et qui aspirent à ce que cette époque revienne. »
Georgi Velikov Panayotov, l’envoyé de la Bulgarie aux États-Unis, a déclaré que les accords devraient servir de modèle à l’Europe en guerre.
« Nous n’avons pas besoin de politiciens qui règlent leurs opinions au gré des sondages ; nous avons besoin de politiciens visionnaires », a-t-il déclaré au Times of Israel. « Nous avons besoin de politiciens qui font ce qu’il faut pour garantir la paix et le bien commun ».
Panayatov a même envisagé la possibilité que les accords puissent se développer en un organe politique similaire à l’Union européenne, qui était au départ un partenariat économique. « Ils avaient compris que la coopération économique constituait la clé de la stabilité et de la paix », a-t-il rappelé.
Parmi les participants, venus de plus de 30 pays, figuraient Houda Nonoo, ancienne envoyée de Bahreïn à Washington, Alojz Peterle, ancien Premier ministre slovène, Timo Soini, ancien ministre finlandais des Affaires étrangères, Akuei Bona Malwal, diplomate du Soudan du sud, et Katharina Von Schnurbein, chargée de la lutte contre l’antisémitisme au sein de la Commission européenne.