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La petite syrienne qui riait sous les bombes va s’installer en Turquie

Salwa, trois ans, et ses parents ont franchi la frontière entre les deux pays le 25 février à l'invitation d'Ankara, a dit son père Abdallah al-Mohamed

Sur cette photo prise le 19 février 2020, le père syrien Abdullah al-Mohammed marche derrière sa fille de trois ans Salwa dans leur maison à Sarmada, une ville dans la dernière poche rebelle de la province d'Idleb en Syrie. (Photo par Abdulaziz KETAZ / AFP)
Sur cette photo prise le 19 février 2020, le père syrien Abdullah al-Mohammed marche derrière sa fille de trois ans Salwa dans leur maison à Sarmada, une ville dans la dernière poche rebelle de la province d'Idleb en Syrie. (Photo par Abdulaziz KETAZ / AFP)

La fillette syrienne qui avait appris à rire des bombardements quotidiens dans la région d’Idleb a quitté la Syrie en guerre avec sa famille afin de démarrer une nouvelle vie en Turquie voisine, a indiqué son père mercredi.

Salwa, trois ans, et ses parents ont franchi la frontière entre les deux pays le 25 février à l’invitation d’Ankara, a dit Abdallah al-Mohamed.

Une vidéo qui montrait Salwa rire aux éclats en réponse aux bruits sourds des explosions est devenue virale le mois dernier sur les réseaux sociaux, témoignant du quotidien surréaliste et amer des habitants d’Idleb, province du nord-ouest ciblée par une offensive du régime de Bachar el-Assad depuis début décembre.

Aujourd’hui, son père se dit ravi que Salwa puisse vivre une vie paisible en Turquie, loin des « bruits insupportables ».

« Son avenir ici, quand elle sera scolarisée, sera sans conteste meilleur que si elle était restée dans une zone de guerre », dit le papa de 32 ans.

Dans la vidéo, il demandait à Salwa, l’air amusé : « c’est un avion ou un
obus ? », tandis qu’un bourdonnement de plus en plus fort se faisait entendre.

Capture d’écran d’une vidéo où Salwa, petite fille de 3 ans, rie avec son père en plein bombardement. (Crédit: YouTube)

« Un obus », répondait en souriant la fillette. « Quand il arrive, on va rire ».

Désormais, M. Mohamed se dit soulagé de ne plus avoir à inventer des jeux pour masquer à sa fille l’horreur de la guerre qui ravage la Syrie depuis plus de neuf ans et a fait plus de 380 000 morts.

L’offensive du régime sur Idleb, appuyée par des raids aériens de la Russie, a provoqué une catastrophe humanitaire et déplacé près d’un million de civils, parmi lesquels une majorité d’enfants, selon l’ONU.

Un grand nombre a trouvé refuge dans le nord de la province, le long de la frontière avec la Turquie, pays qui accueille déjà 3,6 millions de réfugiés syriens sur son sol et maintient sa frontière fermée.

La ville rebelle de Muhambal,dans la province d’Idleb, le 4 septembre 2018, ravagée après une frappe attribuée à la Russie. (Crédit : AFP / OMAR HAJ KADOUR)

Le père de Salwa fait partie des rares Syriens à avoir pu la franchir, mais ne cache néanmoins pas son amertume.

« Je suis heureux que nous soyons en sécurité et que nous ayons échappé aux bombardements, mais je suis aussi triste et en colère d’avoir dû quitter mon pays ».

Originaires de la ville de Saraqeb, dans l’est d’Idleb, M. Mohamed et sa famille avaient fui face à l’avancée des forces pro-régime fin 2019 et trouvé refuge à Sarmada, une localité plus au nord.

Depuis décembre, l’offensive du régime dans la province d’Idleb, ultime bastion jihadiste et rebelle, a provoqué la mort de 470 civils, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

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