La police interdit les images d’otages et d’enfants de Gaza à une manifestation, puis se rétracte
Les autorités avaient subordonné l’autorisation d’un rassemblement anti-guerre à Tel Aviv à l'absence de slogans et d'images sensibles, avant de revenir sur leur décision

La police a brièvement tenté d’interdire aux manifestants anti-guerre de brandir des « pancartes d’otages » ou des « photos d’enfants ou de bébés de Gaza » comme condition pour autoriser une manifestation prévue jeudi à Tel Aviv, avant de se rétracter.
Dans une lettre envoyée dimanche aux organisateurs et obtenue en premier lieu par le quotidien Haaretz, la police a également voulu interdire de manière préventive aux manifestants de brandir des pancartes portant les mots « génocide » et « nettoyage ethnique ».
Après avoir été sollicitée par Haaretz au sujet de cette lettre, la police a déclaré avoir adressé de nouvelles instructions aux organisateurs.
Alon-Lee Green, organisateur de la manifestation et codirecteur du mouvement juif-arabe Standing Together, a confirmé au Times of Israel que la police semblait être revenue sur ses exigences dimanche soir.
« Nous les poursuivrons devant la Haute Cour s’ils persistent, et nous gagnerons », a-t-il ajouté.
Les organisateurs de la manifestation ont expliqué à Haaretz que la lettre initiale représentait une tentative de censurer les messages de contestation contre la guerre et le gouvernement, estimant que « les agissements de la police montrent qu’elle agit en organisation politique ».
« Depuis que Netanyahu a saboté l’accord de cessez-le-feu afin de permettre à [Itamar] Ben Gvir, [chef du parti d’extrême droite Otzma Yehudit], de réintégrer la coalition, la libération des otages retenus par le [groupe terroriste palestinien du] Hamas a été interrompue, et de nombreux enfants palestiniens sont morts », a poursuivi le groupe.

En mai dernier, en réponse à une pétition de l’Association pour les droits civils en Israël (ACRI) concernant la confiscation de pancartes jugées « incendiaires » lors de manifestations, la police avait répondu que les agents « n’ont pas pour instruction de limiter le contenu des protestations » ni de contrôler les slogans.
Mais dans les faits, les policiers saisissent régulièrement les pancartes qu’ils estiment provocatrices lors des manifestations contre la guerre et procèdent souvent à des arrestations en masse.
Début avril, la police a ainsi arrêté 23 manifestants lors d’un petit rassemblement anti-guerre à Haïfa, quelques minutes après son démarrage, et a arraché des pancartes portant les inscriptions « Arrêtez de bombarder les convois d’aide » et « Arrêtez le génocide ».
حيفا: 4 معتقلين على الأقل إثر قمع الشرطة وقفة منددة بالحرب على غزة
التفاصيل: https://t.co/s0pXjcRyPg pic.twitter.com/PoXMw4CkHd
— موقع عرب 48 (@arab48website) April 10, 2025
« La police a dispersé la manifestation moins d’une minute après son commencement », a rapporté un manifestant au Times of Israel, sous couvert d’anonymat.
Les autorités ont ensuite tenté de prolonger la détention de trois manifestants, mais leur demande a été rejetée par le tribunal de première instance de Haïfa.
Quelques jours avant la manifestation de Haïfa, la police avait arrêté sept manifestants à Jérusalem qui participaient à une action similaire, confisquant leurs pancartes. Ils ont également été relâchés par la suite.