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La Russie souhaite fournir un système de défense anti-missile S-300 à la Syrie

Les responsables israéliens ont déjà exprimé la crainte que le système pourrait affaiblir la suprématie aérienne de l'armée de l'air israélienne dans la région

Le système anti-missile à longue portée S-300, fabriqué en Russie, est déployé à Fordo, site nucléaire situé au centre de l'Iran, le 28 août 2016. (Crédit : capture d'écran Press TV)
Le système anti-missile à longue portée S-300, fabriqué en Russie, est déployé à Fordo, site nucléaire situé au centre de l'Iran, le 28 août 2016. (Crédit : capture d'écran Press TV)

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergey Lavrov a déclaré lundi que Moscou envisagerait de fournir son système de défense antimissile S-300 à la Syrie.

Il a déclaré à la BBC dans une interview que les récentes frappes aériennes dirigées par les Etats-Unis sur des cibles militaires syriennes avaient conduit Moscou à envisager un renversement de sa politique.

« Il y a quelques années, à la demande de nos partenaires, nous avons décidé de ne pas fournir de S-300 à la Syrie », a-t-il dit. « Maintenant que cet acte d’agression scandaleux a été commis par les États-Unis, la France et le Royaume-Uni, nous devons réfléchir à la manière d’assurer la protection de l’État syrien. »

Interrogé par l’intervieweur pour clarifier sa position et confirmer que Moscou envisagerait effectivement de fournir le S-300 à la Syrie malgré le fait qu’Israël serait « gravement préoccupé » par une telle décision, Lavrov a répondu : « Tout ce qui est nécessaire pour aider l’armée syrienne à dissuader l’agression, nous sommes prêts à l’envisager ».

Le système de fabrication russe est l’un des plus avancés du genre au monde, offrant une protection à longue portée contre les avions et les missiles. Le système a été fourni par Moscou à Téhéran et déployé par l’armée russe en Syrie, et les responsables israéliens craignent que sa vente à Damas n’affaiblisse la suprématie aérienne régionale d’Israël.

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergei Lavrov assiste à une conférence de presse le 29 mars 2018. (AFP PHOTO / Yuri KADOBNOV)

Lundi dernier, Israël aurait frappé la base aérienne T-4 dans le centre de la Syrie, où l’Iran aurait construit sa propre base aérienne pleinement fonctionnelle et où il a regroupé ses opérations de drones d’attaque. La base aurait été protégée par des systèmes de défense antimissile sol-air.

Tout en refusant de dire s’il a mené l’attaque, Israël a révélé pour la première fois vendredi qu’un drone iranien envoyé depuis T-4 en février était un drone d’attaque qui transportait des explosifs et se dirigeait vers un endroit non spécifié en Israël lorsqu’il a été abattu 30 secondes après être entré dans l’espace aérien israélien.

Israël a perdu un F-16 lors de raids de représailles quelques heures après que le drone a été abattu le 10 février, la première perte d’un avion de combat en 35 ans. L’avion israélien a été touché par des tirs de défense aérienne syrienne et s’est écrasé en Israël ; les deux pilotes se sont éjectés sains et saufs.

L’interview de M. Lavrov fait suite aux frappes aériennes de samedi sur des cibles militaires syriennes dirigées par les États-Unis dans le cadre d’une opération conjointe avec la Grande-Bretagne et la France, en réponse à l’utilisation présumée d’armes chimiques par le régime Assad plus tôt ce mois-ci.

Une image satellite montre l’installation de recherche de Barzeh près de Damas, en Syrie, prétendument utilisée pour développer des armes chimiques, avec trois bâtiments détruits après une frappe des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France le 14 avril 2018. (ImageSat International)

Les cibles étaient une installation de recherche scientifique près de Damas, une installation de stockage d’armes chimiques à l’ouest de la ville de Homs, et un troisième emplacement près de Homs qui contenait à la fois un poste de commandement et une installation de stockage d’équipements d’armes chimiques, a indiqué l’armée américaine.

Pendant ce temps, les médias syriens ont rapporté que les défenses aériennes du pays étaient confrontées à une nouvelle « agression », tirant des missiles au-dessus de la région centrale de Homs tôt mardi. A la suite d’informations selon lesquelles la frappe a été menée par Israël, un porte-parole de Tsahal a déclaré qu’il n’était « pas au courant d’un tel incident ».

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