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« La sécurité des Juifs prime sur la liberté des Arabes »: Washington fustige Ben Gvir

Le département d'État qualifie les propos du ministre de la Sécurité nationale "d'incendiaires" et de racistes, et dit que, vu sa position, ils sont particulièrement préjudiciables

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, lors d'un événement organisé par la police, à Jérusalem, le 17 août 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)
Le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, lors d'un événement organisé par la police, à Jérusalem, le 17 août 2023. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Les États-Unis ont critiqué jeudi le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, qui a affirmé que le droit des Juifs à se déplacer et à vivre en sécurité en Cisjordanie était plus important que la liberté de mouvement des Arabes.

Dans un rare cas où le nom du chef du parti Otzma Yehudit a été cité dans un communiqué, un porte-parole du département d’État américain a condamné les propos de Ben Gvir en les qualifiant « d’incendiaires » et de « racistes » – des propos d’autant plus dangereux en raison du poste occupé par le ministre d’extrême-droite, selon lui.

Les États-Unis « condamnent fermement les propos incendiaires du ministre Ben-Gvir sur la liberté de mouvement des résidents palestiniens de Cisjordanie », a déclaré le porte-parole au Times of Israel jeudi soir.

Un jour plus tôt, alors qu’il expliquait pourquoi il était favorable à un renforcement des restrictions imposées aux Palestiniens pour faire face à la vague de terrorisme, Ben Gvir avait déclaré à la Douzième chaîne : « Mon droit, le droit de mon épouse et de mes enfants de se déplacer sur les routes de la Judée-Samarie, sont plus importants que la liberté de déplacement des Arabes », se référant à la Cisjordanie par son nom biblique.

« Désolé Mohammad », avait-il lancé au journaliste de la Douzième chaîne Mohammad Magadli, avec qui il s’était disputé pendant l’interview. « Mais c’est la réalité. C’est la vérité. Mon droit à la vie passe avant leur droit de circuler ».

Si les États-Unis ont déjà fait des déclarations condamnant Ben Gvir par le passé, notamment lorsqu’il avait assisté à une cérémonie à la mémoire du rabbin extrémiste Meir Kahane peu avant d’entrer au gouvernement en décembre – ainsi qu’après les deux visites qu’il a effectuées cette année au mont du Temple à Jérusalem en tant que ministre – il semble bien que ce soit la première fois que le département d’État le mentionne nommément dans son blâme.

Le porte-parole a déclaré que le département d’État « condamne toute rhétorique raciste », mais il n’a pas explicitement qualifié les propos de Ben Gvir de « racistes ».

« De tels propos sont particulièrement préjudiciables lorsqu’ils sont amplifiés par des personnes occupant des postes à responsabilité et ils vont à l’encontre de la promotion du respect des droits de l’homme pour tous », a ajouté la déclaration.

« Le président [américain] Joe Biden et le secrétaire [d’État Antony] Blinken ont clairement indiqué que les Israéliens et les Palestiniens ont le droit de jouir de mesures de liberté et de sécurité égales », a ajouté le porte-parole.

Outre le département d’État, plusieurs groupes juifs américains ont publié des déclarations condamnant Ben Gvir.

L’organisation centriste Democratic Majority for Israel (DMFI) a déclaré avoir prévenu depuis longtemps que Ben Gvir n’avait pas sa place à la Knesset ou au sein du gouvernement israélien.

« Ses derniers propos racistes sont la preuve la plus récente que Ben Gvir ne devrait pas faire partie du gouvernement ou du parlement d’Israël. Israël sera plus fort sans lui à un poste d’autorité », a ajouté le DMFI, se joignant ainsi aux appels de plus en plus nombreux en faveur de l’éviction du ministre de la Sécurité nationale.

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, sur le mont du Temple, le 3 janvier 2023. (Crédit : Minhelet Har HaBaït)

Le Israel Policy Forum (IPF), plus à gauche, a déclaré qu’il « condamnait fermement » les propos de Ben Gvir, ajoutant qu' »une telle rhétorique est ouvertement raciste et inacceptable ».

« La rhétorique constamment haineuse de Ben Gvir nuit à la position d’Israël dans le monde et a un impact sur la stabilité de ses citoyens », a ajouté le groupe.

Suite au tollé général suscité par ces propos, dont certaines parties ont été traduites, Ben Gvir a publié un tweet jeudi soir pour souligner que ses détracteurs avaient supprimé la dernière phrase concernant son « droit à la vie » dans les clips qui ont largement été diffusés. Il a insisté sur le fait qu’il ne donnait pas la priorité à la liberté de circulation des Juifs par rapport à celle des Arabes, mais plutôt au droit de vivre des Juifs par rapport à la liberté de circulation des Arabes.

« C’est ainsi que se répandent les « fake news » (fausses nouvelles) : J’ai dit hier à la télévision que le droit à la vie des Juifs et leur droit de ne pas être assassinés dans des attaques terroristes priment sur le droit des Arabes de Judée et de Samarie de circuler sans restriction de sécurité sur les routes. C’est pourquoi des points de contrôle devraient être placés sur les routes où des actes de terrorisme et des fusillades sont régulièrement perpétrés par des djihadistes contre des Juifs », a-t-il écrit sur X, la plateforme anciennement connue sous le nom de Twitter.

« Mais la gauche radicale israélienne a sciemment coupé une partie de mes propos, les a délibérément déformés et a supprimé le contexte afin de me salir et de me faire passer pour quelqu’un qui a tenu des propos racistes et qui a affirmé que les Juifs méritent plus de droits fondamentaux que les Arabes », a-t-il poursuivi.

Des soldats israéliens tiennent un checkpoint à l’entrée de Jéricho, en Cisjordanie, le 28 février 2023. (Crédit : Ahmad Gharabli/AFP)

Ben Gvir fait depuis longtemps l’objet d’accusations de racisme en raison de ses nombreuses déclarations incendiaires contre les Arabes et les Palestiniens et de son identification en tant que disciple de Kahane.

Comme feu Kahane, Ben Gvir a été condamné pour activités anti-arabes dans le cadre d’une affaire de terrorisme. Il insiste sur le fait qu’il est devenu plus modéré ces dernières années et qu’il ne partage pas toutes les opinions de son mentor, notamment l’appel de Kahane à expulser tous les Arabes. Ben Gvir a déclaré qu’il ne soutenait que l’expulsion des Arabes « déloyaux ».

Il convient de noter que le président du parti d’extrême droite Otzma Yehudit continue néanmoins à prendre la parole lors des cérémonies annuelles organisées à la mémoire de Kahane.

Dans une interview disctincte accordée à la chaîne publique Kan mercredi soir, Ben Gvir, qui supervise la police, a expliqué mercredi que la vague criminelle croissante qui s’abat actuellement sur la communauté arabe était une menace pour l’État d’Israël et qu’elle pourrait se propager dans la communauté juive, ajoutant que cet état de fait représenterait « une menace plus importante » que le bilan presque quotidien des homicides chez les Arabes israéliens.

En réponse à ses propos, l’intervieweur a demandé si « nous devrions nous inquiéter [du phénomène] uniquement parce qu’il pourrait s’étendre aux communautés juives », ce à quoi Ben Gvir a réagi en affirmant que le présentateur essayait de lui faire faire une déclaration raciste.

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