La Sorbonne ouvre une enquête après le tweet antisémite d’un présumé étudiant
L’individu, Hakim Abdi sur Twitter, a notamment appelé à la "destruction de l’entité sioniste" et a affirmé son "soutien à la Palestine et au Hamas"

La direction de l’Université Paris-Sorbonne a annoncé hier l’ouverture d’une enquête après le tweet antisémite d’un présumé étudiant.
Dans ce tweet depuis supprimé, l’individu, nommé Hakim Abdi sur Twitter, écrivait (fautes d’orthographe incluses) : « J’appelle à la destruction de l’entité sioniste, non à ce pseudo état de terroriste et de nazillons. Soutiens total à la Palestine et au hamas ainsi que tous les groupes de résistance pro Palestinienne, la lutte continue dans la concorde. »
Julien Bahloul, résident franco-israélien de Tel Aviv et commentateur de la société israélienne sur Twitter, suivi par près de 60 000 abonnés, avait signalé le message dans la foulée.
« Bonjour @LettresSorbonne, un de vos étudiants fait l’apologie d’un groupe islamiste reconnu terroriste par la France et l’UE et appelle à l’anéantissement de l’État d’Israël, vous comptez décider d’une sanction ? Ou bien la propagande islamiste est tolérée chez vous ? », a-t-il écrit, interpellant l’université Paris-Sorbonne, dans laquelle Hakim Abdi, « citoyen français et européen de confession musulmane, également Marocain », dit étudier sur son profil Twitter.
Ce dernier a depuis publié une série de tweets plus modérés dans lesquels il tente de s’expliquer sur son message et demandant à Julien Bahloul de retirer son message.
Bonjour @LettresSorbonne, un de vos étudiants fait l'apologie d'un groupe islamiste reconnu terroriste par la France et l'UE et appelle à l'anéantissement de l'Etat d'Israel, vous comptez décider d'une sanction ? Ou bien la propagande islamiste est tolérée chez vous ? pic.twitter.com/pVtqWd4Moo
— Julien Bahloul (@julienbahloul) November 28, 2022
« Bonjour @julienbahloul sachez que je ne soutien absolument pas le hamas dans ce tweet ou certes je manquez de finesse je voulais montrer mon soutien envers la Palestine et sa résistance. Je précise que j’ai supprimer mon tweet pour éviter tout malentendu », a-t-il notamment écrit. « Je tenais à préciser que quand je parle de la déstruction de l’entité sioniste c’était sur l’institution et la politique sioniste, en aucun cas j’appelle au meurtre. C’était disons-le une maladresse et je voulais juste dénoncer le terrorisme totalitarisme sioniste. Et en aucun cas je cautionne les actes du Hamas je ne suis pas pro Hamas c’était vraiment maladroit de ma part. Je voulais montrer mon soutien au peuple palestiniens et à la Palestine en soutenant le combat contre l’impérialisme sioniste. Oui à la paix ! »
L’homme s’est aussi « excusé » : « En tout cas je tenais à m’excuser si j’ai heurté des personnes sachez-le je ne voulais pas cela. Je voulais juste montrer mon soutien au peuple palestinien. Vraiment je dénonce juste le terrorisme sioniste contre la Palestine à ce que je vois on peut plus rien dire ? »
Ces tweets sont venus après que la Sorbonne, toujours sur Twitter, a annoncé l’ouverture d’une enquête.
« Sorbonne Université condamne fermement toute incitation à la haine, à la violence et toutes les formes de discrimination. Les propos de cet étudiant n’engagent que lui et ne correspondent aucunement aux valeurs portées par l’université, qui a décidé d’ouvrir une enquête », a écrit l’établissement parisien.
Julien Bahloul s’est quant à lui réjoui de cette réponse.
Ce matin je signalais à La Sorbonne – Paris4 un tweet d'un de ses étudiants faisant l'apologie d'un groupe islamiste reconnu terroriste par la France et appelant à l'anéantissement de l'Etat d'Israel.
Ce soir l'université a annoncé ouvrir une enquête.
Ne laissons rien passer. pic.twitter.com/NgjSG03u0q
— Julien Bahloul (@julienbahloul) November 28, 2022
En 2015, une stagiaire koweïtienne travaillant à l’ambassade de France aux États-Unis, étudiante à Sciences Po Paris, a été congédiée après avoir été accusée d’avoir publié une diatribe antisémite sur Facebook. Elle avait aussi été suspendue de l’université parisienne, puis condamnée l’année suivante par le Tribunal de grande instance de Paris.