La Syrie accuse le Hezbollah d’avoir enlevé et tué 3 militaires
Le groupe terroriste nie toute implication et une source libanaise affirme que les soldats ont traversé la frontière et ont été abattus par des hommes armés dans le village de Qasr

Le ministère syrien de la Défense a accusé dimanche le Hezbollah, ancien allié du dictateur déchu Bachar al-Assad, d’avoir enlevé et exécuté trois soldats syriens après les avoir emmenés au Liban.
« Un groupe de la milice du Hezbollah (…) a enlevé trois membres de l’armée syrienne à la frontière syro-libanaise (…) avant de les emmener en territoire libanais et de les éliminer », a affirmé le ministère, cité par l’agence officielle Sana.
Le ministère a ajouté qu’il prendrait « toutes les mesures nécessaires après cette dangereuse escalade de la part de la milice du Hezbollah », précisant que l’incident s’était produit près du barrage de Zeita, à l’ouest de Homs, dans le centre de la Syrie.
Le Hezbollah a nié, dans un communiqué, toute implication dans des affrontements avec les forces de sécurité syriennes ou en territoire syrien.
Le groupe terroriste islamiste libanais a dit « nier catégoriquement tout lien avec les événements qui se déroulent aujourd’hui à la frontière libano-syrienne » et « réaffirmé ses précédentes déclarations selon lesquelles le Hezbollah n’a aucun lien avec les événements qui se déroulent sur le territoire syrien ».
Par ailleurs, l’agence de presse officielle libanaise Ani a rapporté que des roquettes tirées depuis la Syrie avaient atterri dans le village libanais de Qasr, près de la frontière.
Three HTS terrorists were killed by Hezbollah and its terror affiliates after crossing into Lebanon. Their bodies were found in the Qasr area and recovered by the Lebanese Red Cross. pic.twitter.com/YAAtPsQf1g
— Open Source Intel (@Osint613) March 16, 2025
« De nombreuses roquettes, tirées depuis la région de Qusayr en territoire syrien, sont tombées sur la ville frontalière de Qasr », a indiqué l’agence.
Une source de sécurité libanaise a déclaré à l’AFP que « les tensions ont commencé après que trois membres de la sécurité générale syrienne ont pénétré en territoire libanais dans le village de Qasr, où ils ont été abattus par des hommes armés locaux liés à une famille impliquée dans la contrebande ».
الحدودية اللبنانية السورية في هذه اللحظات.
برمو صواريخ ع بعض pic.twitter.com/eDkRcou8XC
— Hanzala (@Hanzpal2) March 16, 2025
Cette source a indiqué que la raison pour laquelle ils étaient entrés au Liban n’était pas connue. Après leur mort, « les hommes armés ont remis leurs corps à l’armée libanaise, qui les a ensuite remis à la partie syrienne ».
Ani a également rapporté que les corps de trois soldats avaient été remis à la Syrie par l’intermédiaire de la Croix-Rouge libanaise.
Selon la source libanaise, « les forces de sécurité syriennes ont ensuite bombardé des maisons à Qasr ».
Le Hezbollah a été l’un des principaux soutiens de Bachar al-Assad avant qu’il ne soit renversé le 8 décembre par une offensive de groupes rebelles menés par des islamistes radicaux.
Sous Assad, la Syrie est devenue une base pour la contrebande d’innombrables armes liées à l’Iran vers le Hezbollah, qui a mené plusieurs guerres contre Israël et lancé des dizaines de milliers de roquettes sur l’État juif au fil des ans, y compris plus d’un an de guerre déclenchée lorsque le groupe terroriste libanais a attaqué sans provocation le 8 octobre 2023, un jour après que son allié palestinien le Hamas a lancé son assaut meurtrier du 7 octobre près de Gaza. Le Hezbollah et le Hamas ont juré de détruire Israël.
Les nouvelles autorités syriennes ont annoncé en février le lancement d’une campagne de sécurité dans la province frontalière de Homs, visant à fermer les routes de contrebande d’armes et de marchandises avec le Liban. Elles ont accusé le Hezbollah de lancer des attaques et de soutenir des groupes de contrebandiers.