La Syrie prête à coopérer avec les Etats-Unis pour revenir à un accord de sécurité avec Israël
L'émissaire américain pour la Syrie avait déclaré que la Syrie et Israël menaient des pourparlers "significatifs" visant à rétablir le calme le long de leur frontière

Le ministre syrien des Affaires étrangères a déclaré vendredi que son pays était prêt à coopérer avec les Etats-Unis pour revenir à un accord de désengagement datant de 1974 avec Israël, qui a créé une zone tampon démilitarisée surveillée par l’ONU sur le plateau du Golan.
« La Syrie aspire à coopérer avec les Etats-Unis pour un retour à l’accord de désengagement de 1974 », a déclaré le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, lors d’un entretien téléphonique avec son homologue américain Marco Rubio.
Les deux hommes ont également évoqué « les agressions israéliennes répétées contre le sud de la Syrie », selon un communiqué officiel.
Israël et la Syrie, où une coalition islamiste a pris le pouvoir en décembre sont toujours en état de guerre et l’armée israélienne a mené des centaines de frappes sur le pays voisin au cours des derniers mois.
La prise de contrôle par Israël de la zone tampon le long de la frontière syrienne après la chute de Bachar al-Assad en décembre dernier est considérée par les Nations unies comme une violation de l’accord de désengagement de 1974.
Israël affirme que l’accord est caduc depuis que l’une des parties n’était plus en mesure de le mettre en œuvre, et que cette prise de contrôle était une mesure défensive visant à protéger le pays contre d’éventuelles forces hostiles qui auraient pu exploiter l’absence de pouvoir.
Une partie de ce plateau a été conquis en partie par Israël sur la Syrie en juin 1967, et une poche supplémentaire d’environ 510 km2 a été occupée par Israël lors de la guerre israélo-arabe d’octobre 1973, puis évacuée en 1974, en vertu d’un accord de désengagement créant une zone tampon démilitarisée de près de 80 kilomètres.
L’émissaire américain pour la Syrie, Tom Barrack, avait déclaré dans une interview au New York Times publiée jeudi que la Syrie et Israël menaient des pourparlers « significatifs » par l’intermédiaire des États-Unis visant à rétablir le calme le long de leur frontière.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, avait pour sa part affirmé lundi que son pays était « intéressé » par une normalisation de ses relations avec la Syrie et le Liban voisins.
Il a toutefois souligné que Israël n’avait pas l’intention de restituer la partie du Golan syrien qu’il a conquise en 1967 et annexée en 1981.
Mais la Syrie, qui a reconnu avoir mené des pourparlers indirects avec Israël en vue de réduire les tensions, a répondu que les discussions sur la signature d’un accord de paix avec Israël étaient « prématurées ».
Les Casques bleus de la Force des Nations unies pour l’observation du désengagement (Fnuod) sont chargés de contrôler le respect de cet accord.