La Syrie réclame le retrait israélien de la zone démilitarisée du Golan
Suite à l'annonce d'Israel Katz, concernant le maintien de Tsahal dans la zone tampon, les autorités syriennes « ont souligné que la Syrie est disposée à entièrement coopérer avec l'ONU »

Les nouvelles autorités syriennes ont réclamé le retrait d’Israël des territoires syriens qu’il occupe depuis la chute du dictateur syrien Bashar el-Assad, lors d’un entretien avec le chef des Casques bleus de l’ONU, Jean-Pierre Lacroix.
Les autorités syriennes « ont souligné que la Syrie est disposée à entièrement coopérer avec l’ONU », selon un communiqué publié mercredi à l’issue d’une rencontre entre Lacroix et les ministres syriens des Affaires étrangères Assaad Al-Chaibani, et de la Défense Mourhaf Abu Qasra.
Les responsables syriens ont affirmé que les nouvelles autorités étaient prêtes à se redéployer sur le Golan « conformément à l’accord de 1974, à condition que les troupes israéliennes se retirent immédiatement », ajoute le communiqué diffusé par l’agence de presse officielle, SANA.
Dès la chute du régime d’Assad, le 8 décembre, Israël avait envoyé des troupes dans la zone tampon démilitarisée du Golan, dans le sud-ouest de la Syrie, à la lisière de la partie israélienne, expliquant au départ qu’il s’agissait d’une mesure temporaire dont le but était d’empêcher des éléments hostiles d’utiliser la vacance de pouvoir et de saisir de cette zone stratégique pour menacer Israël.
Les forces du pouvoir déchu avaient subitement abandonné leurs positions dans le sud de la Syrie avant même l’arrivée des groupes rebelles islamistes à Damas, le 8 décembre.
Israël a également mené des centaines de frappes aériennes sur des installations militaires syriennes, affirmant vouloir éviter que l’arsenal de la dynastie déchue ne tombe entre les mains des nouvelles autorités.
L’ONU considère la prise de contrôle de la zone tampon par Israël comme une « violation » de l’accord de désengagement de 1974.
Israël a pris la plupart du Golan à la Syrie durant la guerre des Six jours de 1967, lorsque les armées arabes avaient prévu d’envahir Israël simultanément. Jérusalem a annexé la zone en 1981, une décision qui n’a été reconnue que par les États-Unis. La zone tampon contrôlée par l’ONU était censée séparer les forces israéliennes et syriennes.

Lacroix devait, au cours de sa visite en Syrie, se rendre auprès des Casques bleus de la Force des Nations unies pour l’observation du désengagement (FNUOD), chargés de contrôler le respect de cet accord.
Le ministre israélien de la Défense, Israel Katz, avait ordonné en décembre à son armée de « se préparer à rester » tout l’hiver dans la zone tampon entre Israël et la Syrie.
Mardi, il a affirmé que Tsahal resterait « au sommet du mont Hermon et dans la zone de sécurité pendant une période indéterminée pour garantir la sécurité des localités du plateau du Golan, du nord et de tous les citoyens de l’État d’Israël ».
Le mont Hermon est situé à cheval sur la Syrie et le Liban et il domine le plateau du Golan.
« Nous ne permettrons pas aux forces hostiles de s’implanter dans la zone de sécurité au sud de la Syrie », a-t-il prévenu.

Après la chute du régime d’Assad, le dirigeant de facto du pays, Ahmed al-Sharaa, a répondu aux préoccupations israéliennes et a assuré que le nouveau gouvernement syrien ne menacerait pas l’État hébreu et ne permettrait pas à l’Iran de se réimplanter en Syrie.
Al-Sharaa a également affirmé qu’Israël avait le droit de cibler les forces soutenues par l’Iran, qui soutenaient Assad et le Hezbollah, avant la chute de l’ancien dirigeant syrien, mais il a soutenu qu’Israël n’avait aucune base légitime pour continuer ses opérations en Syrie depuis le changement de régime.