La tante d’une ex-otage accuse Netanyahu d’entraver les accords pour rester au pouvoir
Le Premier ministre aurait rejeté plusieurs propositions visant à libérer les otages de Gaza et est accusé de continuer la guerre à la seule fin de rester au pouvoir
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
La tante d’un ex-otage du Hamas à Gaza a affirmé mercredi que le Premier ministre Benjamin Netanyahu a rejeté plusieurs propositions qui auraient pu aboutir à la libération d’otages détenus par le groupe terroriste du Hamas à Gaza et qu’il cherche à faire durer la guerre pour rester à son poste, au détriment des otages.
« Ce blocage n’est dû ni aux États-Unis, ni aux Qataris. C’est le gouvernement de Netanyahu qui est en cause », a affirmé Liz Naftali lors d’une conférence de presse que les dirigeants du Sénat américain ont organisée avec les familles des otages sur la colline du Capitole.
Liz Naftali, dont la nièce Avigail Idan, âgée de 4 ans, a été libérée lors d’une trêve de sept jours à la fin du mois de novembre, explique qu’elle et d’autres parents d’otages ont été informés de plusieurs accords qui auraient permis une libération échelonnée des personnes enlevées qui sont encore aux mains du Hamas, mais que ces accords n’ont pas été conclus à cause de Netanyahu.
« Lorsque [Netanyahu] dit à la population qu’il veut… ramener tous les otages, l’absence d’action… nous montre clairement qu’il veut poursuivre cette guerre pour rester au pouvoir », a affirmé Naftali, qui est également une donatrice du Parti démocrate.
Le bureau de Netanyahu n’a pas réagi à ces accusations.
« Le président Biden a été très clair sur le fait que lui et le gouvernement américain sont les amis d’Israël et du peuple israélien, mais les amis doivent parfois envoyer des messages difficiles », a ajouté Naftali.
« Nous devons nous assurer qu’Israël est mis sous pression pour parvenir à un accord afin de cesser cette guerre et de ramener les otages à la maison… si le retour des otages est la priorité, alors nous devons mettre un terme à cette guerre », ajoute-t-elle.
Un journaliste a ensuite demandé aux dirigeants du Sénat et à d’autres parents d’otages présents à la conférence de presse s’ils partageaient l’avis de Naftali sur Netanyahu.
Ruby Chen, dont le fils Itay, âgé de 19 ans, est otage à Gaza, a répondu que toutes les familles d’otages tenaient Netanyahu pour responsable parce que leurs proches avaient été enlevés sous son mandat. Il a ensuite demandé au Premier ministre d’autoriser le cabinet à discuter du « jour d’après » à Gaza, affirmant qu’une telle planification « fait partie intégrante … des conclusions … pour les familles ».
Le sénateur Ben Cardin, président démocrate de la commission des Affaires étrangères, a préféré éviter toute critique directe à l’égard de Netanyahu, suggérant qu’il se concentrait sur le maintien des contacts avec les dirigeants israéliens afin d’aider à la libération des otages.
Mais lui et plusieurs autres législateurs présents à la conférence de presse n’ont pas hésité à faire pression publiquement sur le Qatar, estimant que Doha devrait exploiter le fait qu’il héberge les dirigeants du Hamas pour faire pression sur eux afin qu’ils libèrent les otages.
Le chef de la majorité au Sénat, Chuck Schumer, a également pris la parole lors de la conférence de presse. Il a déclaré avoir parlé avec les familles « d’une nouvelle stratégie que nous pouvons mettre en œuvre [pour obtenir la libération des otages] et je promets d’essayer de le faire ».
Il n’a pas précisé en quoi consistait cette stratégie, mais il a indiqué que des progrès avaient été réalisés et qu’il gardait espoir.