Israël en guerre - Jour 466

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La texte obligeant la Knesset à discuter du renvoi de Baharav-Miara adopté 51-0

Les députés de l'opposition décrient le vote de cette motion présentée par Avichay Boaron du Likud, qu'ils qualifient d'attaque contre la procureure générale et quittent le plénum

Le député Likud Avihaï Boaron s'adressant à l'assemblée plénière de la Knesset, le 11 décembre 2024. (Crédit : Noam Moskowitz, Bureau du porte-parole de la Knesset)
Le député Likud Avihaï Boaron s'adressant à l'assemblée plénière de la Knesset, le 11 décembre 2024. (Crédit : Noam Moskowitz, Bureau du porte-parole de la Knesset)

Une résolution, présentée par le député Avihaï Boaron (Likud) et qui vise à obliger la Knesset à tenir une audience spéciale en séance plénière pour débattre du renvoi de la procureure générale Gali Baharav-Miara a été adoptée ce mercredi par 51 voix contre 0 – après que les parlementaires de l’opposition ont quitté l’hémicycle, en scandant « honte ! ».

L’adoption de cette proposition – qui sera inscrite à l’ordre du jour – consacrée à une discussion sur « la conduite de la procureure générale sur les dommages essuyés par le peuple » survient une semaine seulement après que la mesure a été rejetée par une seule voix, ce qui avait incité les responsables de la coalition à supposer que la prise de mesures dans l’objectif du renvoi de Baharav-Miara bénéficierait d’un soutien moins important que prévu.

« La proposition concerne une question très sensible à l’ordre du jour de la société israélienne : la gouvernance du pouvoir exécutif et sa capacité à mettre en œuvre sa politique », a expliqué Boaron, qui a estimé que le problème se résumait à « la question de savoir si le peuple gouverne le pays et si la Knesset est dirigée par les représentants élus du peuple ».

« Il revient à chacun des membres de cette salle de protéger la démocratie israélienne de toutes ses forces », a-t-il dit, accusant les députés de l’opposition d’hypocrisie alors qu’ils exprimaient leurs objections et leur désaccord.

Le ministre de la Justice Yariv Levin s’exprimant lors d’une session du plénum de la Knesset, le 13 novembre 2024. (Crédit : Chaïm Goldbergl/Flash90)

Le ministre de la Justice, Yariv Levin, a également dénoncé la colère de l’opposition, déclarant que « ce n’est pas comme ça que nous travaillons ».

S’opposant à la mesure, le député Gilad Kariv (Avoda) a crié à Boaron que les échecs en matière de sécurité de l’année dernière étaient imputables au gouvernement et non à la procureure générale.

Le chef du parti HaMahane HaMamlahti, Benny Gantz, a quant à lui affirmé que Baharav-Miara « vous empêche de défendre [le projet de loi] d’évasion en temps de guerre, et c’est de cela qu’il s’agit dans ce débat « .

Après le vote, la députée Orit Farkash HaCohen (HaMahane HaMamlahti) a accusé Boaron d’être un « idiot utile », tandis que la députée Karine Elharrar (Yesh Atid) a évoqué « un triste jour pour la démocratie israélienne ».

Un panneau d’affichage sponsorisé par Otzma Yehudit attaque la procureure générale Gali Baharav-Miara, l’accusant être « une couturière juridique du gouvernement », laissant entendre qu’elle crée des cas sur mesure pour évincer des politiciens de haut rang, à Tel Aviv, le 5 décembre 2024. (Crédit : Otzma Yehudit)

Le ministre de l’Économie, Nir Barkat – dont l’absence lors du vote de la semaine dernière avait été largement remarquée dans la presse israélienne – a écrit sur le réseau social X qu’il soutenait « une discussion de fond et de principe sur la séparation du rôle du procureur général » en deux postes distincts : une fonction de conseiller juridique du gouvernement et une fonction de procureur en chef.

« Il s’agit d’un problème structurel qui nécessite un changement. Je travaillerai avec mes camarades de la coalition pour promouvoir cette initiative, et je le ferai d’une manière qui offrira une solution pour les générations à venir », a-t-il écrit.

« Le débat à la Knesset est important, mais nous ne devons pas nous arrêter là. La prochaine étape consistera à soumettre le renvoi de la couturière juridique au gouvernement pour qu’il soit discuté lors d’une réunion du cabinet », a déclaré le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, en utilisant une expression qui laisse entendre que la procureure générale est en train de fabriquer des accusations juridiques contre lui et le Premier ministre Benjamin Netanyahu.

« Ces décisions doivent être prises au sein du gouvernement israélien. »

Un nombre croissant de députés et de ministres de la coalition ont demandé le limogeage de Baharav-Miara, frustrés par son refus de défendre diverses mesures controversées et sans précédent que le gouvernement cherche à mettre en œuvre, mais qui, selon elle, seraient contraires à la loi.

Si Netanyahu renvoyait Baharav-Mirara, cela pourrait constituer une violation de l’accord de conflit d’intérêts du Premier ministre, qui exige qu’il se tienne à l’écart des décisions sur les questions judiciaires qui pourraient influencer son procès criminel pour fraude, corruption et abus de confiance.

Après l’échec de la motion la première fois qu’elle a été soulevée mercredi dernier, une source de la coalition et un habitué de la Knesset qui a parlé sous le couvert de l’anonymat ont déclaré au Times of Israel que, malgré une rhétorique de plus en plus belliqueuse, « la majorité des ministres et des députés [de la coalition] sont opposés au remplacement » de Baharav-Miara.

Le vote de la semaine dernière est intervenu à la suite des efforts déployés par le ministre des Communications, Shlomo Karhi, pour forcer le cabinet à se pencher sur la question.

Michal Assulin, rédactrice en chef de la chaîne publique Kann, discutant avec Shlomo Karhi, ministre des Communications, lors d’une conférence d’urgence sur la liberté d’expression, à la Knesset, le 4 décembre 2024. (Crédit : Yonatan Sindel/Flash90)

Karhi avait révélé une liste de treize ministres qui avaient signé une lettre demandant le renvoi de Baharav-Miara : Karhi, Miki Zohar, May Golan, Idit Silman, Amichaï Chikli, David Amsalem, Haïm Katz, Yitzhak Wasserlauf, Amichay Eliyahu, Orit Strouk, Yitzhak Goldknopf, Meïr Porush et Itamar Ben Gvir.

Le ministre de l’Agriculture Avi Dichter, qui n’a pas signé la lettre, a écrit plus tard sur Facebook qu’il était « tout à fait favorable à la tenue d’un débat gouvernemental sur la conduite de la procureure générale » qui « empêche trop souvent le fonctionnement efficace du gouvernement ».

Tout comme les députés du plénum le jour suivant, le soutien de Karhi n’a pas suffi à forcer la tenue d’un débat sur la question au sein du cabinet.

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