Israël en guerre - Jour 526

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L’accord Émirats-Israël pourrait rapprocher entrepreneurs israéliens et iraniens

Les Émirats et l'Iran, séparés par 70 km et le détroit d'Ormuz, maintiennent des liens diplomatiques et protègent leurs échanges qui génèrent des milliards de dollars pour chacun

Le centre des affaires Abu Dhabi Global Market, à Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, le 31 décembre 2019. (Crédit : AP Photo/Jon Gambrell)
Le centre des affaires Abu Dhabi Global Market, à Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, le 31 décembre 2019. (Crédit : AP Photo/Jon Gambrell)

L’accord de normalisation des relations entre Israël et les Émirats arabes unis pourrait permettre à des entreprises de l’État hébreu d’étendre leurs activités aux portes de l’Iran, son ennemi juré, mais ne devrait pas perturber les liens économiques entre Abou Dhabi et Téhéran.

L’accord pourrait aussi ouvrir la voie à des accords économiques directs entre des Israéliens et des entrepreneurs iraniens basés aux Émirats, selon des experts.

Mais cela prendra « du temps » avant que des Iraniens aux Émirats se retrouvent face à face avec des Israéliens, estime Cinzia Bianco, chercheuse au Conseil européen pour les relations internationales.

« Les Iraniens aux Émirats sont en général les entrepreneurs les plus pragmatiques, qui refusent d’être mêlés à la politique. Certains d’entre eux voient cet accord comme une opportunité, non un problème », poursuit la chercheuse.

Avec cet accord, les Émirats sont le premier État du Golfe à établir des relations avec Israël, dans une période de tensions croissantes avec l’Iran, accusé par ses voisins d’alimenter l’instabilité régionale.

Abou Dhabi et Téhéran se disputent la souveraineté sur trois îles dans le Golfe depuis 1971 et les Émirats ont réduit leurs relations avec la République islamique en 2016, sur fond de rivalité entre son allié, l’Arabie saoudite, et l’Iran.

Malgré ces tensions, les Émirats et l’Iran, séparés par 70 km et le détroit d’Ormuz, ont maintenu des liens diplomatiques et protégé leurs échanges économiques générant des milliards de dollars pour chacun.

« Téhéran n’est pas en position de se passer de liens économiques avec n’importe quel pays, et surtout pas les Émirats » voisins, affirme Ellen R. Wald, chargée de recherche à l’Atlantic Council Global Energy Center.

Offshore

Deux jours après l’annonce par le président américain Donald Trump de l’accord de normalisation, le président iranien Hassan Rouhani a mis en garde les Émirats qui ont « ouvert la voie à Israël dans la région ».

Abou Dhabi a convoqué l’ambassadeur iranien pour protester contre ces « menaces », tout en soulignant le lendemain que l’accord « n’était pas dirigé contre l’Iran ».

Mais les tensions sont toujours importantes dans le détroit d’Ormuz, corridor vital connectant les riches pays pétrolier du Moyen-Orient avec les marchés asiatique, européen, ou encore nord-américain.

D’après l’Agence d’information sur l’énergie (EIA), 35 % du transport pétrolier maritime passe par le détroit d’Ormuz.

L’Iran a saisi la semaine dernière un bateau émirati et arrêté son équipage après la mort de deux pêcheurs iraniens dans un incident maritime dans le Golfe.

Mais le ministère iranien des Affaires étrangères a affirmé qu’Abou Dhabi avait promis « une compensation pour tout dommage causé ».

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, prononce un discours à l’ouverture de la session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, le 2 mars 2015, au siège des Nations Unies à Genève. (AFP/FABRICE COFFRINI)

Le commerce entre les Émirats et l’Iran représente des milliards de dollars, Dubaï servant historiquement de centre offshore pour les entreprises iraniennes.

Les échanges entre les deux producteurs de pétrole ont représenté 8,3 milliards de dollars (environ 7 milliards d’euros) en 2019, contre 15,2 milliards de dollars en 2018, avant que les sanctions américaines n’atteignent leur plus haut en mai 2019.

Les entrepreneurs iraniens se plaignent que les sanctions américaines entraînent des suspensions ou des interdictions de services bancaires mais elles ne les empêchent pas en réalité de faire du commerce.

Téléphones portables, voitures, viande surgelée, vêtements et autres biens circulent quasiment en permanence entre les ports des Émirats et de l’Iran.

Origines iraniennes

Plus de 8 000 entreprises et 6 000 commerçants iraniens sont présents aux Émirats, rendant très probable une rencontre avec de futurs marchands et investisseurs israéliens.

« Les Iraniens aux Émirats ne sont pas en position de se plaindre de la relation israélo-émiratie », estime Mme Wald, rappelant qu’avant la révolution de 1979 ayant renversé le chah, « l’Iran et Israël entretenaient une relation de coopération ».

Les Émirats abritent par ailleurs une importante communauté iranienne qui possède des centaines de propriétés et qui a investi massivement dans les infrastructures depuis la création du pays en 1971.

D’après des médias émiratis, des dizaines de milliers d’Iraniens vivent aux Émirats tandis que les responsables iraniens estiment leur nombre à près d’un demi-million. Quelque 350 000 Iraniens visitent le pays chaque année.

Beaucoup de familles émiraties de renom sont originaires d’Iran, occupant parfois des postes haut placés.

Des Iraniens, comme Fariba, directrice de relations publiques, ne se sentent pas concernés par l’accord de normalisation.

« Je suis une mère divorcée et j’ai besoin de travailler pour élever mon fils. C’est tout ce qui m’importe », explique l’Iranienne de 45 ans à l’AFP.

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