Israël en guerre - Jour 648

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L’accord entre Israël et le Hamas est signé, les derniers obstacles résolus par les mediateurs

Le cabinet devrait approuver l'accord samedi, ce qui retarde le retour des premiers otages et qui a entraîné des critiques de la part des familles ; la coalition de Netanyahu menacée

Des gens passent devant une installation représentant une horloge comptant le temps écoulé depuis le pogrom du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas à l'extérieur du Musée d'art de Tel-Aviv, désormais informellement appelée « Place des otages », à Tel-Aviv, le 16 janvier 2025. (Crédit : Jack Guez/AFP)
Des gens passent devant une installation représentant une horloge comptant le temps écoulé depuis le pogrom du 7 octobre 2023 perpétré par le Hamas à l'extérieur du Musée d'art de Tel-Aviv, désormais informellement appelée « Place des otages », à Tel-Aviv, le 16 janvier 2025. (Crédit : Jack Guez/AFP)

Les équipes de négociation d’Israël et du groupe terroriste palestinien du Hamas ont signé un accord à Doha, vendredi matin, donnant ainsi le coup d’envoi à la libération des otages de Gaza ainsi qu’à un cessez-le-feu, après avoir surmonté les derniers obstacles qui bloquaient sa finalisation.

Confirmant la conclusion de cet accord, le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahu a indiqué que le cabinet de sécurité se réunirait vendredi pour voter sur l’accord, avant une session du conseil des ministres prévue samedi soir. Ce calendrier pourrait repousser la libération du premier groupe d’otages de dimanche à lundi, afin de permettre à toute personne opposée à l’accord de déposer un recours auprès de la Haute Cour de justice.

Selon Israël 98 otages sont actuellement détenus à Gaza, dont les dépouilles d’au moins 36 personnes dont la mort a été confirmée par les Tsahal. Dans le cadre de la première phase de l’accord, le Hamas libérera, sur une période de 42 jours, 33 otages dits « humanitaires », soit des enfants, des femmes, des soldates, des personnes âgées et des malades. Israël estime que la majorité des 33 otages sont en vie, mais pas tous. Jérusalem n’a pas encore reçu de confirmation sur le statut individuel de chaque otage.

La deuxième phase, qui inclut la libération de tous les otages restants en échange d’un cessez-le-feu permanent, sera négociée progressivement en fonction de l’avancée de la première phase.

Les États-Unis et le Qatar, médiateurs des négociations, ont annoncé mercredi qu’un accord avait été conclu pour mettre fin à la guerre qui dure depuis quinze mois à Gaza, déclenchée par le pogrom perpétré par le Hamas le 7 octobre 2023. Benjamin Netanyahu s’était cependant abstenu de tout commentaire public, affirmant qu’il s’exprimerait uniquement une fois les termes de l’accord finalisés.

Jérusalem devait initialement approuver l’accord jeudi matin, mais les réunions du cabinet ont été retardées. Le bureau de Netanyahu a fait valoir que des détails restaient à régler au Qatar et que le Hamas avait compliqué les négociations à la dernière minute.

Si ces obstacles de dernière minute ont bien été reconnu par certains responsables américains, un responsable israélien a confié au Times of Israel que l’une des principales raisons du report du vote était la volonté du Premier ministre de préserver l’unité de sa coalition. Ce responsable, qui ne fait pas partie du cabinet de Netanyahu, a reconnu que certains détails de l’accord étaient encore en cours de finalisation, mais il a souligné que les désaccords étaient relativement mineurs et que le retard était principalement dû à des considérations de « politique de coalition ».

Menaces et retards

Le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, allié d’extrême droite de Netanyahu au sein de la coalition, a menacé jeudi de quitter le gouvernement si l’accord était approuvé ; le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, envisagerait de faire de même.

Le ministre des Finances Bezalel Smotrich (à gauche) et le Premier ministre Benjamin Netanyahu, à la Knesset, à Jérusalem, le 31 décembre 2024. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Un porte-parole de Benjamin Netanyahu a justifié le report de la mise en œuvre de l’accord de dimanche à lundi, en soulignant que les opposants devaient disposer d’au moins 24 heures pour saisir la Haute Cour de justice, bien que l’intervention de cette dernière soit hautement improbable. Il a également précisé que commencer à appliquer l’accord dès dimanche ne laisserait pas suffisamment de temps aux personnes observant le Shabbat pour déposer un éventuel recours.

Les détracteurs de cette décision ont rappelé le principe religieux selon lequel la violation du Shabbat est autorisée pour sauver des vies

La tenue de la réunion plénière du cabinet samedi soir signifie que la période de grâce de 24 heures pour les recours ne commencera qu’à partir de dimanche après-midi, retardant ainsi l’entrée en vigueur de l’accord à lundi, soit un jour plus tard que prévu. Ce report implique que les trois premiers otages, initialement attendus pour une libération dimanche, risquent de devoir patienter un jour de plus.

Selon la chaîne N12, des sources judiciaires ont affirmé que la période officielle de 24 heures pour les recours pouvait être raccourcie, comme cela s’était produit avant la trêve de novembre 2023. Elles ont également insisté sur le fait que la date initiale de début de l’accord, fixée à dimanche, n’aurait pas dû être modifiée.

La chaîne a par ailleurs rapporté que l’administration du président américain Joe Biden était « stupéfaite » par cette décision et a mis en garde contre les complications potentielles qu’un jour de retard pourrait engendrer dans la mise en œuvre de l’accord.

Un haut responsable de l’administration Biden a toutefois tempéré ces inquiétudes, minimisant l’impact des délais.

« Nous considérons que l’accord sur les otages a été conclu et accepté, et nous attendons simplement les procédures d’approbation officielles d’Israël, qui débuteront demain [vendredi] », a déclaré ce responsable au Times of Israel.

Une source bien informée a indiqué que l’administration Biden souhaitait que l’accord soit approuvé dans les plus brefs délais, estimant que Netanyahu disposait des voix nécessaires pour obtenir l’aval du cabinet de sécurité et du gouvernement dans son ensemble au cours du week-end.

L’opposition potentielle des alliés d’extrême droite de Netanyahu ne devrait pas influer sur le résultat des votes.

Des manifestants rassemblés pour exhorter le gouvernement à approuver un accord de libération d’otages et de cessez-le-feu avec le Hamas, à la porte Begin des quartiers généraux de l’armée de la Kirya, à Tel Aviv, le 16 janvier 2025. (Crédit : Yael Gadot/Mouvement pour la démocratie)

Le Forum des familles d’otages et de disparus a également appelé à une adoption rapide de l’accord après le report du vote du cabinet.

« Pour les 98 otages, chaque nuit supplémentaire est une nouvelle nuit d’un terrible cauchemar. Ne retardez pas leur retour, même d’une seule nuit », a déclaré le forum dans un communiqué. « Nous appelons les décideurs à mettre de côté les autres considérations et à les ramener d’urgence. »

Un panneau d’affichage électronique diffuse une image du président élu américain Donald Trump et fait référence à sa menace de déchaîner l’enfer si les otages détenus à Gaza ne sont pas libérés avant son investiture à la fin du mois, à Tel Aviv, le 8 janvier 2025. (Oded Balilty/AP)

Le père de Liri Albag, une tatzpitanit (soldate d’observation) de Tsahal enlevée le 7 octobre, a écrit une lettre à Netanyahu et aux ministres du gouvernement dans laquelle il les avertit que « tout retard supplémentaire dans l’approbation de l’accord signifie un autre jour inutile de captivité et de calvaire pour nos jeunes filles.  »

Enfin, N12 a rapporté que Netanyahu et le ministre des Finances Bezalel Smotrich se sont rencontrés pour la sixième fois en deux jours jeudi soir, le Premier ministre tentant de convaincre le parti HaTzionout HaDatit de Smotrich de ne pas quitter la coalition en raison de leurs divergences au sujet de l’accord.

La chaîne, qui n’a pas cité ses sources, indique que le gouvernement envisagerait d’adopter une décision distincte pour apaiser Smotrich, précisant que la guerre contre le Hamas ne se terminera pas tant que les capacités militaires et administratives du groupe terroriste ne seront pas totalement détruites. Cette décision redéfinirait également l’objectif de guerre, ajoutant l’éradication du terrorisme en Cisjordanie.

« Il faut les sortir de là »

L’accord est censé entrer en vigueur dimanche à 12 h 15, mais avec le calendrier retardé, les premières libérations d’otages pourraient intervenir lundi, jour de l’investiture de Donald Trump à la présidence américaine. Jeudi, Trump a insisté sur l’importance d’une finalisation rapide de l’accord, tout en soulignant son rôle clé dans les négociations.

« Si nous n’avions pas été impliqués dans cet accord, il n’aurait jamais vu le jour », a-t-il déclaré lors d’un entretien avec Dan Bongino. « Nous avons changé la donne, et nous l’avons changé rapidement, et franchement, il vaudrait mieux que ce soit fait avant que je ne prête serment… Nous avons serré des mains et nous avons signé certains documents, mais il vaudrait mieux que ce soit fait. »

Trump a également comparé la situation à la crise des otages iraniens de 1979, qui avait été résolue immédiatement après l’entrée en fonction de Ronald Reagan, succédant à Jimmy Carter.

« Pendant trois ans, ces otages ont vécu un enfer », a-t-il déclaré à propos des otages actuels, en captivité depuis 15 mois. « Nous devons les faire sortir de là, et une fois que ce sera fait, ce sera formidable. »

Selon une copie de l’accord qui a fait l’objet d’une fuite, plus de 1 700 prisonniers palestiniens sécuritaires doivent être libérés en échange de 33 otages israéliens dans la première phase de l’accord : 700 terroristes, dont 250 à 300 purgent des peines de prison à vie ; 1 000 habitants de Gaza capturés depuis le 8 octobre lors des combats dans la bande de Gaza ; et 47 prisonniers libérés dans le cadre de l’accord Shalit de 2011 et réarrêtés par la suite.

Une délégation de hauts responsables israéliens devait se rendre vendredi au Caire, en Égypte, pour coordonner les aspects relatifs au cessez-le-feu et à l’accord sur les otages, selon les médias israéliens.

Le site d’information Walla et la radio de l’armée ont rapporté que la délégation comprendra des hauts responsables du Shin Bet, le chef de la direction stratégique de Tsahal, le général de division Eliezer Toledano, et le général de division Ghassan Alian, chef du COGAT, l’organe du ministère de la Défense chargé de la coordination avec les Palestiniens.

Les réunions porteront sur la coordination du processus de libération des otages le premier jour de la trêve, selon les informations. Lors de l’accord précédent, les otages avaient été libérés par le passage de Rafah via l’Égypte, avant leur retour en Israël.

Selon le même article, la délégation abordera également la réouverture du point de passage de Rafah pour permettre aux Palestiniens de quitter Gaza, l’entrée de l’aide humanitaire dans la bande de Gaza, ainsi que le retrait des forces israéliennes du corridor de Philadelphi, à la frontière entre Gaza et l’Égypte.

La guerre a commencé lorsque des terroristes dirigés par le Hamas ont déferlé sur le sud d’Israël, assassinant plus de 1 200 personnes et enlevant 251 otages au cours d’un véritable pogrom le 7 octobre 2023. Au cours d’une première trêve temporaire fin novembre 2023, 105 otages ont été libérés, quatre autres avaient été libérées plus tôt et huit ont été secourus vivants par les troupes de Gaza.

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