L’actrice principale et scénariste de « 7 Blessings » raconte les coulisses d’un film primé
Reymonde Amsellem a parlé aux lecteurs du Times of Israël de la réalisation d'un drame familial avec des membres de sa famille marocaine
Mercredi soir, le Times of Israël a accueilli la star et co-scénariste de « 7 Blessings », Reymonde Amsallem, pour une projection à guichets fermés du film récompensé, sous-titré en anglais, à la Cinémathèque de Jérusalem.
« 7 Blessings » a dominé les Ophir Awards d’Israël en septembre 2023, en repartant avec 10 récompenses sur les 12 nominations, pour cette histoire émouvante et dramatique d’une famille maroco-israélienne prise dans les « sept bénédictions », ces repas rituels organisés pendant une semaine après un mariage.
Le cœur de ce film, tour à tour drôle et intimiste, est la pratique – unique aux familles de la communauté marocaine – de donner des enfants à des couples incapable d’en avoir.
Ce film est l’œuvre d’Amsallem et de sa cousine germaine, Elinor Sela, qui avaient toutes deux déjà effleuré le sujet de la « maternité de substitution » marocaine, comme en parle Amsallem, en faisant des recherches sur l’histoire de leur famille.
Ce film est une affaire de famille à plus d’un titre, a confié Amsallem lors de la projection, puisque ce sont des membres de sa famille qui interprètent des rôles clés, que leurs mères et tantes leur ont prêté des caftans marocains pour le film et ont même cuisiné des plats traditionnels pour les scènes à table.
Amsallem a longuement évoqué le secret qui entoure la tradition marocaine de maternité de substitution, ainsi que les heures passées – elle, comme Sela – à en parler avec les membres de la famille pour savoir comment cela les affectait.
« Pour nous, c’est une lettre d’amour à la génération de nos grands-parents et à la culture, cette culture marocaine qui n’existera plus dans quelques années », a déclaré Amsallem, à mesure que les jeunes générations s’éloignent de ces racines et s’imprègnent toujours plus de la culture locale en général. « Mes enfants, ils sont [juste] israéliens », a-t-elle dit.
Elle a également évoqué le palmarès aux Ophir, en septembre dernier, le sentiment d’exaltation qu’elle a ressenti et qui s’est fracassé lors des attaques brutales du Hamas du 7 octobre, qui ont par ailleurs sabordé la plupart des projections du film partout dans le monde.
Amsellem a remporté son troisième Ophir et tout premier Ophir de la meilleure actrice pour son rôle dans « 7 Blessings ».
Le film a remporté le prix du meilleur film, de la meilleure réalisation, du meilleur scénario, de la meilleure actrice et du meilleur second rôle féminin, ainsi que du meilleur maquillage, du meilleur casting et de la meilleure musique. Candidat officiel d’Israël aux Oscars dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère, il ne fait malheureusement pas partie des cinq finalistes.
Lors des projections, les Israéliens ont souvent eu une réaction viscérale, faisant état, devant Amsallem et Sela, d’expériences similaires au sein de leur famille.
« Il y a quelque chose, dans ce film, qui touche le cœur des gens », a conclu Amsallem. « Beaucoup d’hommes sont venus nous voir pour nous dire qu’ils ne pleuraient pas devant des films, mais qu’ils avaient pleuré devant celui-là. »