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L’ADL critique le décret sur la liberté religieuse, l’Union orthodoxe s’en félicite

Le groupe juif de défense des droits civils affirme que la mesure est troublante. Pour sa part, l'Union orthodoxe salue le président pour son maintien de la liberté religieuse pour tous les Américains

Le président américain Donald Trump signant son premier décret exécutif dans le Bureau ovale, le 23 janvier 2017. (Crédit : Ron Sachs/Pool/Getty Images)
Le président américain Donald Trump signant son premier décret exécutif dans le Bureau ovale, le 23 janvier 2017. (Crédit : Ron Sachs/Pool/Getty Images)

L’ADL (Anti-Defamation League) a critiqué jeudi le dernier décret présidentiel de Donald Trump portant sur la liberté religieuse qui affaiblirait l’application d’une réglementation de l’administration fiscale interdisant aux églises et aux groupes exemptés d’impôts d’appuyer la candidature d’un politique.

L’ADL a expliqué être troublée par ce décret et inquiète que « les organisations religieuses puissent croire que ce décret leur donne la possibilité de s’engager dans davantage d’activités politiques, même s’il ne change pas en fait la loi de façon à l’autoriser. »

« Si les églises et autres institutions religieuses lisent ce décret comme une invitation à se lancer dans la politique, elles ont tort », a précisé le directeur de l’ADL, Jonathan A. Greenblatt.

« Ce que le décret présidentiel va entraîner, malheureusement, c’est la politisation dans les églises. Et en tant qu’organisation engagée à garantir la liberté religieuse pour tout un chacun, nous savons que la séparation de l’église et de l’état a été créée pour protéger cela. Ce décret affaiblit les fondations du mur et pourrait gravement endommager l’intégrité et l’indépendance des lieux de culte. »

Jonathan Greenblatt, président de l'ADL. (Crédit : autorisation)
Jonathan Greenblatt, président de l’ADL. (Crédit : autorisation)

Le décret, a estimé l’ADL dans un communiqué,  » va encourager l’enchevêtrement de la religion avec la politique, les dons de campagne et les intérêts particuliers » et « probablement favoriser la manipulation clivante des organisations religieuses par les donateurs de campagne qui ne sont pas soumis aux lois coutumières régissant les finances de campagne. »

Pour sa part, l’Union des Congrégations juives orthodoxes (UO) a salué Trump pour l’adoption de ce décret, affirmant qu’il garantit un « traitement juste et équitable aux yeux de la loi des individus et des institutions religieuses » qui gèrent les questions morales ou politiques depuis un point de vue religieux.

« En tant que communauté de foi minoritaire en Amérique, la communauté juive orthodoxe dépend de protections juridiques robustes dans l’exercice de la religion. Lorsque ces protections légales sont amoindries – comme cela a été le cas sous la précédente administration – notre liberté communautaire est réduite », a commenté Nathan Diament, administrateur des politiques publiques de l’Union orthodoxe.

« Nous sommes reconnaissants envers le président Trump qui a établi clairement que son administration va promouvoir et protéger la liberté religieuse des Américains de toutes les confessions partout où c’est possible. Nous attendons avec impatience de travailler avec la Maison Blanche, le département de la Justice et d’autres pour mettre en œuvre les principes mentionnés dans le décret présidentiel d’aujourd’hui », a-t-il ajouté.

« Cette menace financière contre les communautés confessionnelles est terminée », a expliqué Trump. « Personne ne devrait censurer des sermons ou cibler des pasteurs ».

Le décret vise à contourner une disposition fiscale nommée l’amendement Johnson, du nom de l’ancien président des Etats-Unis Lyndon Johnson (1963-1969), et à « protéger et promouvoir vigoureusement la liberté religieuse ».

Cet amendement, qui date de 1954, permet d’exempter d’impôts les associations à but non lucratif, dont les églises, à condition qu’elles ne participent pas à des campagnes politiques.

Cette annonce interviendra le premier jeudi de mai, qui correspond aux Etats-Unis à la journée nationale de la prière instituée en 1952 sous le président Harry Truman (1945-1953).

Ce changement doit aussi permettre à des propriétaires d’entreprises d’agir plus facilement en conformité avec leurs croyances religieuses, comme par exemple refuser de financer la prise en charge de la contraception de leurs employés.

Le président américain Barack Obama pendant son dernier discours présidentiel, à Chicago, le 10 janvier 2017. (Crédit : Ronit Bezalel/Times of Israël)
Le président américain Barack Obama pendant son dernier discours présidentiel, à Chicago, le 10 janvier 2017. (Crédit : Ronit Bezalel/Times of Israël)

L’administration de l’ancien président Barack Obama (2009-2017) avait prévu, dans sa loi sur l’assurance maladie, que toutes les entreprises commerciales prennent en charge des moyens de contraception.

Mais en 2014, la Cour suprême des Etats-Unis avait jugé que la liberté de religion s’appliquait aussi aux entreprises.

La Haute Cour avait alors donné raison à la chaîne familiale de matériel pour arts créatifs Hobby Lobby et à sa librairie religieuse Mardel, ainsi qu’à une petite entreprise de fabrication de placards, Conestoga, qui refusaient, au nom de leurs convictions religieuses, de se conformer à la loi Obama sur l’assurance santé en ce qui concerne quatre moyens de contraception : deux pilules du lendemain et deux types de stérilet, que ces compagnies assimilent à un avortement.

Des militants LGBT (lesbiennes, gays, bi et trans) craignent pour leur part que l’administration Trump s’en prennent aux droits des minorités sexuelles.

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