L’administration Trump accuse Columbia de violer la loi sur les droits civils
Washington reproche à l’université de ne pas avoir protégé ses étudiants juifs après le 7 octobre, évoquant une indifférence délibérée face au harcèlement

Le Bureau des droits civils du ministère américain de la Santé et des Services sociaux (HHS) accuse l’université Columbia de New York d’avoir enfreint la loi fédérale sur les droits civils dans son traitement des étudiants juifs à la suite du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas du 7 octobre 2023 qui a déclenché la guerre en cours à Gaza.
Selon les résultats de l’enquête du HHS, Columbia aurait violé le titre VI de la loi de 1964 sur les droits civils « en faisant preuve d’une indifférence délibérée face au harcèlement subi par des étudiants juifs de la part d’autres étudiants, du 7 octobre 2023 jusqu’à aujourd’hui ».
Au cours des 19 derniers mois, selon le HHS, l’université « a continuellement manqué à son devoir de protéger les étudiants juifs ».
À titre d’exemple, le HHS indique que l’université ne disposait d’aucun mécanisme efficace pour signaler et traiter les actes antisémites jusqu’à l’été 2024, et qu’elle n’a pas respecté ses propres règles en matière de mauvaise conduite des étudiants en ce qui concerne le harcèlement des étudiants juifs.
Il ajoute que l’université n’aurait par ailleurs pris aucune mesure contre plusieurs actes de vandalisme, notamment « la répétition de croix gammées et d’autres symboles de haine universellement reconnus ».
« Les conclusions documentent de manière rigoureuse l’environnement hostile auquel ont été confrontés les étudiants juifs de Columbia pendant plus de 19 mois, compromettant leur éducation, leur sécurité et leur bien-être », a déclaré Anthony Archeval, directeur par intérim du Bureau des droits civils du HHS.
« Nous encourageons l’université Columbia à coopérer avec nous afin de parvenir à un accord incluant des changements significatifs, capables de garantir une réelle protection des étudiants juifs », a-t-il ajouté.
Un porte-parole de Columbia a réagi en affirmant que l’université était « profondément engagée dans la lutte contre l’antisémitisme et contre toutes les formes de harcèlement et de discrimination ».
« Nous prenons ces questions très au sérieux et nous travaillerons avec le ministère de la Santé et des Services sociaux et le ministère de l’Éducation pour y remédier », a ajouté le porte-parole.
En mars, l’administration Trump avait annoncé la suspension de 400 millions de dollars de subventions et de contrats avec Columbia en raison de l’antisémitisme au sein de l’université.
L’établissement universitaire a depuis accepté une série de réformes exigées par l’administration comme condition préalable à la reprise du financement fédéral.