L’ADN de Sinwar retrouvé par Tsahal près du tunnel où les six otages ont été exécutés
L'armée a récemment découvert que le chef du Hamas était resté dans une salle souterraine proche du site où les Israéliens assassinés fin août ont été retrouvés

Il y a quelques semaines, l’armée israélienne avait identifié l’ADN du leader du groupe terroriste palestinien du Hamas, Yahya Sinwar, dans un tunnel de Rafah situé à quelques centaines de mètres du complexe où six otages israéliens avaient été assassinés fin août, a rapporté le Times of Israel jeudi.
Lors de la fouille du tunnel qui faisait partie du même complexe, les troupes de Tsahal et du Shin Bet ont découvert une pièce qui aurait pu être utilisée par des commandants de haut rang du Hamas.
L’armée et l’agence ont ensuite prélevé des échantillons d’ADN dans cette pièce souterraine et elles ont déterminé que certains appartenaient à Sinwar – sans pouvoir établir à quelle date il s’y était trouvé.
On a longtemps cru que Sinwar, le cerveau du pogrom du Hamas du 7 octobre 2023 qui avait été à l’origine de la guerre actuelle, s’était entouré d’otages, les utilisant comme boucliers humains, parmi les 251 personnes enlevées lors de l’assaut.
A l’annonce de sa mort, dans la journée de jeudi, les autorités israéliennes se sont empressées de préciser qu’aucun otage ne se trouvait à proximité de lui.
Un reportage de la chaîne N12, qui n’a pas cité ses sources, a révélé que Sinwar s’était caché par le passé à l’endroit où les six otages étaient détenus. La fusillade de mercredi, au cours de laquelle il a été éliminé ainsi que deux de ses gardes du corps, a eu lieu dans la même zone où les otages avaient été gardés en captivité et exécutés.

Il est probable que Sinwar ait ordonné l’exécution des six otages au moment où il a fui la zone, précise le reportage.
Les otages Hersh Goldberg-Polin, Eden Yerushalmi, Ori Danino, Alex Lobanov, Carmel Gat et Almog Sarusi auraient été tués par leurs ravisseurs, le 29 août. Leurs dépouilles ont été découvertes par les soldats de Tsahal moins de deux jours plus tard.
Le tunnel où leurs corps ont été retrouvés était un passage étroit de 120 mètres de long – pas assez haut pour s’y tenir debout en restant droit – qui reliait les parties d’un vaste réseau souterrain situé dans le quartier de Tel Sultan. Selon Tsahal, la brigade Rafah du Hamas le contrôlait.
Gil Dickmann, cousin de Carmel Gat, a appelé le gouvernement et les dirigeants du monde entier à saisir l’occasion de la mort de Sinwar pour négocier la libération immédiate des 101 otages encore détenus par le groupe.
« Nous ne savons pas s’il a appuyé sur la gâchette ou s’il a ordonné leur mort, mais cette nouvelle est bouleversante car elle montre à quel point nous étions proches de leur libération », a affirmé Dickmann lors d’une conférence de presse.

« Nous ne savons pas combien de temps ils ont été détenus ensemble, ni à quelle distance [de l’endroit où ils étaient détenus] se trouvait Sinwar, ni quelles conversations ils ont eues. Aujourd’hui, ils sont tous les six morts, tout comme Sinwar. Mais lorsqu’ils ont été assassinés, nous avons fait savoir que nous ne savions pas qui les avait tués et que nous n’étions pas animés par la vengeance, nous avons indiqué que tout ce qui nous importait était de ramener les 101 otages encore en captivité. »
Sinwar était largement considéré comme un obstacle majeur à un accord, et les dirigeants mondiaux ont exhorté le Premier ministre Benjamin Netanyahu à saisir l’occasion pour négocier la libération des otages restants.
97 des 251 otages enlevés par le Hamas le 7 octobre dernier se trouveraient toujours à Gaza, parmi lesquels les dépouilles d’au moins 34 d’entre eux, dont la mort a été confirmée par Tsahal.
Le Hamas a libéré 105 civils au cours d’une trêve d’une semaine à la fin du mois de novembre, et quatre otages ont été libérées avant cela. Huit otages ont été secourus vivants par Tsahal ; les corps de 37 otages ont également été retrouvés par les troupes, dont trois tués par erreur par l’armée alors qu’ils tentaient d’échapper à leurs ravisseurs.
Le Hamas détient également deux civils israéliens entrés dans la bande en 2014 et 2015, ainsi que les corps de deux soldats de Tsahal tués en 2014.
Emanuel Fabian a contribué à cet article.