L’Américain Stuart Eizenstat va reprendre son poste de conseiller sur la Shoah
Le diplomate chevronné reprendra le rôle qu'il a occupé sous les administrations Trump et Obama

Le Département d’Etat américain a choisi Stuart Eizenstat pour reprendre le rôle de conseiller spécial sur les questions relatives à la Shoah, a-t-il annoncé lundi.
M. Eizenstat, avocat et diplomate américain chevronné, a déjà occupé le même poste au sein des administrations Trump et Obama. Avant cela, il a été secrétaire adjoint au Trésor et ambassadeur auprès de l’Union européenne sous le président Bill Clinton, ainsi que conseiller du président Jimmy Carter.
« L’ambassadeur Eizenstat apporte avec lui une vaste expérience dans la résolution des revendications liées à la Shoah et des litiges connexes », a déclaré le département d’État lundi. Dans ses fonctions antérieures, « il a négocié des accords historiques avec les Suisses, les Allemands, les Autrichiens, les Français et d’autres pays, portant sur la restitution de biens, le versement d’indemnités aux esclaves et aux travailleurs forcés, la récupération d’objets d’art et de comptes bancaires pillés, et le paiement de polices d’assurance. »
Dans son rôle, « la tâche principale d’Eizenstat sera d’offrir des conseils politiques sur les questions contemporaines liées à la Shoah », a déclaré le Département d’Etat, travaillant en « étroite coordination » avec Ellen Germain, l’envoyée spéciale pour les questions liées à la Shoah, ainsi qu’avec d’autres organes gouvernementaux concernés.
Le nom d’Eizenstat avait déjà circulé parmi les candidats potentiels au poste d’envoyé spécial des Etats-Unis pour l’antisémitisme, un poste qui a finalement été attribué à l’éminente historienne de la Shoah Deborah Lipstadt.
Dans un blog du Times of Israel sur la journée de commémoration de la Shoah plus tôt cette année, Eizenstat a écrit qu’il n’a jamais discuté de la Shoah pendant son enfance.
« J’ai grandi à Atlanta, en Géorgie, dans un foyer imprégné de judaïsme, avec un père et deux oncles qui ont servi dans l’armée, mais la Shoah n’a jamais été discutée et je n’ai jamais rencontré de survivant », a-t-il écrit.
Il a écrit qu’il n’a pleinement compris la Shoah et l’incapacité des États-Unis à agir pour l’empêcher qu’après avoir déjà travaillé à Washington.

« Je me suis engagé, si j’en avais l’occasion au sein du gouvernement américain, à dissiper ce nuage de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale des États-Unis, dont les courageux soldats ont contribué à la victoire, mais dont le gouvernement a fait si peu pour sauver les Juifs », écrit Eizenstat.
« La nécessité de préserver la mémoire est ce qui m’a conduit à recommander au président Carter, en avril 1978, la création d’une commission présidentielle sur la Shoah présidée par Elie Wiesel, qui a ensuite proposé la création du musée commémoratif de la Shoah aux États-Unis. Depuis son ouverture en 1993, il y a eu 50 millions de visiteurs, dont environ 90 % de non-juifs. »
« Mais l’éducation sur ce qui s’est passé dans la Shoah ne suffit pas », a-t-il ajouté. « En ce Yom HaShoah (Journée de commémoration de la Shoah), nous devons nous engager à tirer les leçons de la Shoah dans nos propres actions au 21e siècle. »