L’armée ferme des écoles, des lignes ferroviaires et des routes près de Gaza
Le sud du pays se prépare à des tirs de roquettes, les abris aériens sont ouverts alors que le Jihad islamique promet de se venger après des frappes qui ont tué deux de ses membres
L’armée a indiqué lundi qu’elle fermerait les routes, les écoles et une ligne ferroviaire autour de la bande de Gaza après une nuit de frappes israéliennes ciblant le groupe terroriste du Jihad islamique à Gaza et des menaces de riposte.
Ces fermetures ont suivi une journée de violences intenses entre les deux parties avec notamment des dizaines de roquettes lancées vers le sud de l’Etat juif, et elles ont augmenté les craintes d’une escalade continue de ces combats.
La Treizième chaîne israélienne a indiqué que les efforts livrés à l’international pour mettre un terme à ces escalades ont échoué, ce qui laisse redouter de nouvelles violences.
La chaîne a cité des informations non-spécifiées qui ont été publiées dans les médias palestiniens.
L’armée a annoncé lundi matin qu’elle allait restreindre l’accès à plusieurs routes autour du secteur nord de la bande et fermer plusieurs sites touristiques de la zone ainsi que la plage Zikim, au nord de la frontière.
La compagnie ferroviaire israélienne a indiqué dans un communiqué que les trains ne circuleraient pas entre Ashkelon et Beer Sheva et que les gares de Sderot, de Netivot et d’Ofakim – où les trains passent parfois à seulement quelques centaines de mètres de la frontière avec Gaza – seraient fermées.
Les terroristes à Gaza ont, dans le passé, pris pour cible les trains et véhicules israéliens à l’aide de grenades de type RPG lors d’incidents qui se sont parfois avérés meurtriers.
Les militaires ont parfois averti les conducteurs de ne pas s’arrêter à proximité de Gaza par crainte de telles attaques.
Le commandement intérieur de Tsahal a par ailleurs ordonné la fermeture des écoles, lundi, dans les communautés les plus proches de l’enclave côtière. C’est notamment le cas à Ashkelon, Sderot, et Netivot.
Les importants rassemblements en plein air sont aussi interdits. Les résidents n’auront le droit d’aller au travail que s’ils se trouvent à proximité d’un abri anti-aérien.
Environ 65 000 élèves resteront en vacances forcées, a fait savoir le ministère de l’Education.
La ville d’Ashkelon a annoncé, dimanche, l’ouverture de tous les abris anti-aériens publics et le district de la police du sud a fait savoir qu’il déployait des officiers supplémentaires dans la zone, au cas où les tirs de roquettes continueraient.
L’armée israélienne a lancé une série de frappes de représailles sur des sites appartenant au Jihad islamique palestinien en Syrie et dans la bande de Gaza, dimanche soir, en réponse aux attaques à la roquette perpétrées par le groupe terroriste soutenu par l’Iran pendant toute la soirée, ont expliqué les militaires.
Le Jihad islamique a noté dans un communiqué que les frappes aériennes en Syrie avaient fait deux morts parmi ses rangs, Salim Salim, 24 ans et Ziad Mansour, 23 ans. Il n’a pas révélé leurs nationalités ni précisé les rôles qu’ils tenaient au sein du groupe. L’organisation a juré de venger la mort de ses deux militants.
« La nouvelle agression ne nous arrêtera pas dans notre résistance… et nous promettons à Dieu que la réponse à ce crime immonde viendra. Le sang des martyrs est coûteux et il ne coule pas en vain », a dit le Jihad islamique dans un communiqué, selon les médias en hébreu.
L’Etat juif ne reconnaît que rarement mener des frappes aériennes en Syrie, sinon pour celles qui sont perpétrées en représailles à des attaques émanant du territoire syrien.
Dimanche soir, environ 30 roquettes et obus de mortier ont été lancés vers le sud d’Israël depuis l’enclave côtière et approximativement la moitié ont été interceptés par le système de défense antimissile du Dôme de fer. Le reste a atterri dans des champs.
Des éclats d’obus ont entraîné de légers dégâts mais aucun blessé n’a été signalé.
Ces tirs de roquette ont eu lieu après des affrontements irréguliers survenus dans la journée de dimanche, à la frontière avec Gaza. Ces échauffourées ont fait un mort du côté palestinien. L’homme, qui installait une bombe artisanale le long de la frontière, a été tué par les tirs de l’armée israélienne. Les militaires se sont ensuite emparés de son corps à l’aide d’un bulldozer.
Ce retrait de la dépouille entrerait apparemment dans le cadre d’un plan ourdi par le ministre de la Défense Naftali Bennett qui a décidé de « stocker » les dépouilles des terroristes palestiniens pour les utiliser comme « atout de marchandage » dans les négociations visant la libération de deux ressortissants israéliens actuellement entre les mains du Hamas, ainsi que le rapatriement des dépouilles de deux soldats israéliens tombés au combat.
L’armée a déclaré que les frappes en Syrie et à Gaza sont venues répondre à la tentative d’attaque à la bombe, dans la matinée de dimanche, et aux tirs de roquette qui ont eu lieu toute la soirée.
Tsahal a expliqué que les avions-chasseurs avaient pris pour cible la principale base du groupe terroriste du Jihad islamique en Syrie qui, ont noté les militaires, servait à développer de nouvelles armes et à fabriquer « des dizaines de kilos de [perchlorate d’ammonium] », utilisé dans le carburant à destination des tirs de roquettes, chaque mois.
En plus des frappes aux abords de Damas, l’armée israélienne a bombardé plusieurs sites du Jihad islamique dans la bande de Gaza. Les soldats ont indiqué qu’un avion avait également visé un groupe de membres du Jihad islamique qui se préparait à lancer des roquettes depuis le nord de la bande de Gaza et « qu’une cible a été identifiée ».
De son côté, le ministère de la Santé dirigé par le Hamas, au sein de l’enclave côtière, a confirmé que quatre personnes avaient été blessées.
L’armée a par ailleurs confirmé que des bases militaires et des dépôts d’armes appartenant au groupe terroriste à Beit Lahiya, Rafah et Khan Younès avaient été touchés, des informations qui étaient parues dans les médias palestiniens.
Annonçant les frappes aériennes sur les cibles du Jihad islamique, l’armée israélienne n’a pas mentionné le groupe terroriste du Hamas, à la tête de la bande de Gaza, avec lequel l’Etat juif tente de conclure un accord de cessez-le-feu. Dans le passé, Israël tenait le Hamas pour responsable de toutes les violences émanant de la bande de Gaza, indépendamment du groupe qui était à l’origine de ces dernières.
Toutefois, Tsahal fait de plus en plus la différence entre le Hamas et le Jihad islamique qui, selon Israël, est responsable de la majorité des violences commises à la frontière de la bande de Gaza, ces derniers mois.
Au mois de novembre, l’Etat juif avait connu des combats de quarante-huit heures qui l’avaient opposé au Jihad islamique après le meurtre de l’un des leaders du groupe terroriste — Baha Abu al-Ata — par les militaires et qui, selon les responsables de la Défense, était à l’origine de la majorité des plus importantes agressions de l’organisation.
Au cours de cette série de combats, les soldats auraient tenté de prendre pour cible l’un des plus importants dirigeants du Jihad islamique, Akram al-Ajouri, qui vit en Syrie. Ils l’auraient manqué.
Le Jihad islamique a revendiqué la responsabilité des attaques à la roquette de dimanche, écrivant sur son site internet qu’il avait procédé à ces agressions en réponse à la saisie par Israël de la dépouille du terroriste, faite dans la matinée.
Le Premier ministre Benjamin Netanyahu, le ministre de la Défense Bennett et de hauts-membres des services israéliens de sécurité se sont rencontrés au Kirya, le siège de Tsahal, dimanche soir à Tel Aviv, pour débattre d’une réponse à apporter aux attaques et de la situation au sein de l’enclave côtière en général.
Ces affrontements frontaliers surviennent alors qu’Israël tenterait de négocier un accord de trêve avec les groupes terroristes de Gaza, suite à des semaines de tirs intermittents de roquette et au lancement régulier, depuis la bande, de dispositifs explosifs et incendiaires accrochés à des ballons à l’hélium vers le territoire israélien.
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