Le bilan de la guerre à Gaza avancé par le Hamas relève d’une « désinformation évidente » – étude australienne
Contrairement aux affirmations du Hamas, l'étude montre que les décès de femmes et d'enfants sont sous-représentés par rapport à leur proportion dans la population générale de la bande de Gaza, ce qui démontre les efforts déployés par l'armée israélienne pour éviter les pertes civiles
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.

Selon une nouvelle étude, le pourcentage de femmes et d’enfants tués à Gaza au cours de la guerre menée par Israël contre le Hamas à la suite des atrocités du 7 octobre est bien inférieur à ce qu’affirme l’agence de propagande médiatique du groupe terroriste.
L’étude a révélé que malgré les affirmations du bureau des médias du Hamas selon lesquelles quelque 70 % des victimes étaient des femmes et des enfants, les chiffres fournis par le ministère de la Santé de Gaza – également contrôlé par le Hamas – montrent que le taux réel est de 51 %.
Cette nouvelle étude, publiée par les professeurs Lewi Stone et Gregory Rose, affirme que le taux relativement faible de femmes et d’enfants tués, combiné au pourcentage élevé de femmes et d’enfants dans la population générale de Gaza, démontre que l’armée israélienne a pris des mesures systématiques pour éviter les pertes civiles.
Ils ont également utilisé une étude de cas de la campagne de l’armée israélienne dans la ville de Khan Younès, au sud de Gaza, en 2024, pour montrer que le pourcentage de femmes et d’enfants tués au cours de l’opération était de 34 % du total, afin d’étayer davantage cette affirmation.
Les deux auteurs accusent le Bureau des médias du Hamas de déformer les données fournies par le ministère gazaoui de la Santé, et affirment qu’il « s’est clairement engagé dans la désinformation pour perpétuer le narratif belliqueux du Hamas, dont le thème central consiste à dire que l’armée israélienne commet délibérément des atrocités de guerre. »
Stone est professeur d’épidémiologie mathématique à l’université RMIT de Melbourne, en Australie, tandis que Rose est professeur honoraire de droit à l’université de Wollongong, en Australie. Leur étude a été publiée par le groupe de réflexion Henry Jackson Society, basé à Londres.

L’étude s’appuie sur des données collationnées par le ministère de la Santé de Gaza par le biais d’une base de données centralisée et informatisée à l’hôpital Al Shifa de Gaza-City.
En mars 2025, le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, a publié une liste de 50 021 personnes décédées pendant la guerre. Cette liste ne fait pas de distinction entre les terroristes et les civils, ni entre ceux qui ont été tués par le Hamas lors de ses propres actions de combat.
Tout en refusant de divulguer le nombre de morts parmi les terroristes, le bureau des médias du Hamas a toujours affirmé qu’environ 70 % des personnes tuées pendant la guerre étaient des femmes et des enfants, utilisant cette catégorie comme une approximation des non-combattants, afin d’alléguer que l’armée israélienne tue sans discernement les civils palestiniens.
Mais l’analyse de Stone et Rose de la liste du ministère de la Santé a révélé qu’en réalité, la proportion de femmes et d’enfants tués pendant la guerre était légèrement inférieure à 51 %.
En parcourant la liste des 50 021 morts, ils ont constaté que 9 790 étaient des femmes adultes âgées de 18 ans et plus, tandis que 15 613 étaient des enfants (garçons et filles) de moins de 18 ans, soit un total de 25 403 dans la catégorie des femmes et des enfants. Ces chiffres représentent 50,8 % de l’ensemble des décès survenus pendant la guerre.
L’étude a également utilisé les données obtenues par un groupe de recherche de la London School of Hygiene and Tropical Medicine, qui a publié les dates de décès des 28 185 victimes identifiées pendant la guerre jusqu’au 30 juin 2024, afin d’évaluer le taux de décès des femmes et des enfants lors d’opérations spécifiques, comme à Khan Younès, et de montrer la baisse du niveau des décès au fur et à mesure de l’avancée de la guerre.
À l’aide de ces données, Stone et Rose ont fourni une ventilation détaillée des décès par âge et par sexe au cours de l’opération de l’armée israélienne à Khan Younès, de janvier à mai 2024.
L’étude a identifié 2 154 décès lors de l’opération de Khan Younès, dont 1 411 étaient des hommes adultes, âgés de plus de 18 ans, soit 65,5%.
Le pourcentage de femmes et d’enfants tués au cours de cette opération était de 34,5 %.

En outre, les tranches d’âge des garçons et des hommes âgés de 15 à 20 ans, de 20 à 25 ans, de 25 à 30 ans et de 35 à 40 ans – les tranches d’âge les plus probables pour les terroristes – étaient toutes largement surreprésentées dans le nombre total de morts au cours de l’opération de Khan Younès.
Parmi les enfants tués, 188 étaient des filles, soit environ 9 %, contre 278 garçons, soit 13 %.
Stone et Rose ont déclaré que le taux plus élevé de décès d’enfants de sexe masculin suggérait qu’une « partie substantielle » des garçons de moins de 18 ans étaient engagés dans des rôles de combat pendant la guerre.
L’étude s’est également penchée sur le taux de mortalité au cours de la guerre, constatant que si le pourcentage de femmes et d’enfants tués en octobre 2023 était de 62 %, il est tombé à 45 % en janvier 2024 et a fluctué autour de ce niveau par la suite.
« C’est un signal fort que les troupes terrestres de l’armée israélienne tentaient de cibler les combattants malgré les difficultés des conditions de la guerre urbaine », ont soutenu Stone et Rose.
Les auteurs ont également souligné que le Hamas n’identifie pas les décès causés par les attaques ratées des groupes terroristes basés à Gaza, comme le tristement célèbre incident à l’hôpital Al-Ahli en octobre 2023.
En outre, un certain nombre des 9 000 morts naturelles qui auraient dû se produire à Gaza depuis octobre 2023 ont également été incluses dans le décompte général des morts de la guerre.
Et ils ont noté que de nombreux terroristes du Hamas qui ont été enregistrés ailleurs comme ayant été tués n’ont pas été inclus dans la liste des 50 000 Gazaouis que le ministère de la Santé a déclaré être morts pendant la guerre.
La suppression des décès de terroristes du Hamas a servi à « gonfler » le pourcentage de femmes et d’enfants tués par rapport au nombre total de morts, et à accroître la distorsion de l’image des victimes civiles, ont souligné Stone et Rose.
« Nous ne doutons pas qu’un grand nombre de civils ont tragiquement perdu la vie dans ce conflit, et cela nous préoccupe profondément », ont déclaré les deux chercheurs.
Ils ont toutefois affirmé que les déclarations du Hamas selon lesquelles Israël commettait un « génocide » à Gaza « n’étaient pas cohérentes avec ses propres ensembles de données », et qu’une « falsification » des données était possible car de nombreux directeurs médicaux du ministère de la Santé et du système hospitalier gazaoui étaient contrôlés par le Hamas.
« Malheureusement, lorsque les versions avancées par le Hamas ont été acceptées et amplifiées sans aucune critique scientifique, pour être ensuite relayées avec enthousiasme par des militants animés par un intérêt particulier, une grande partie de l’opinion publique mondiale a été dupée ».